Les ambitions de Guillaume Martin : "Je veux prendre plus de risques"
Le Français vise cette année une victoire d’étape sur la Grande Boucle.
- Publié le 11-07-2019 à 07h57
- Mis à jour le 11-07-2019 à 11h31
Le Français vise cette année une victoire d’étape sur la Grande Boucle. Après s’être classé 23e et 21e des deux derniers Tours de France, terminant notamment troisième d’une étape en 2017, Guillaume Martin, le leader français de Wanty-Gobert, va traquer la victoire d’étape sur cette édition 2019. Âgé de 26 ans, il a été dans le coup en ce début de Tour, avec quatre tops 20.
Guillaume, dans quel état d’esprit abordez-vous le Tour de France ? Pour un classement général ou pour une victoire d’étape ?
"Je pense que je vais prendre plus de risques que l’an passé. Il y a un an, j’entrais encore en ligne de compte pour le maillot blanc de meilleur jeune. Ce qui n’est plus le cas désormais. Je me sens un peu plus libéré par rapport à cela. Je pars donc avec l’idée de tenter la victoire d’étape, qui est aussi le but de l’équipe. Mais je ne vais bien évidemment pas faire exprès de perdre du temps pour avoir plus de libertés dans les échappées ! Cela ne fait pas partie de ma mentalité. Mais pour viser cette victoire d’étape, il va falloir attaquer. Et prendre des risques."
Vous vous sentez prêt ?
"Oui. Je me sens en condition. Avant le Tour de France, je suis passé très près du titre de champion de France. Cela a été une frustration de ne pas décrocher le maillot tricolore. Surtout que je me suis vu champion de France ! J’y avais réalisé une course offensive. Que je ne regrette pas. Je n’ai pas gagné, mais je compte bien me rattraper en décrochant un succès sur ce Tour de France !"
Le parcours du Tour vous convient cette année ?
"Oui. Je pense que ce Tour conviendra aux attaquants. Surtout qu’on va vite passer dans le vif du sujet. On évite l’Ouest de la France, un endroit qui est plus plat. Cela va donc être mieux pour le spectacle, même si je suis de cette région… Il y aura assez rapidement des opportunités pour les offensives, de nombreuses étapes pour les échappées. À nous d’en profiter. Plusieurs étapes me tentent, comme celle de la Planche des Belles Filles, ce jeudi. Je ne peux pas pointer une étape qui me convient le mieux. Sans doute celle que je gagnerai !"
Le Grand Départ à Bruxelles a rendu hommage à Eddy Merckx. Que représente-t-il pour un jeune coureur français comme vous ?
"Eddy Merckx, c’est le Pelé du cyclisme. Si on doit mettre un coureur en valeur par rapport à notre sport, c’est lui. Je n’étais pas né lors de ses exploits sur le vélo, mais je connais une grande partie de son palmarès. J’en ai beaucoup entendu parler. Même si, étant Français, j’ai plus grandi avec mon papa qui me racontait les victoires de Jacques Anquetil… Mais Eddy Merckx fait partie de l’imaginaire de tous les coureurs cyclistes. Ceux d’aujourd’hui comme ceux d’hier."
“Au Tour, j’évite les lectures trop sérieuses”
Le diplômé en philosophie et… auteur a pris des livres plus “légers” sur le Tour. Guillaume Martin a la particularité d’avoir réussi des études en philosophie. Mais aussi d’avoir écrit un livre, “Socrate à vélo”, publié aux éditions Grasset. “C’est principalement l’histoire un peu fantaisiste d’un Tour de France dont les participants seraient des philosophes", a-t-il décrit au moment de la publication de son livre, en début d’année. "On retrouve Socrate, Platon, Aristote, Marx ou Hegel en cuissard et on suit leur préparation vers le Tour de France et sur l’épreuve. En parallèle de cela, j’évoque aussi mon parcours et j’essaye de parler des représentations que l’on se fait souvent des sportifs et des cyclistes en particulier. J’essaye de combattre quelques clichés que l’on peut associer aux sportifs."
Adepte de la lecture
, qu’a-t-il pris comme livres sur ce Tour de France ? “En général, j’aime des livres de philo, mais aussi des romans ou des biographies”, répond-il. “Mais sur le Tour de France, il faut prendre des choses moins… sérieuses. Parce que les moments de disponibilité intellectuelle sont plus rares : on est fatigué après les étapes d’une telle épreuve. Comme je viens de me rendre sur la côte normande et que cela a été récemment les commémorations du débarquement, j’ai pris un livre historique sur ce thème.” Pour Guillaume Martin, les moments de détente sont importants sur le Tour de France. “Oui, sur une épreuve de trois semaines aussi intense, il faut pouvoir penser à autre chose qu’au vélo après l’étape, c’est important d’avoir des moments off, même si nous avons finalement très peu de temps après l’étape, avec le transfert jusqu’à l’hôtel, les soins, les massages, le repas…”
Stranger Things, ce n’est pas idéal avant de dormir !”
Après l’étape, s’il est trop fatigué pour lire, Guillaume Martin, comme de nombreux autres coureurs, regarde des séries. “Je me suis lancé dans StrangerThings”, nous explique-t-il. “Mais c’est un peu stressant ! Et je ne sais pas si je vais continuer, parce que ce n’est peut-être pas idéal de regarder quelque chose de stressant ou qui fait peur avant d’aller dormir !”
Surtout que le repos est capital pour les cyclistes. “On s’arrange pour partager une chambre avec une personne qui a les mêmes horaires de sommeil”, décrit encore Guillaume Martin. “Et si on regarde une série, on met le casque pour ne pas déranger notre compagnon de chambre.”