Dylan Teuns: "Je ne m’attendais pas à gagner si vite"
- Publié le 11-07-2019 à 22h14
- Mis à jour le 12-07-2019 à 08h12
Au sixième jour de son premier Tour, Dylan Teuns décroche un premier succès. Cela promet d’ici Paris, Éric de Falleur Envoyé spécial à la Planche des Belles Filles."Ce fut un terrible duel, homme contre homme, un combat à la pédale…"
Dylan Teuns revit les ultimes mètres de cette 6e étape du Tour de France 2019 qu’il vient de remporter, au sommet de la montée, devenue mythique en sept ans à peine, de la Planche des Belles Filles.
Pas très loin de son fils, qui reprend son souffle assis à même le sol, à quelques mètres de la ligne d’arrivée, Mario, le père, ne peut contenir son émotion. Dylan n’en mène guère plus large, il s’essuie plusieurs fois le visage, se frotte les yeux. Est-ce la sueur, des larmes ou les deux ?
"C’est une super victoire, la plus belle de ma carrière, dit-il avec émotion. C’est un rêve qui se réalise, je suis ravi. C’est mon premier Tour, il commence à peine et je gagne déjà. Je savais que j’étais bien depuis le Dauphiné, mais quand même, je ne m’attendais pas à gagner dès la première semaine."
Le vainqueur du jour rembobine le film du dernier kilomètre, celui qui lui a permis de se défaire définitivement de Giulio Ciccone, son dernier adversaire.
"Les derniers cinq cents mètres ont été très, très durs, reconnaît-il. Ce fut un vrai combat, il est passé devant moi, puis aux cinq cents mètres, je suis repassé en tête. Je ne voulais pas revivre ce qui m’était arrivé avec Woods à la Vuelta (NdlR : au terme de la 17e étape, au Balcon de Biscaye, le Belge avait été battu par le Canadien après avoir tenté plusieurs fois de s’échapper dans la dernière montée) où j’avais pourri la situation. J’avais fait plusieurs erreurs durant la Vuelta et ça m’a aidé pour gagner cette fois. J’aurais bien voulu sortir seul par exemple, un peu avant, mais il ne fallait pas le faire."
Le coureur de Bahrain-Merida, 27 ans désormais, a bien maîtrisé son sujet. "Cette fois, j’ai gardé mon calme, poursuit Dylan Teuns. Je savais que ce qui nous attendait à la fin était pire que le Mur de Huy. J’adore ce genre de finales. J’ai pris la bonne décision, au bon moment. Je l’ai maintenu derrière moi et j’ai encore accéléré à 250 mètres, j’ai produit mon effort et j’ai vu qu’il lâchait prise. Alors, je me suis dit que je n’allais plus lâcher cette victoire et j’ai poursuivi. Je n’ai plus voulu me rasseoir sur ma selle. Après, c’était émouvant, surtout quand j’ai vu ma famille."
Dès avant le départ de l’étape, à Mulhouse, le Belge avait avoué qu’il tenterait sa chance. "Je savais que j’aurais une bonne possibilité en me glissant dans une échappée", dit encore Dylan Teuns.
Le général n’est pas son objectif
Dans ce groupe, outre le Limbourgeois, il y avait quatre autres compatriotes, Tim Wellens, Thomas De Gendt, Serge Pauwels et Xandro Meurisse. "On était cinq, mais on ne s’est pas spécialement parlé", dit-il.
Sixième de Paris-Nice l’an dernier ou du Critérium du Dauphiné, il y a un mois, Dylan Teuns ne veut pas se focaliser sur le classement général du Tour.
"Non, cela voudrait dire une tout autre préparation, d’autres buts, ne pas tenter sa chance pour gagner une étape et risquer de tout perdre en connaissant un jour sans", avoue le Limbourgeois.