Julian Alaphilippe avant la dernière semaine du Tour: "Je suis cramé…"
Deuxième au Tourmalet samedi, le Français a vécu une journée plus difficile dimanche mais a sauvé son maillot jaune.
- Publié le 22-07-2019 à 08h57
- Mis à jour le 22-07-2019 à 09h37
Deuxième au Tourmalet samedi, le Français a vécu une journée plus difficile dimanche mais a sauvé son maillot jaune. Longtemps resté avachi sur l’une des barrières Nadar qui ceinturait l’arrivée au sommet du Prat d’Albis, Julian Alaphilippe a mis un long moment avant de se redresser pour empoigner la cannette de soda que lui tendait son soigneur.
Les yeux mi-clos et le phrasé plus approximatif, l’Auvergnat portait les stigmates d’une longue journée de souffrance. S’il a dû laisser filer Pinot et Bernal à quatre kilomètres du sommet, le coureur de chez Deceuninck-Quick Step a toutefois sauvé son maillot jaune et passera donc la seconde journée de repos avec la tunique de leader sur les épaules.
Julian, au lendemain de votre deuxième place au sommet du Tourmalet, cette dernière étape pyrénéenne a été plus compliquée. Comment l’avez-vous vécue ?
"Je ne suis pas surpris d’avoir flanché face aux meilleurs grimpeurs du monde sur une telle arrivée. Cette journée à fait beaucoup de dégâts dans le peloton et ce qui, personnellement, m’a fait le plus mal ; c’est sans doute les efforts que j’ai consentis durant les deux premières semaines de ce Tour au cours desquelles je ne me suis pas épargné. Là, je suis complètement épuisé, cramé…"
Dans quel état d’esprit d’esprit abordez-vous la dernière semaine de ce Tour que vous entamerez avec le maillot jaune de leader sur les épaules ?
"La haute montagne ne fait que commencer, il reste quelques très grosses étapes dans les Alpes où je m’attends à un gros chantier. Je me bats depuis près de dix jours pour défendre ce maillot si particulier. L’équipe a, à nouveau, accompli un travail incroyable pour moi et je l’en remercie. Je ne suis pas surpris de ce qui m’est arrivé ce dimanche et, pour moi, cette nouvelle journée en tête du classement général ne constitue que du bonus. Si je venais à continuer à perdre du temps et à rétrograder dans la hiérarchie, je vous assure que ce ne serait pas une déception. On a fait un peu vite de moi un vainqueur potentiel du Tour mais j’ai déjà laissé énormément de jus sur cette course, comme samedi sur le Tourmalet."
Nourrissez-vous certains regrets quant à votre gestion de la montée finale du Prat d’Albis ?
"Non, je cours comme j’aime le faire, à l’instinct. Aurais-je dû rester avec Thomas par exemple au moment où Pinot à attaquer ? Impossible de vous répondre. Et puis une fois la ligne d’arrivée franchie, je trouve toujours cela un peu facile de refaire alors la course… Je me sentais vraiment bien à ce moment et j’ai donc agi en fonction de ce feeling. Je ne suis pas habitué à courir sur la défensive, pour défendre une place de leader au classement général. J’apprends donc tous les jours, mais je n’ai pas le sentiment d’avoir commis d’erreur. Tout le monde avait mal à la tronche au moment où Thibaut a attaqué, vous savez ! Mon rêve jaune continue mais je suis réaliste sur ce qui m’attend. Ce n’est pas une surprise que je commence à couiner… Je n’ai pas non plus posé le pied par terre, mais c’est vrai que j’ai perdu du terrain."
À quel scénario vous attendez-vous pour les six dernières étapes de ce Tour ?
"Thibaut Pinot a montré dans les Pyrénées qu’il était le plus fort des favoris et je crois que le tracé de la dernière semaine lui va comme un gant. Si je suis amené à perdre le maillot d’ici peu de temps, j’aimerais beaucoup qu’il file sur les épaules de mon compatriote."