L’œil féminin d’Isabelle Franquin Barth, ardoisière sur le Tour: "Il faut être capable de bien lire la course”
Isabelle Franquin Barth, ardoisière sur le Tour.
- Publié le 12-07-2019 à 15h58
- Mis à jour le 12-07-2019 à 16h32
Isabelle Franquin Barth, ardoisière sur le Tour.
"J’ai commencé à être ardoisière sur le Tour de France 2017. Je n’ai pas fait l’édition 2018 et je reviens sur la Grande Boucle cette année. J’officie également sur Paris-Roubaix et sur le Critérium du Dauphiné depuis deux ans. Je fonctionne en binôme avec mon motard, ce qui demande une grande synchronisation. Nous nous sommes découverts il y a deux ans et nous avons pu constater lors de cette sixième étape que nous avions pris de l’expérience.
Je suis cycliste moi-même. J’ai pratiqué, quelques années et à un niveau modeste, la compétition. Je suis désormais exclusivement cyclosportive. Toute cette expérience me permet d’avoir une bonne lecture de la course et de bien anticiper les bons coups.
Ce jeudi, c’était la première étape de montagne et c’est toujours un gros engagement physique, même de notre part. Il faut être très vigilent aux bons coups qui pourraient partir et donner les bons écarts. Et c’est pourquoi nous vivons l’étape très intensément. Notre travail consiste surtout à anticiper qui va pouvoir rentrer lorsque le groupe de tête explose. Le fait que les coureurs soient éparpillés n’est pas un problème majeur. Il faut être capable de bien lire la course pour savoir quel coureur nous inscrivons sur l’ardoise. Il faut distinguer les éléments capables de revenir de ceux qui explosent définitivement. Sur une étape comme celle de La Planche des Belles Filles, à la fin nous ne redescendons plus au peloton car il y a trop de coureurs esseulés. À l’image des coureurs, nous devons être capables de nous placer afin de donner, dans une vallée ou un moment calme, le bon temps aux coureurs à qui ce sera profitable. En haut d’un col, nous devons donner l’écart au peloton et ensuite transmettre ce temps aux échappés dans le bas de la descente."