Gilbert part pour trois ans chez Lotto-Soudal: Lefevere lui avait pourtant fait une offre inédite !
En revenant dans l’équipe belge, il devrait rester dans les pelotons jusqu’à fin 2022.
- Publié le 08-07-2019 à 07h10
- Mis à jour le 08-07-2019 à 11h09
En revenant dans l’équipe belge, il devrait rester dans les pelotons jusqu’à fin 2022. Même absent du Tour, Philippe Gilbert y tient malgré tout (un peu) la vedette. D’abord, sur le bord de la route, où de nombreux spectateurs ont pris fait et cause pour le Wallon avec des panneaux qui ont fleuri çà et là ou des coups de sifflets et huées à l’encontre de coureurs de Deceuninck-Quick Step notamment lors de la présentation sur la Grand-Place ou au départ des deux premières étapes.
Le Liégeois ne roulera plus l’an prochain pour la formation de Patrick Lefevere, dans laquelle il est arrivé en 2017. L’ancien champion du monde y a connu une renaissance (ces dernières saisons chez BMC avaient été plus ternes) avec de formidables succès au Tour des Flandres, à l’Amstel ou, bien sûr, à Paris-Roubaix au printemps dernier.
L’objectif du mondial 2021
L’Ardennais voulait deux ans de contrat, et dans une équipe WorldTour, car il a fait du Mondial 2021 couru en Belgique (Louvain) un énorme objectif à long terme. Patrick Lefevere, lui, n’entendait lui offrir que douze mois de prolongation, comme il en a fait un principe. "À partir de 36 ans, je ne propose plus qu’un contrat d’un an, je l’ai toujours fait et avec tout le monde, y compris Tom Boonen", dit le manager Flandrien.
Or, Philippe Gilbert a fêté ce vendredi son 37e anniversaire.
Pas le successeur de Patrick Lefevere
Ce qui a peut-être fait capoter les négociations, surtout, c’est que Patrick Lefevere aurait aimé, comme il l’avait déjà fait savoir plusieurs fois, que le Liégeois s’engage ensuite dans le processus de sa succession.
En clair, Lefevere, 64 ans et qui voudrait prendre du recul dans un avenir à moyen terme, a demandé à Gilbert de lui succéder et de racheter l’équipe Deceuninck-Quick Step. Ce à quoi, si l’on en croit son entourage proche, le Monégasque, qui veut rester coureur durant deux saisons au moins, a finalement répondu par la négative, après réflexion. Son absence au Tour est sans doute la vraie conséquence de ce refus.
Aucun préalable pour John Lelangue
Philippe Gilbert devait donc trouver un nouvel employeur et son agent, Dries Smets, a pris son bâton de pèlerin. Plusieurs équipes ont marqué leur intérêt, comme Ineos ou Cofidis, avec qui la négociation était bien entamée avant qu’elle ne capote aussi sur la durée du contrat. Un préalable qui n’est pas de mise chez Lotto-Soudal.
"Je ne considère pas que la durée du contrat soit un problème et certainement pas pour un coureur comme Philippe Gilbert, dont on connaît la motivation et le professionnalisme" , nous expliquait John Lelangue il y a peu. "Nous ne sommes pas fermés à lui proposer un contrat de longue durée."
Le manager de Lotto-Soudal confiait aussi pourquoi l’arrivée de Gilbert serait un plus.
"Sa venue correspondrait parfaitement à l’ADN de l’équipe Lotto-Soudal, qui est imprégné des classiques", dit encore John Lelangue. "Je veux en faire une priorité, ça cadre avec les ambitions de Philippe, à titre personnel, et à celles de l’équipe. La présence de Gilbert dans notre noyau, avec sa grande culture des classiques, ferait grandir de nombreux coureurs, notamment les jeunes, elle les tirerait vers le haut."
Trois ans chez Lotto Soudal
On ne pourra en avoir confirmation avant le 1er août, date réglementaire pour les transferts, la proposition de Lotto-Soudal va même, dit-on, au-delà des attentes de Philippe Gilbert qui pourrait (aurait selon plusieurs sources) signer pour trois ans. Ce qui le mènerait dans les pelotons jusqu’à la fin de la saison 2022, un bail qui correspond d’ailleurs à l’engagement des deux partenaires.
À la fin 2022, le Liégeois aurait 40,5 ans et qui sait s’il ne pourrait pas intégrer le staff du groupe sportif belge. On peut imaginer que dans le contrat figure une clause qui permet aux deux parties de se remettre à table au cas où, l’âge aidant, la motivation ou les prestations du Wallon ne seraient plus celles attendues…
"Philippe n’est pas le genre de champion à faire la saison de trop", sourit John Lelangue qui le connaît bien.
Encore trois fois Sanremo
Après ses débuts à la Française des jeux, Gilbert a déjà couru dans l’équipe belge de 2009 à 2011 (Silence-Lotto puis Omega Pharma-Lotto), où il a franchi le dernier palier vers le sommet. Fin 2011, le Liégeois était n°1 mondial après avoir gagné ses premiers "monuments", deux Tours de Lombardie et Liège-Bastogne-Liège. C’est dans cette équipe qu’il tentera de relever un des derniers grands défis de sa carrière qui est de remporter le cinquième monument, le seul à manquer à son exceptionnel palmarès, Milan-Sanremo. Gilbert va obtenir encore trois occasions. Il pourra semble-t-il en parler avec un ancien vainqueur de la Primavera, John Degenkolb. L’Allemand est également attendu comme renfort dans une équipe qui va perdre Tiesj Benoot (en partance chez Sunweb) et plus que vraisemblablement aussi Victor Campenaerts, le recordman de l’heure avec lequel aucun accord financier n’a pu être trouvé.