L'humeur du Tour: il y a des profits qui sont plus importants que d’autres
L'humeur du Tour par Eric de Falleur.
- Publié le 09-07-2019 à 06h51
- Mis à jour le 09-07-2019 à 06h53
L'humeur du Tour par Eric de Falleur.
La superbe finale de la troisième étape, dans le vignoble champenois, a prolongé d’aussi belle manière les premiers jours passés en Belgique. Ce Tour 2019 sera-t-il un grand cru ? Il est trop tôt pour l’affirmer, mais le début est prometteur. Au joli numéro de Tim Wellens, Julian Alaphilippe a répondu avec plus de maestria encore. Le n°1 mondial a résisté seul à ses poursuivants, lesquels ne chômaient pourtant pas. Le Français aurait pu enlever l’étape au sprint. Il a préféré laisser parler son instinct, sur un coup de tête, quand il réalisa qu’il s’était placé en position intéressante et décida de poursuivre son effort.
Son panache, à la limite suicidaire car le n°1 mondial avait forcément jeté ses forces dans son attaque, a fini par être doublement récompensé. Par le succès d’étape, mais aussi par la conquête du maillot jaune qui l’a mené au bord des larmes. Partie de Binche où le public belge avait offert une ultime démonstration de son enthousiasme, de son amour du Tour et de sa dévotion à Eddy Merckx, l’étape a été spectaculaire. Elle aurait pu l’être plus encore, peut-être, si, comme ils l’avaient envisagé à l’origine, les organisateurs avaient pu faire passer les coureurs dans les chemins empierrés des vignobles. "Nous étions venus en reconnaissance avec l’ancien coureur John Gadret, qui est né ici", dit Thierry Gouvenou. "Nous avions trouvé de belles côtes empierrées, mais à chaque fois les descentes étaient trop dangereuses. Nous avons dû renoncer, mais on le fera un jour ailleurs."
L’épilogue de l’étape permet cependant à deux des favoris du Tour, Pinot et Bernal, de marquer un avantage sur leurs adversaires, certes psychologique, car cinq secondes ce n’est pas grand-chose, mais il y a des profits qui sont parfois plus importants que d’autres. Ainsi, le Colombien prouve, comme il l’avait déjà démontré à Paris-Nice, qu’il est très fort et qu’il court juste. Le voici devant son "leader", Geraint Thomas.