Tirreno-Adriatico: Sagan entre doutes et certitudes
Malade en amont de Tirreno, le Slovaque souffre sur la Course des Deux Mers pour préparer les classiques.
- Publié le 18-03-2019 à 06h50
- Mis à jour le 18-03-2019 à 07h52
Malade en amont de Tirreno, le Slovaque souffre sur la Course des Deux Mers pour préparer les classiques. Le visage de Peter Sagan, si souvent impassible, s’est habillé du masque de la douleur ce week-end. 86e samedi à Fossombrone à un peu plus de 20 minutes du vainqueur du jour Lutsenko puis 124e dimanche au sommet du Mur de Recanati, le Slovaque doit composer depuis le début de ce Tirreno-Adriatico avec une souffrance qui l’accompagne plutôt rarement en course.
"C’est difficile, mais je sais que je suis sur le bon chemin dans la perspective des prochaines classiques et que je dois passer par là pour briller dans les prochaines semaines", soufflait ainsi le coureur de chez Bora-Hansgrohe.
Victime d’une grippe intestinale qui l’a éloigné de son vélo pendant six jours et délesté de quatre kilos en amont de la Course des Deux Mers, le Slovaque n’a pas encore recouvré la plénitude de ses moyens.
"C’est tout à fait normal, ce processus prend du temps", juge son entraîneur Patxi Villa. "Il n’est évidemment jamais idéal de tomber malade à quelques jours d’une épreuve aussi exigeante que Tirreno, mais je ne suis pas trop inquiet pour le printemps de Peter. Il se fait violence depuis mercredi dernier car il sait à quel point ces jours de course sont importants pour les prochaines échéances. Il n’avait plus couru depuis près d’un mois (NdlR : et la fin du Tour de San Juan, le 3 février) et il était essentiel de retrouver le rythme propre à la compétition. Sa condition s’améliore de jour en jour, mais je ne peux pas encore affirmer s’il prendra le départ de Milan-Sanremo à 100 %. Il n’a toujours pas retrouvé son poids de forme car cela reste difficile de faire grimper l’aiguille de la balance lorsqu’on est en course. Nous y sommes attentifs, mais il faut que cela se fasse de manière progressive et intelligente. Le poids d’un athlète de haut niveau reste un excellent baromètre de son état de forme. Et nous savons que l’organisme de Peter fonctionne à plein régime quand il pèse un peu plus de 70 kg (sourire)… Quoi qu’il en soit, il n’est pas envisageable qu’il fasse l’impasse sur la Primavera !"
Bien que le contexte préalable au premier monument de la saison soit très différent de celui avec lequel le triple champion du monde avait pris l’habitude de composer ces dernières années et que la lumière des projecteurs se concentre actuellement sur les Deceuninck-Quick Step d’Alaphilippe, Viviani, Gilbert et Stybar, le champion de Slovaquie restera, selon son staff, l’un des favoris de la Primavera.
"Peter constitue une référence sur cette course et je suis convaincu qu’il sera marqué de très près cette année encore, poursuit Villa. Qu’importe qu’il soit en grande forme ou non (rires) , Sagan reste l’un des phares de Milan-Sanremo. Même si la Primavera fait près de 300 bornes, ses cinq à six premières heures restent, en règle générale, plutôt faciles à négocier. Seul le final est extrêmement intense. Nous verrons donc jusqu’où les jambes de Peter le porteront…"
"Liège-Bastogne-Liège ? On décidera après Roubaix"
Comme depuis cinq ans maintenant, Peter Sagan a préparé sa saison des classiques lors d’un stage en altitude, en Sierra Nevada. Un séjour d’une vingtaine de jours dans la foulée duquel le triple champion du monde n’a pas souhaité inscrire cette année les Strade Bianche. Une première depuis 2011.
"L’année dernière, cette épreuve a sans doute été l’une des plus exigeantes du printemps , juge Patxi Villa, l’entraîneur du Slovaque. L’intensité est presque comparable à celle d’une étape de montagne. Nous jugions que livrer de tels efforts à ce moment de la saison ne constituait pas l’option la plus judicieuse."
Un choix que certains ont aussi expliqué par la volonté du Slovaque d’étendre sa campagne des classiques jusqu’à Liège-Bastogne-Liège. "Rien n’est encore arrêté, nous ferons le point après Roubaix, poursuit Villa. Le nouveau parcours lui convient mieux et Peter a envie de découvrir cette course, mais il faudra analyser son état de fraîcheur à la sortie de la campagne du Nord."