Tim Wellens: "Je viserai les victoires d'étape au Giro"
Philippe Gilbert affirme de lui que "Tim Wellens est le plus talentueux de nos jeunes coureurs". C’est vrai que le gaillard a terminé la saison dernière en boulet de canon et commencé celle-ci de la même manière. Interview du nouveau prodige du cyclisme belge, à quelques heures du coup d'envoi de la saison en Belgique !
- Publié le 27-02-2015 à 12h44
- Mis à jour le 27-02-2015 à 12h55
Philippe Gilbert affirme de lui que "Tim Wellens est le plus talentueux de nos jeunes coureurs". C’est vrai que le gaillard a terminé la saison dernière en boulet de canon et commencé celle-ci de la même manière. Interview du nouveau prodige du cyclisme belge, à quelques heures du coup d'envoi de la saison en Belgique !
"C’est bon signe, je sais que si en 2015, je fais aussi bien que l’an passé, les gens diront pourtant que je n’ai pas réalisé une bonne saison, je dois donc faire mieux", dit le jeune Limbourgeois, qui aura 24 ans en mai prochain.
Vainqueur de l’Eneco Tour, sixième à Plouay et finalement quatrième en Lombardie, le coureur de Lotto-Soudal a prolongé de deux ans le contrat, également revu à la hausse, le liant avec sa formation. Il y restera au moins jusqu’à la fin 2017.
"J’ai commencé chez Lotto et ça s’est toujours bien passé (NdlR : avant de devenir professionnel le 1er juillet 2012, il avait couru dans la formation espoirs dirigée par Kurt Van de Wouwer), c’est donc idéal de rester dans une structure que je connais et qui me connaît", dit Wellens. "Mon manager Paul De Geyter a reçu des propositions, mais j’étais déjà sous contrat avec l’équipe et c’était donc difficile de discuter. Finalement, l’équipe m’a proposé une prolongation et nous nous sommes vite entendus. Il règne ici une ambiance familiale, dans laquelle je suis bien entouré. Je veux d’ailleurs rendre à l’équipe la confiance qu’elle m’a accordée."
"Tim Wellens est un coureur de grand talent, avec un grand moteur"
Pour cela, donc, le coureur de Saint-Trond (Brustem) entend poursuivre sa progression dans les mois à venir. En moins d’une saison, il s’est positionné comme une des valeurs sûres du cyclisme belge, au moment même où son équipier, et leader jusqu’alors, Jurgen Van den Broucke marquait le pas.
"Chaque année, ça a mieux marché que je n’espérais", assure le coureur de Lotto-Soudal qui reste très respectueux de VDB. "Depuis mes débuts au Tour de Pékin en 2012 (10e), jusqu’à maintenant, ma carrière a suivi une ligne ascendante et j’espère simplement ne pas avoir déjà atteint mes limites."
Ce n’est absolument pas l’avis de Paul Vandenbosch, l’entraîneur d’Energy Lab avec lequel travaille l’équipe de Marc Sergeant.
"Tim est ce qu’on appelle un coureur de grand talent, avec un grand moteur", dit le mentor de Sven Nys. "Il dispose non seulement d’un excellent rapport entre son poids et sa puissance, idéal pour bien grimper, mais aussi d’une puissance très élevée. Ça, c’est excellent pour le plat et les contre-la-montre. Il est donc fait pour les courses à étapes, on verra à l’avenir s’il peut rester concentré durant trois semaines sans connaître de jour sans, pour les grands tours. Les classiques les plus dures sont aussi faites pour lui, on l’a vu au Canada, en Lombardie, à Plouay, même s’il manque d’explosivité. C’est son point faible."
Tim Wellens en est persuadé, sa participation au dernier Tour d’Italie lui a fait le plus grand bien. Au-delà du fait qu’il s’y est classé deux fois deuxième d’une étape et neuvième du difficile contre-la-montre couru en montagne, le jeune homme a mesuré le bienfait de disputer un grand tour et surtout le premier.
"J’ai pu constater que ce qu’on dit est vrai", analyse-t-il. "Je suis plus fort de quelques pour cent depuis le Giro, j’ai franchi un palier physiquement. J’ai ajouté de la puissance à mon moteur et je l’ai ressenti dans les courses de plus de deux cents kilomètres. Dès la semaine suivante, je finissais encore deuxième du ZLM Tour, derrière Philippe Gilbert."
"On ne me laissera plus aussi facilement partir à l’avenir"
À la fin de l’été, il y eut ensuite la révélation de son succès à l’EnecoTour. Plus rien n’est depuis lors pareil pour le Limbourgeois.
"Il y a eu plus d’attente ensuite, de la part de tout le monde, équipe, presse, public, heureusement, les résultats ont suivi", sourit le jeune homme, dont Sophie, la compagne hennuyère, a également couru. "Jusqu’au Giro, j’évoluais dans un rôle protégé dans l’équipe, mais ensuite, ça a changé, je suis maintenant un des leaders. Je sais aussi que mes adversaires ne me laisseront plus aussi facilement partir à l’avenir."
La saison du Trudonnaire se fera dans sa première partie en trois temps.
"En 2015, je veux me jauger sur les courses à étapes d’une semaine à dix jours, du genre Paris-Nice qui sera mon premier rendez-vous important, dit-il. Paris-Nice est une belle course, pas trop dure mais pas facile quand même. Pour le moment, des montées de cinq, six kilomètres me conviennent, au-delà, ça devient dur, je dois encore y travailler. Ensuite, je courrai le Tour du pays Basque pour préparer les classiques ardennaises. Ce sont des courses où je veux me montrer, courir la finale. Je ne dis pas que je vais gagner la Flèche wallonne ou Liège-Bastogne-Liège, mais je veux finir parmi les dix premiers et le plus près possible du podium."
Tim Wellens ne reviendra pas cette saison au Tour d’Italie qui lui avait si bien réussi il y a un an. Car chez Lotto-Soudal, on compte le lancer dans le grand bain du Tour de France.
"Je ne voulais plus attendre encore un an", avoue le coureur. "Le Tour est la plus grande course du monde, je veux en être. Quand on est petit, qu’on commence à courir, on rêve tous de gagner le Tour un jour, même si je sais que c’est quasi impossible."
D’autant plus que cette année, Wellens ne cherchera pas à obtenir le meilleur classement final possible.
"Je ferai comme l’an passé au Giro, viser plusieurs étapes, mais pas le classement", assure le fils de l’ancien coureur Léo Wellens. "Je sais que je récupère bien, c’est une de mes qualités. Disons que je me fatigue moins vite que les autres au fil des jours. Pas que je m’améliore, mais je me fatigue moins vite que la plupart des autres. C’est primordial pour les courses à étapes, et c’est vrai que je roule bien contre-la-montre, que je me défends en montagne, mais je ne sais pas ce que je peux faire encore sur trois semaines. Je dois apprendre à être plus constant, à ne plus connaître de jour sans."