Ineos : à deux, c’est toujours mieux…
Comme l’année dernière, la formation britannique prendra le départ de ce Tour avec deux leaders : Thomas et Bernal.
- Publié le 05-07-2019 à 21h44
- Mis à jour le 06-07-2019 à 08h24
Comme l’année dernière, la formation britannique prendra le départ de ce Tour avec deux leaders : Thomas et Bernal. Si une note de rouge est bien venue remplacer la touche de bleu qui colorait autrefois la tenue du Team Sky, la métamorphose de la formation britannique en Team Ineos n’aura été que cosmétique. Hier, dans l’une des grandes salles de l’hôtel Courtyard Marriott d’Evere qu’occupe l’armada d’outre-Manche pour ce Grand Départ, on a pensé un instant avoir emprunté une machine à remonter le temps et être revenu en Vendée, il y a douze mois, lorsque le manager Dave Brailsford tentait de persuader son auditoire que la cohabitation entre Chris Froome, alors vainqueur sortant du Giro, et Geraint Thomas, tout frais lauréat du Dauphiné, serait naturelle.
Un discours que le boss de l’équipe la plus riche du monde a tout juste été contraint d’adapter du fait de certaines circonstances. Le quadruple vainqueur du Tour forfait des suites de son accident sur le Dauphiné, Egan Bernal a pris du galon dans la hiérarchie en même temps que Geraint Thomas a vu le faisceau des projecteurs se concentrer sur son personne.
À charge désormais pour le staff de la formation britannique de réussir avec autant de brio qu’en 2018 le mariage des différentes ambitions.
"Quand nous devons décider d’une stratégie et d’un plan pour une course, nous tentons de nous projeter et d’imaginer ce qui pourrait se passer sur base de ce que nous avons déjà vécu dans le passé", commente Dave Brailsford, le manager du Team Ineos. "L’année derrière, Geraint a remporté le Tour et s’est forgé une expérience dans la gestion de ce type de situation. Egan, lui, a connu une super évolution et vient de gagner le Tour de Suisse. Vous me direz qu’il n’a que 22 ans, mais il y a l’âge physique et l’âge mental. Notre Colombien est très mature et quand vous êtes prêt, vous êtes prêt. Je le pense en mesure d’ambitionner la victoire sur ce Tour."
Si l’amitié qui lie Froome et Thomas avait facilité leur cohabitation l’année dernière, Brailsford veut croire qu’une autre valeur guidera Bernal et le Gallois.
"Il doit exister une confiance réciproque entre nos deux leaders, que chacun sache que l’autre ne fera pas quelque chose d’inattendu. Quand les points de vue divergent, les choses deviennent alors plus difficiles dans la vie de l’équipe, mais il nous appartiendra à nous dirigeants de veiller à ce que ce ne soit pas le cas…"
Posé à la droite de son patron, Geraint Thomas acquiesce.
"Comme avec Chris l’année dernière, nous ferons cette année avec Egan Bernal ce qui est le mieux pour l’équipe", soufflait le dernier vainqueur du Tour. "Je me sens prêt pour ce Tour. J’aurais évidemment préféré boucler un Tour de Suisse que j’ai dû quitter avant son terme en raison de ma chute sur la quatrième étape, mais cela n’a heureusement pas eu trop de conséquences sur la construction de ma condition. Je me suis bien entraîné depuis lors et j’ai pu constater que mes valeurs de puissance étaient bonnes. Cela rassure. Nous tenterons de bien communiquer avec Egan en course. Son anglais est impeccable et je ne me fais aucun souci quant à son honnêteté. C’est un gars bien et respectueux. Après, c’est la course qui décidera…"