La malédiction Pinot
Victime d’une lésion musculaire à la cuisse gauche, le Français a été contraint à l’abandon après 36 kilomètres de course.
- Publié le 27-07-2019 à 07h14
- Mis à jour le 27-07-2019 à 08h03
Victime d’une lésion musculaire à la cuisse gauche, le Français a été contraint à l’abandon après 36 kilomètres de course. Comme si le soleil de Saint-Jean-de-Maurienne et la tempête de Val-d’Isère avaient cohabité en un même lieu, il devait être écrit quelque part que le Tour de France de Thibaut Pinot s’apparenterait à un arc-en-ciel, un ascenseur émotionnel qui a emmené vendredi le coureur de chez Groupama-FDJ au niveau du local à skis…
Victime d’une lésion musculaire à la cuisse droite, le vainqueur de l’étape du Tourmalet a été contraint à l’abandon dans la montée d’Aussois, après tout juste 36 kilomètres d’une étape dont il devait être l’un des grands animateurs. Les conséquences d’un coup de guidon sur l’étape de Gap (mercredi) dont personne n’avait immédiatement mesuré les conséquences.
"Jeudi, il avait pu boucler l’étape en serrant les dents, mais il peinait à marcher et descendre les escaliers de l’hôtel le soir", commentait Marc Madiot qui s’était bien gardé d’ébruiter la blessure de son leader. "Notre staff médical l’a traité durant toute la soirée mais nous savions que les choses seraient compliquées ce vendredi. Personne ne peut en vouloir à Thibaut. Comme je l’ai dit avec un certain enthousiasme samedi dernier lors de sa victoire au Tourmalet, il est grand… Et je n’ai pas changé d’avis !"
En pleurs au moment de poser le pied à terre après que son équipier William Bonnet lui ait glissé un dernier mot de réconfort à l’oreille, Thibaut Pinot avait encore la voix tremblotante trois heures après son abandon.
"C’est la plus grande déception de ma carrière… J’avais très mal vendredi matin, mais j’ai voulu tenter le coup. J’espérais qu’une part de chance m’accompagne et m’aide à surmonter la douleur, je voulais me battre mais ce n’était tout simplement pas possible de poursuivre ma route. J’ai pris un coup sur l’étape de Gap, mais je ne suis même pas certain que le problème vienne de là. J’ai en fait senti une vive douleur sur une relance dans la première descente de l’étape de jeudi. J’en ai marre et vais avoir besoin de temps pour me relever. Depuis les Pyrénées, je sentais que j’étais en mesure de le faire, de gagner ce Tour. Et je suis certain que je l’aurais fait sans ce pépin. On ne le saura malheureusement jamais…"
Avant le Grand Départ de Bruxelles, Pinot avait confié que quelque chose de grand allait un jour se passer, que les planètes finiraient un jour par s’aligner. La lune a, cette fois, éclipsé son soleil.