Bernal s’apprête à gagner le Tour de France et devenir une légende en Colombie: "Je n’y crois pas encore"
À 22 ans, Egan Bernal s’apprête à gagner le Tour de France et devenir une légende en Colombie.
- Publié le 28-07-2019 à 07h43
- Mis à jour le 28-07-2019 à 10h10
À 22 ans, Egan Bernal s’apprête à gagner le Tour de France et devenir une légende en Colombie. Le Tour de France 2019, placé un peu sous la magie du Grand Départ de Bruxelles et de la ferveur autour d’Eddy Merckx, s’apprête donc à couronner ce dimanche Egan Bernal.
Un an ou deux plus tôt que ce qui devait être prévu au sein de l’équipe Ineos, le champion colombien, qui devient, à 22 ans et demi, le plus jeune vainqueur du Tour depuis la Deuxième Guerre Mondiale, aurait en effet dû courir cette édition en se mettant au service de Chris Froome, voire de Geraint Thomas, comme l’an passé.
Son changement de programme au printemps à la suite d’une blessure, alors qu’il était prévu au Giro, puis l’absence inattendue du quadruple vainqueur de la Grande Boucle, et enfin l’incertitude quant à la forme exacte du lauréat sortant, Geraint Thomas, ont finalement permis à Egan Bernal d’écrire l’histoire dans ce Tour du centenaire du maillot jaune.
Entre Albertville et Val-Thorens, les Ineos du maillot jaune ont contrôlé la course comme on le leur avait vu si souvent faire les années précédentes, puis ils ont assisté au combat des Jumbo-Visma pour décramponner Julian Alapahilippe. Le Colombien n’aura jamais été réellement inquiété sur l’interminable ascension menant à la station savoyarde.
"À vrai dire, je me sentais bien pendant cette étape", disait le futur vainqueur du Tour. "J’avais de bonnes jambes, mais je regardais les panneaux indiquant les kilomètres nous séparant de la ligne d’arrivée, cinq, quatre, trois… je me disais, à chaque fois, cela fait un de moins. Puis est arrivé la ligne et quand Geraint (Thomas) m’a donné la main, j’ai compris."
Mais bien sûr, Egan Bernal ne veut pas vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué.
"Oui, il faut encore arriver à Paris, il ne reste qu’une étape", disait-il encore. "Depuis vendredi, cela a été incroyable, je n’ai pas encore compris ce qu’il m’arrive. Je suis plus calme maintenant que quand j’ai reçu mon premier maillot jaune et le lion, mais il faudra encore attendre quelques jours pour que je réalise, je pense. Je ne peux pas décrire ce que je ressens. Je n’ai pas encore analysé les choses. J’ai simplement besoin d’arriver à l’hôtel, de prendre une douche et de voir ce qui se passe pendant une demi-heure car je n’y crois pas encore."
Bernal deviendra donc, sauf accident, le premier coureur colombien vainqueur de la course au maillot jaune.
Il va réussir là où Lucho Herrera ou Fabio Parra dans les années quatre-vingt, puis Nairo Quintana et Rogoberto Uran, plus récemment, avaient échoué. Et devenir à coup un héros national et un mythe vivant dans son pays où toute la population a vibré ces derniers jours au rythme de ses exploits.