Le carré d’as de Brailsford
Septième Tour victorieux pour le manager avec un quatrième coureur différent.
- Publié le 29-07-2019 à 20h51
- Mis à jour le 30-07-2019 à 08h08
Septième Tour victorieux pour le manager avec un quatrième coureur différent. La victoire d’Egan Bernal, dimanche, dans le 106e Tour de France a également couronné l’exceptionnelle domination sur la Grande Boucle de sa formation, Ineos, anciennement Sky.
Les Tours de France se suivent et, à la fin, c’est toujours un coureur de Sir David Brailsford qui gagne si l’on excepte la parenthèse Vincenzo Nibali en 2014. Cette année-là, la chute et l’abandon de Chris Froome en début de course avaient offert le champ libre à Richie Porte, lequel n’en avait absolument pas profité. Premier coureur Sky, Mikel Nieve avait fini seulement 15e à Paris.
La performance du manager britannique est elle aussi remarquable. Pour Brailsford, il s’agit du septième succès d’un de ses protégés en huit éditions, mais, surtout, Egan Bernal est son quatrième coureur différent qui triomphe sur les Champs-Élysées. Les victoires de Lance Armstrong ayant été rayées des tablettes, Johan Bruyneel ne peut se prévaloir des sept succès de son complice.
Par contre, Cyrille Guimard a triomphé à sept reprises grâce à trois coureurs différents, Lucien Van Impe (1976), Bernard Hinault (1978, 1979, 1981 et 1982) et Laurent Fignon (1983 et 1984).
"Ce nouveau succès me fait évidemment très plaisir", avouait Dave Brailsford ce week-end. "Ce qui me ravit encore plus, c’est qu’Egan soit le quatrième coureur après Bradley (Wiggins), Chris (Froome) et Geraint (Thomas) à gagner le Tour, nous pouvons être fiers de cela."
Une fois encore, les hommes du manager anglais sont montés à deux sur le podium parisien, comme en 2012 (Wiggins et Froome, 2e) ou l’an passé (Thomas et Froome, 3e), mais leur domination fut moins marquée que les années précédentes.
"On a vécu un Tour merveilleux", remarquait-il en parlant de la course dans son ensemble. "Chapeau à Julian Alaphilippe qui a animé la course de manière incroyable. Il a obligé tout le monde à repenser le cyclisme. Pinot aussi a été un grand animateur dans les Pyrénées, c’est très triste qu’il ait été forcé d’arrêter. En fin de Tour, notre stratégie a payé."
Chez Ineos, en début de saison, on attendait Froome et Thomas, et l’on a eu finalement Bernal.
"Il y a deux, trois ans, nous avons cherché la relève à Chris et Geraint", disait encore Brailsford. "Nous voulions préparer l’avenir car même s’ils sont encore performants, ils ne seront pas éternels. On a cherché et quand j’ai vu Egan, je l’ai pris. Je ne l’ai pas choisi uniquement pour ses qualités sur un vélo mais aussi parce qu’humainement, il est vraiment bien. Il est très mûr pour un gars de 22 ans. C’est un vrai grimpeur, mais il est également très puissant dans les chronos, inviduels et par équipes. C’est une qualité essentielle pour gagner les grands tours. On a donc décidé de le faire venir chez nous et, bien sûr, nous n’avons eu qu’à nous en féliciter. Il est parti pour réussir pendant les années à venir. Egan ne s’est pas encore rendu compte de ce qu’il a fait. Là, il est en Europe, loin de son pays. Quand il rentrera chez lui, dans les jours qui viennent, il comprendra que sa vie va changer."