Nairo Quintana : la renaissance du Condor
- Publié le 26-07-2018 à 11h56
- Mis à jour le 26-07-2018 à 12h14
Le Colombien, vainqueur au sommet de l’inédit col du Portet, aura dû attendre cinq ans pour de nouveau lever les bras sur le Tour de France. Son teint cuivré et ses traits trempés dans la cire donnent à Nairo Quintana les allures d’un coureur sans âge, comme si le temps n’avait aucune emprise sur son physique. Hier, le visage qu’affichait le petit grimpeur colombien au sommet de l’inédit col du Portet, où il venait de lever les bras, semblait ainsi être le parfait calque du faciès que le grand public avait découvert sur les hauteurs du Semnoz où le coureur de Boyaca s’était imposé pour la première fois sur la Grande Boucle en 2013. Un succès annonciateur des plus belles promesses que le coureur de la Movistar n’a pas toujours tenues.
Dauphin de Christopher Froome cette année-là et lauréat du maillot blanc, le citoyen monégasque semblait alors appelé à renverser sous peu l’hégémonie naissante du team Sky. De nouveau deuxième en 2015, puis troisième en 2016, Nairo Quintana ne chatouilla plus jamais d’aussi près le Kenyan blanc. La faute à un excès d’attentisme qu’il ne semblait accepter d’abandonner que sur la Vuelta (victoire en 2016) et le Giro (succès final en 2014).
Pour épingler la deuxième victoire d’étape de sa carrière sur le Tour, le grimpeur de poche a enfin accepté de sortir de sa réserve en accompagnant une attaque de Daniel Martin à 15 kilomètres de l’arrivée pour ensuite s’isoler en tête.
"Cette victoire récompense notre sens de l’offensive", commentait ainsi Quintana, dans une forme d’aveu. " Nous avons couru de manière agressive en plaçant Alejandro Valverde dans une offensive en début de course. Sa manœuvre puis sa présence à mes côtés dans la dernière ascension ont été déterminantes dans mon succès. J’avais pris soin de reconnaître cette nouvelle ascension inédite et savais qu’elle convenait à mes qualités. Ce succès me donne du courage pour la suite de ce Tour."
Désormais cinquième du général, et premier Movistar, à 3:30 du maillot jaune de Geraint Thomas, Quintana sait que la victoire finale ne peut plus constituer un objectif raisonnable. "Ce sera très difficile en effet, mais je pense que le podium est encore dans mes cordes (NdlR : il pointe à 0:59 de Froome)."
Ce succès tombe en tout cas à point pour le Colombien qui arrive en fin de contrat avec la formation Movistar en décembre prochain et que l’on annonce en partance pour l’équipe Astana. Le meilleur moyen de faire monter les enchères…