Les soigneurs des coureurs aux petits soins: "Nous sommes les nounous des coureurs"
Bruno Delbecq, soigneur chez Wanty-Gobert, nous décrit ses journées sur le Tour de France.
- Publié le 23-07-2019 à 15h06
- Mis à jour le 23-07-2019 à 15h07
Bruno Delbecq, soigneur chez Wanty-Gobert, nous décrit ses journées sur le Tour de France. Sur une course, ils sont partout, ou presque. À l’hôtel, les soigneurs sont souvent les premiers levés. Et les derniers couchés. Et du matin au soir, ils n’arrêtent pas. Constamment aux petits soins des coureurs. "C’est simple, nous sommes les nounous de nos coureurs", résume Bruno Delbecq, un des soigneurs de l’équipe Wanty-Gobert. Mais c’est quoi, le boulot d’un soigneur ? Ce sympathique Hennuyer, qui gravite dans le vélo depuis de très longues saisons, nous en fait le descriptif.
1. Le matin : les préparatifs et les dernières vérifications
"On se lève assez tôt. Nous sommes souvent les premiers levés, les premiers à être au petit déjeuner. Avec les mécanos. Au matin, il y a une première prise de contact avec les directeurs sportifs, même si on connaît déjà le planning de la journée. La mission principale du matin, c’est de veiller à ce que tout soit prêt pour l’étape. Après le déjeuner, on remet tout en place. On va ensuite dans les véhicules pour vérifier que tout est prêt : les bidons, les glacières, les ravitaillements, les musettes, mais aussi toute la nourriture pour le staff. Car il n’y a pas que les coureurs : il y a une vingtaine de personnes qui travaillent autour des coureurs. On fait à manger pour tout le monde. Et on prend la route pour aller au départ."
2. Du départ à l’arrivée en passant par le ravito
"Une fois sur le site du départ, je me mets en route généralement une demi-heure avant le lancement de l’étape. Et je vais jusqu’à la zone de ravitaillement. Où notre mission est de donner la musette aux coureurs. Avec des boissons, de quoi manger. Une fois que tous nos coureurs sont passés, je repars et je coupe le parcours pour rejoindre le plus rapidement possible le site d’arrivée."
3. Accueillir le coureur à la ligne et au podium
"La zone d’arrivée est un lieu avec beaucoup de stress. Il y a du monde et le coureur vient juste de terminer son effort. Nous sommes là pour les accueillir au mieux. En venant vers nous, c’est leur petit moment de réconfort juste après l’étape. Nous sommes leur personne de confiance. Comme je l’ai dit, nous sommes un peu les nounous des coureurs. Et nous devons aussi accompagner le coureur s’il va au podium. Là, il faut le nettoyer, lui apporter des vêtements de rechange, le préparer pour le podium. Vérifier qu’il a tout. Notamment pour nos sponsors. Et bien évidemment lui donner sa boisson de récupération."
4. Retour à l’hôtel : l’heure des soins
"Après l’arrivée ou le podium, on revient au bus. On prend alors un ou deux coureurs dans notre voiture, pour les ramener le plus vite possible à l’hôtel. Vient alors l’heure des massages des coureurs. C’est toujours un moment important pour le coureur. En plus du massage, il y a un soutien moral. Nous sommes souvent leurs confidents, on partage leur moment de joie ou de déception. On est là pour les encadrer au mieux, on les écoute."
5. Les lessives et la fin d’une longue journée
"Au soir, en plus des massages, nous devons aussi nous occuper des lessives. On se retrouve alors en général vers 21h30 pour le repas du staff de l’équipe. Avant d’aller nous coucher vers 23h, au bout d’une longue journée !"
Son premier Tour de France
Il a évolué chez Wallonie-Bruxelles, Landbouwkrediet, Androni, Cofidis et Wanty-Gobert. C’est la première année que Bruno Delbecq est soigneur chez Wanty-Gobert. Mais ce n’est pas la première fois qu’il est dans une équipe de Jean-François Bourlart. “Cela fait longtemps que je suis dans le vélo”, explique-t-il. “J’ai moi-même fait des courses, pour m’amuser, comme un amateur, avant de m’occuper de jeunes coureurs. Ensuite, de fil en aiguille, je suis arrivé dans les équipes pros. J’ai d’ailleurs évolué chez Groupe Gobert, l’équipe de Jean-François, quand elle n’était pas encore pro. Et puis j’ai été à la création de l’équipe de Wallonie-Bruxelles. Avant d’aller chez Gérard Bulens, chez Landbouwkrediet, Crelan, pendant quatre ans.”
Quand cette équipe a arrêté, il est retourné travailler à l’usine, chez… Ineos. Avant de repartir comme soigneur. “Deux ans chez Androni, équipe avec laquelle j’ai fait deux fois le Tour d’Italie”, détaille encore Bruno Delbecq. “Et puis, j’ai été trois ans chez Cofidis avant d’arriver cette année chez Wanty-Gobert. Équipe avec laquelle je découvre le Tour. C’est un rêve pour les coureurs. Mais aussi pour les suiveurs !”