Dries Devenyns, l’homme à tout faire chez Deceuninck-Quick Step
Le coureur de chez Deceuninck-Quick Step est l’un des hommes de confiance de Julian Alaphilippe et œuvre aussi pour Viviani. Dans le supermarché de Sterrebeek où se tenait la conférence de presse (!) de l’équipe Deceuninck-Quick Step avant le Grand Départ de Bruxelles, Dries Devenyns discute le bout de gras avec l’un de ses directeurs sportifs à l’ombre du rayon charcuterie pendant que les micros s’agglutinent autour de Julian Alaphilippe et Elia Viviani. Lorsque nous l’approchons afin de solliciter une courte interview, le coureur de Quaremont s’en étonne presque. "Les vedettes sont sur la scène", sourit celui qui a fêté ses 36 ans lors de la seconde journée de repos, lundi.
- Publié le 24-07-2019 à 10h20
- Mis à jour le 24-07-2019 à 10h57
Le coureur de chez Deceuninck-Quick Step est l’un des hommes de confiance de Julian Alaphilippe et œuvre aussi pour Viviani. Dans le supermarché de Sterrebeek où se tenait la conférence de presse (!) de l’équipe Deceuninck-Quick Step avant le Grand Départ de Bruxelles, Dries Devenyns discute le bout de gras avec l’un de ses directeurs sportifs à l’ombre du rayon charcuterie pendant que les micros s’agglutinent autour de Julian Alaphilippe et Elia Viviani. Lorsque nous l’approchons afin de solliciter une courte interview, le coureur de Quaremont s’en étonne presque. "Les vedettes sont sur la scène", sourit celui qui a fêté ses 36 ans lors de la seconde journée de repos, lundi.
Équipier modèle, Devenyns est le prototype même de l’antistar, préférant toujours l’ombre à la lumière et la discrétion à l’exubérance. Le Flandrien n’en demeure pas moins un élément clé de l’armada bleue et le premier lieutenant de Julian Alaphilippe. Il se chuchote ainsi que le numéro un mondial aurait fortement insisté auprès du staff de Patrick Lefevere et son staff technique pour que le Belge l’accompagne sur la Grande Boucle. Les deux hommes avaient ainsi partagé un stage d’altitude en Sierra Nevada afin de préparer au mieux le rendez-vous de juillet.
"La complicité entre deux coureurs est quelque chose qui s’explique difficilement, avance Dries Devenyns. Avec Julian, on s’est rapidement bien entendu sur le vélo, mais aussi une fois descendus de celui-ci. Dans le peloton, je crois qu’il aime la façon dont j’évolue, nous avons les mêmes automatismes et il prend donc ma roue en confiance car il sait que je ne prendrai pas de décision qui pourrait le surprendre. Les choses se font très naturellement, sans que nous ayons besoin, le plus souvent, de nous parler."
Un sens du sacrifice et un don de soi que le vainqueur du Tour de Wallonie 2016 met également au service du sprinter maison Elia Viviani.
"Je ne participe pas véritablement au train, mais j’œuvre un peu plus en amont, sourit Devenyns. J’ai plusieurs casquettes (rires) … Est-ce que cela ne me pèse pas trop de devoir me mettre à la planche chaque jour ou presque ? Non, loin de là. Je ne suis pas venu sur ce Tour de France pour chômer ou me reposer !"
"Une polyvalence précieuse"
Patrick Lefevere est inflexible sur le sujet. Lorsqu’un coureur de 36 ans ou plus arrive au terme de ce contrat et qu’il souhaite le conserver, sa proposition de prolongation ne porte que sur une seule et unique saison. Une offre que Dries Devenyns a acceptée en juin (il évoluera donc encore en 2020 chez Deceunick-Quick Step). "La polyvalence de Dries est l’une de ses principales qualités, juge Geert Van Bondt, l’un des directeurs sportifs de la formation belge. Pouvoir compter dans son noyau sur un gars capable de faire le boulot sur une épreuve flandrienne comme le Tour des Flandres mais aussi lors d’une montagne de la Grande Boucle, c’est précieux. Et aussi très rare dans un peloton hyperspécialisé."
Julian Alaphilippe parle de son compagnon de chambre : “Dries Devenyns, c’est un mec en or”
Le Flandrien est le compagnon de chambre du maillot jaune sur ce Tour.
Dimanche, au soir de l’arrivée tracée au sommet du Prat d’Albis où il avait laissé entrevoir certaines limites, Julian Alaphilippe avait eu besoin de plusieurs minutes pour reprendre son souffle.
"Totalement épuisé, cramé", comme il se qualifiait lui-même, le maillot jaune s’était ensuite plié à la conférence de presse inhérente à son rang avachi sur la table qui lui faisait face, aspirant à rejoindre son hôtel au plus vite et à se glisser sous sa couette. Lorsqu’on l’interrogea sur son compagnon de chambre Dries Devenyns, l’Auvergnat se redressa alors instantanément.
"Je suis content de pouvoir en parler, souriait l’Auvergnat. Dries, c’est vraiment un mec en or ! Je pourrais vous vanter ses qualités pendant un bon moment tant il les concentre… (rires). C’est lui qui me protège durant une bonne partie de la journée et m’accompagne souvent durant un bon moment en montagne. Mais à mes yeux, il est bien plus qu’un équipier ou un coureur important pour notre formation."
L’hyperactivité du Français tranche pourtant avec le calme du coureur qui vit à quelques mètres à peine du Vieux Quaremont, près d’Audenarde.
"C’est vrai qu’il est réservé et d’une nature plutôt placide, poursuit Alaphilippe. On est un peu comme l’eau et le feu mais c’est peut-être cela qui fait que nous nous entendons aussi bien. Ne dit-on pas parfois que les contraires s’attirent… ? Je suis très heureux de partager la chambre avec lui sur ce Tour. Il est tellement apaisant… (rires)"
Ce que le numéro un mondial apprécie également particulièrement chez son aîné, c’est son sens du sacrifice.
"Il est d’une loyauté exemplaire et toujours présent quand on a besoin de lui, conclut le dernier vainqueur de Milan-Sanremo. J’ai beaucoup de respect pour l’énorme travail qu’il abat mais aussi pour le coureur qu’il est."
"Joyeux anniversaire Dries"
Alaphilippe a profité de la journée de repos pour souhaiter un joyeux anniversaire à Dries Devenyns, son équipier devenu un ami, sur Instagram.