Au rendez-vous de la légende en ce jour du centenaire du maillot jaune
Le jour du centenaire du maillot jaune, le Tour 2019 va vivre son premier tournant.
- Publié le 19-07-2019 à 07h54
- Mis à jour le 19-07-2019 à 10h02
Le jour du centenaire du maillot jaune, le Tour 2019 va vivre son premier tournant. Au treizième des vingt et un jours d’une course qui tient en haleine, le Tour va vivre ce vendredi un vrai tournant.
"Un point de bascule", assure Thierry Gouvenou, le dessinateur du parcours de la Grande Boucle. L’ancien coureur normand a volontairement placé le seul contre-la-montre individuel de cette 106e édition au milieu, et non, comme ce fut souvent le cas en toute fin de l’épreuve. L’avantage est donné aux rouleurs tandis que les grimpeurs trouveront ensuite, dans la dernière partie particulièrement montagneuse de cette Grande Boucle 2019, l’espoir de renverser la vapeur avant d’arriver à Paris.
Les 27,2 kilomètres à couvrir en solitaire autour de Pau, sur un tracé en deux volets, vallonné dans sa première partie, puis plus plat en bordure des vignobles du Jurançon avant un ultime raidard pour rentrer dans Pau, vont imprimer à la course au maillot jaune une nouvelle orientation.
Cela, le jour du centième anniversaire de la création de la tunique d’or dont Eugène Christophe fut, le 19 juillet 1919, le premier détenteur.
C’est d’ailleurs son portrait sur pied, d’un autre temps, qui ornera le maillot remis ce vendredi à Pau en présence de plusieurs de ses récipiendaires. Dont les deux plus prestigieux géants que sont Eddy Merckx, bien sûr, et Bernard Hinault. Ensemble, le Cannibale et le Blaireau ont porté à 190 reprises le maillot jaune, l’équivalent de neuf Tours complets !
Un siècle après celui que l’on surnommait Vieux-Gaulois, c’est Julian Astérix Alaphilippe, l’actuel porteur du maillot jaune, qui, en irréductible Gaulois qu’est le n° 1 mondial, résiste encore et toujours à la domination des coureurs d’Ineos. Mais jusqu’à quand ?
À défaut de potion magique, Julian Alaphilippe va mettre tout son courage et sa passion pour défendre son bien et porter vingt-quatre heures de plus sa précieuse tunique. En plein cœur du Pays de la Gascogne, le d’Artagnan de Deceuninck-Quick Step possède 1:12 d’avantage sur Geraint Thomas et 1:16 sur Egan Bernal après une 12e étape durant laquelle tous les prétendants ont laissé leur épée au fourreau par-delà les cols de Peyresourde ou de la Hourquette d’Ancizan. Les duels sont remis à plus tard.
"Cela a arrangé tout le monde", explique Alaphilippe en triturant son bouc, sa casquette dressée vers le ciel, dans une position qui aurait plu à Briek Schotte. "L’étape n’a pas été vraiment tranquille, car il y avait des difficultés et l’on a roulé très vite (NdlR : plus de 42 km/h de moyenne), mais pour moi, elle s’est bien passée. C’est incroyable que je sois encore en jaune."
Le Français est impatient de vivre cette étape contre la montre historique.
"Ce sera un moment spécial à vivre dans ma carrière", dit-il. "Je vais partir en dernière position et en jaune dans le chrono du Tour. Avec ce maillot sur le dos, j’ai une raison supplémentaire de me surpasser, je me défends bien dans les chronos, comme je l’ai montré au Dauphiné (NdlR : il s’est classé 7e). Je serai encore plus motivé, mais j’ai déjà beaucoup donné, je vais faire le maximum, ne pas m’occuper des autres, mais seulement de moi. J’ai reconnu le parcours, il est beau, ça monte et ça descend au début, puis c’est une belle route plate sur la fin. C’est un tracé exigeant, technique, pas facile. Je vais dépasser mes limites et me faire le plus mal possible, j’espère me faire plaisir et ce ne sera que du bonus."
Son plus proche poursuivant au classement, Geraint Thomas, rêve également à la victoire et même à retrouver le maillot jaune. Car quand on y a goûté…
"Je vais tout donner demain", avoue le vainqueur sortant, "et voir où cela me conduit. Ce serait génial de gagner l’étape mais Wout Van Aert est mon favori".