Caleb Ewan est bien le plus rapide sur ce Tour
Revenu du diable Vauvert, Caleb Ewan a pourtant enlevé un second succès. L’Australien est le meilleur sprinter de ce Tour.
- Publié le 23-07-2019 à 22h17
- Mis à jour le 24-07-2019 à 09h05
Revenu du diable Vauvert, Caleb Ewan a pourtant enlevé un second succès. L’Australien est le meilleur sprinter de ce Tour. Les chiffres ne mentent pas, Caleb Ewan, vainqueur à Nîmes de sa seconde étape, après un premier succès conquis à Toulouse, une semaine plus tôt, est le meilleur sprinter de ce Tour, le plus régulier, le seul à avoir terminé les six emballages massifs parmi les trois premiers.
Pourtant, ce mardi, l’affaire semblait mal engagée pour l’Australien.
"En venant au départ (situé à Nîmes, à 1 500 mètres de l’arrivée), nous avions vu les quatre derniers kilomètres de l’étape, explique le vainqueur. J’avais de bons points de repère. Quand je me suis retrouvé au dernier kilomètre, j’étais derrière Jasper (De Buyst), mon équipier, et Groenewegen qui me précédaient. Le train de Viviani m’a doublé à toute vitesse, malgré un dernier relais de Jasper, je n’étais plus bien positionné, je n’étais plus où je voulais être aux 400 mètres, confie le coureur de Lotto-Soudal J’avais envisagé deux scénarios, l’un où j’étais en bonne position, l’autre où j’étais plus à l’arrière, dit-il. Dans ce cas, j’avais l’intention de me replacer dans les roues et de passer mes adversaires à l’injection, en profitant de ma lancée. Je suis content d’avoir réussi. Cette tactique, je l’utilise depuis que j’ai dix ans car à l’époque, j’étais moins fort physiquement que mes adversaires. J’ai beaucoup appris grâce au cyclisme sur piste à me placer dans les roues, à profiter du sillage et aujourd’hui, j’ai surpris les autres en revenant de derrière de cette manière."
Caleb Ewan profite évidemment de cette nouvelle victoire.
"Comme coureur, il n’y a rien de mieux que de gagner une étape du Tour, dit-il. C’est le summum. Quand ma fille (NdlR : la petite Lily, née prématurément le 16 juin, six semaines avant la date prévue, fin juillet) sera en mesure de comprendre plus tard que le premier jour où elle est allée à une course, j’ai gagné une étape du Tour, ce sera un moment formidable pour elle et moi. La présence depuis deux jours de ma femme Ryann et de ma fille, que je vois pour la première fois en dehors de la maternité a été une motivation supplémentaire alors que j’ai vécu une mauvaise journée, comme tout le monde sans doute, à cause de la chaleur."
S’il dispute son premier Tour de France, Caleb Ewan avait couru quatre autres grands tours précédemment mais dans aucun d’entre eux, il n’avait jamais été au-delà de la moitié de la 15e étape, au Giro 2017.
"Aujourd’hui, j’ai ressenti la fatigue, je me faisais lâcher même dans la côte de 4e catégorie, je ne me sentais pas bien, avoue-t-il. J’ai été proche de demander à mon équipe d’arrêter de rouler, pensant que je n’avais aucune chance, mais je me suis souvenu d’avoir déjà connu cela autrefois, de me sentir mal pendant l’étape et de retrouver de bonnes jambes au sprint. Je me suis accroché à cette idée. Mes équipiers, avec qui j’avais été honnête, m’ont encouragé. La clé de ma réussite, c’est mon environnement. En fait, quand je sens l’odeur de la victoire, cela me donne une motivation supplémentaire et la douleur de mes jambes disparaît."
Caleb Ewan est le seul sprinter à avoir enlevé deux étapes sur ce Tour.
"Gagner une étape, c’était déjà formidable, deux, c’est incroyable, un rêve, assure l’Australien. Cela montre la densité du niveau des sprinters. Avant, Cavendish, Greipel ou Kittel ont dominé, cette fois, c’est vraiment serré. On ne voit plus quelqu’un gagner facilement. Personne ne pouvait dire qui allait s’imposer avant ce sprint, alors que quand Cavendish était à son meilleur niveau, on était sûr qu’il allait s’imposer. Je suis le plus constant mais je ne vais pas dire que je suis le meilleur car mes adversaires sont difficiles à battre. Je dois user de stratégie pour les battre."
Le vainqueur de l’étape a aussi tenu à rendre hommage à ses équipiers et notamment à Maxime Monfort.
"Maxime a été un vrai champion depuis le début du Tour, dit Ewan. Je peux même dire qu’il a le pire job sur ce Tour. Il doit rouler sans broncher sur le plat toute la journée et quand arrive la montagne, il doit m’attendre pour me ramener au contact du peloton. Il doit aussi prendre des risques dans les descentes car c’est le seul moyen de revenir. Dans les montées, il est ennuyé par ma vitesse très lente et doit faire des efforts pour ne pas me lâcher. Il fait cela à la perfection, sans se plaindre, son aide est précieuse et énorme."