Tim Wellens: "Je suis plus lucide en fin de course"
Tim Wellens, le roi des victoires en Belgique en 2018, évoque sa progression et ses ambitions.
- Publié le 17-12-2018 à 06h57
- Mis à jour le 17-12-2018 à 08h01
Tim Wellens, le roi des victoires en Belgique en 2018, évoque sa progression et ses ambitions. Sept victoires en 2018. Et pas des moindres. Avec une étape du Tour d’Italie. Mais aussi la Flèche brabançonne. Tim Wellens était satisfait de sa saison 2018 et il l’a rappelé ce week-end, lors du premier stage de préparation de son équipe Lotto-Soudal, à Majorque. "Oui, je suis assez content de ma saison", commente le vainqueur du Tour de Wallonie. "Même si j’étais un peu déçu de finir loin au classement du Vélo de Cristal. Cela fait un peu mal au cœur. Mais cela vient sans doute du fait que j’ai surtout gagné tôt dans la saison, et que cela s’oublie vite. Le mieux, c’est de faire une grosse prestation au Tour de Lombardie."
Ce qu’il avait fait, avec une cinquième place au monument italien. "Oui, c’était bien, mais cela aurait pu être mieux sur cette épreuve", précise-t-il en faisant la moue, preuve que son ambition ne cesse d’augmenter au fil des saisons. "Cela a été une de mes meilleures saisons, je trouve que j’ai progressé, que j’ai effectué un pas en avant. J’ai pu gagner des courses assez facilement. Bien plus facilement qu’avant. En appliquant le plan, la tactique que je voulais, que nous avions fixée au sein de l’équipe. Il y a une différence au niveau du physique. Je me sens plus fort. Cela me permet notamment de faire de meilleurs choix en fin de course. Comme j’ai de meilleures jambes, je suis plus lucide et je peux prendre de meilleures décisions en fin d’épreuve."
Il vise donc une solide saison en 2019. Avec des objectifs similaires à ceux de cette saison : Paris-Nice, les classiques wallonnes, le Binck Bank Tour et les classiques du Canada. Sans oublier une victoire d’étape sur un Grand Tour. Qui sera celui de France l’an prochain. "Et je veux continuer à gagner sur les autres courses, car c’est toujours gai, c’est pour ça qu’on fait du vélo, qu’on s’entraîne", poursuit encore Tim Wellens. "J’ai pris par exemple beaucoup de plaisir avec mes victoires au Tour de Wallonie ou à la Ruta Del Sol. Certains coureurs n’attachent de l’importance qu’aux épreuves World Tour. Moi aussi, je préfère gagner en World Tour, car c’est plus prestigieux. Mais gagner, même en Europe Tour, cela reste très gai ! Et puis, je trouvais que le niveau de la Ruta Del Sol était par exemple digne du World Tour. Et puis, gagner, pour le mental, cela fait toujours du bien. S’imposer, c’est toujours chouette. En solitaire, comme je l’ai fait à la Flèche brabançonne. Ou avec un scénario plus indécis, comme au Tour d’Italie ou à Namur, au Tour de Wallonie. Je crois même que je préfère gagner quand je ne sais pas que je vais m’imposer dix mètres avant la ligne. La sensation est plus forte."
Une sensation qu’il espère revivre au plus vite.
"Content que l’arrivée de Liège change"
Tim Wellens a toujours autant les classiques ardennaises dans son cœur.
"Je me demande d’ailleurs comment sera le nouveau final de Liège-Bastogne-Liège, avec cette arrivée à Liège", explique-t-il. "Je trouve cela chouette de changer. Surtout que je n’ai jamais bien roulé à Ans. Je suis donc content que cela change. Mais tout dépend de ce qu’on aura au menu… J’ai envie que cela soit plus ouvert. Car j’aime les épreuves pour lesquelles on ne sait au départ pas si ce sera un sprint ou une arrivée avec deux coureurs."
"J’ai envie de réussite au Tour de France"
Wellens va faire son retour sur la Grande Boucle la saison prochaine.
Après deux expériences difficiles, en 2015 et en 2017, Tim Wellens a décidé de retourner au Tour de France l’an prochain.
"Je ne peux pourtant pas dire que j’ai envie de faire le Tour de France", explique-t-il. "Je pense d’ailleurs que peu de coureurs ont vraiment envie de le faire. Car c’est tellement nerveux. Et donc dangereux. Mais au bout du compte, cette course est tellement importante que tous les coureurs veulent la disputer. C’est la plus grande épreuve du monde. Ce qui provoque beaucoup de tensions. Tous les gars veulent être bien placés, à l’avant. C’est tendu. Je n’ai donc pas trop aimé jusqu’à présent. Mais je vais y retourner. Je me dois d’y retourner, comme c’est la plus grande épreuve du monde."
Avec l’espoir que la première semaine sera un peu moins longue que d’habitude, avec la direction rapide des Vosges. Pour ensuite avoir des opportunités.
"Ce Grand Départ en Belgique est aussi très motivant, l’ambiance y sera certainement très forte", ajoute le puncheur limbourgeois. "Cela augmente aussi ma motivation d’y retourner. Tout comme j’ai envie d’y connaître enfin de la réussite, après deux premières expériences difficiles."
Ce Tour de France , il ne le préparera pas par un stage d’altitude, qu’il n’a jamais trop apprécié. Ni par les courses par étapes habituelles.
"Non, je trouve que le Critérium du Dauphiné ou le Tour de Suisse sont des courses bien trop difficiles comme épreuves de préparation", précise-t-il. "Je préfère à la place enchaîner le Tour de Norvège et celui de Belgique (NdlR : qui a été décalé en juin). Le niveau est moins élevé. Et je trouve que c’est plus agréable de se préparer en essayant d’aller chercher un résultat. C’est plus gai de se préparer tout en gagnant une course, même sur un niveau inférieur. Pour laquelle tu n’as pas besoin d’être à 100 %. Quand j’ai gagné le Tour de Wallonie, je devais être à 90 %, mais c’était assez pour m’y imposer. J’attache de l’importance à toutes les victoires, à tous les résultats. Et ce sera encore plus le cas l’an prochain, comme les coureurs marqueront des points sur toutes les courses. C’est important pour l’équipe."
Maxime Monfort : "Tim, c’est le prince de l’équipe"
Maxime Monfort a été constamment présent aux côtés de Tim Wellens lors de ses victoires en 2018. L’expérimenté coureur wallon est proche du leader de Lotto-Soudal. Qu’il considère comme LE leader de la formation belge. "Oui, sans avoir un charisme naturel qui saute aux yeux, il est devenu le roi, ou plutôt le prince de l’équipe", explique-t-il. "Et je dis ça d’une manière positive. Il sait ce qu’il veut. Et en général, quand il veut quelque chose, il l’obtient. J’ai rarement vu des leaders comme ça. Enfin si, j’ai couru avec des Cancellara, les frères Schleck… J’ai un énorme respect pour le coureur qu’il est. Je sais comment il travaille pour obtenir ses résultats. Je sais ce que cela représente. Il évolue bien, il continue de progresser. Il doit peut-être encore apprendre dans la gestion de ses saisons, car il a à nouveau un programme très chargé en début de saison."
"L’arrivée de De Weert est un vrai plus"
Tim Wellens se réjouit de l’arrivée de Kevin De Weert au sein de l’encadrement de l’équipe Lotto-Soudal, au poste de responsable de la performance.
"Il nous manquait un Kevin De Weert dans l’équipe, quelqu’un avec des idées, une approche moderne du vélo et une grande motivation", décrit Tim Wellens. "Il a déjà fait beaucoup de bien dans l’équipe depuis son arrivée. Il aide au niveau de nombreux points : les équipements pour la chaleur, le contre-la-montre et bien d’autres. Dans le cyclisme moderne, il faut travailler sur de nombreux petits détails, pour parvenir à gagner des petits avantages sur le vélo."