Teuns, révélation de 2017: "Je rêve de gagner Liège et la Flèche"
Troisième au sommet du Mur de Huy en avril dernier, le Belge de 25 ans veut être le leader de la BMC sur les classiques wallonnes.
- Publié le 13-12-2017 à 08h17
- Mis à jour le 13-12-2017 à 08h18
Troisième au sommet du Mur de Huy en avril dernier, le Belge de 25 ans veut être le leader de la BMC sur les classiques wallonnes. Assis sur une chaise de camping aux couleurs de l’équipe BMC, Dylan Teuns enfile ses chaussures à cales comme on saute dans une paire de pantoufles au soir d’une journée harassante. Débarqué à Denia (Espagne) en début de semaine pour le premier stage collectif de la formation américano-suisse, le jeune Belge (25 ans) bout d’une certaine impatience.
"J’ai observé un repos total de trois semaines et demi durant lesquelles je n’ai pratiqué aucune activité sportive", éclaire le natif de Diest. "Cela m’a permis de refaire le plein d’énergie et d’envie. Dès la mi-novembre j’ai retrouvé ce plaisir de remonter sur le vélo pour l’entraînement."
Révélation belge de la saison écoulée après sa troisième place sur la Flèche wallonne et sa série de succès estivaux (Tour de Wallonie, Tour de Pologne et Arctic Race), Teuns a aiguisé ses ambitions dans le tranchant d’un regard empli de détermination.
"En 2018, j’espère pouvoir hériter du statut de leader sur les classiques wallonnes", commente-t-il ainsi. "Je pense avoir démontré sur le Mur de Huy que je pouvais me battre avec les meilleurs. Liège est une épreuve différente, mais que j’adore tout autant. Elle colle sans doute un peu moins à mes qualités explosives naturelles, mais je suis persuadé de pouvoir y ambitionner un Top 10 si je poursuis une progression qui a, jusqu’ici, été constante et linéaire."
À l’analyse de ses courbes de puissance, le Limbourgeois a ainsi noté que sa domination au cœur de l’été s’expliquait par un niveau de forme exceptionnel.
"Les données de mon SRM indiquent que j’ai poussé 40 watts de plus lors de ma victoire à Houffalize sur le Tour de Wallonie que sur le Mur de Huy pendant la Flèche wallonne. C’est beaucoup ! Cela s’explique sans doute par les effets du Giro, un grand tour qui m’a permis d’augmenter ma caisse, mais aussi par un stage d’altitude auquel j’ai très bien réagi. Avec de telles valeurs, je pense raisonnablement pouvoir revendiquer certaines responsabilités. Je sens que le staff en est conscient. Lors de la discussion relative à un programme de courses qui débutera à Dubaï (avant le Tour d’Algarve et Paris-Nice) j’ai senti que ma voix avait un peu plus d’écho. Je rêve de remporter Liège et la Flèche, mais je ne sais pas encore si cela sera pour la saison prochaine. J’ai entendu que Valverde avait affirmé pousser lui aussi davantage de watts après sa blessure survenue sur le Tour qu’avant celle-ci (rires). Je me donne le temps de grandir pas à pas, d’apprendre à composer avec certaines attentes. Mon équipier Greg Van Avermaet a, par exemple, explosé entre 28 et 30 ans. Je n’en ai que 25…"
"J’aimerais participer au Tour cette année"
Après la Vuelta en 2016 et le Giro en 2017, Dylan Teuns aimerait poursuivre sa découverte des Grands Tours en participant à la grand-messe de juillet l’année prochaine.
"Le staff n’a pas encore arrêté de choix définitif dans mon programme, mais je devais être au départ du Giro ou du Tour. Je suis candidat à une première participation à la Grande Boucle tout en étant bien conscient que les places y seront très chères, d’autant que la sélection sera essentiellement articulée autour de Richie Porte, un potentiel vainqueur final. Je pense être prêt pour une épreuve qui me permettrait assurément de franchir un nouveau pas dans mon évolution. Pour espérer épingler mon dossard le 7 juillet à Noirmoutier, il faudra toutefois que je sois à 110 % de mes capacités."
Lucide, Teuns se pense encore trop tendre pour ambitionner un classement général sur le Giro ou la Vuelta.
"C’est trop tôt, il ne faut pas vouloir brûler les étapes. Je ne sais par ailleurs pas si cela correspond à mes capacités. Le Tour de Pologne, la plus difficile des épreuves par étapes que j’ai épinglées à mon palmarès jusqu’ici, n’était pas aussi exigeant qu’une course de trois semaines. Il me faudrait d’abord me tester sur Paris-Nice, par exemple, mais ma priorité actuelle va très clairement aux classiques ardennaises."