Roglic vainqueur de la Vuelta : "Un sentiment indescriptible"
Pour le Slovène, plus régulier des favoris, ce succès à la Vuelta en appelle d’autres.
- Publié le 16-09-2019 à 06h59
Pour le Slovène, plus régulier des favoris, ce succès à la Vuelta en appelle d’autres. Primoz Roglic a méritoirement enlevé la Vuelta, son premier grand tour. Le Slovène a été, de loin, le plus régulier des favoris d’une 74e édition du Tour d’Espagne particulièrement montagneuse. Comme son prédécesseur au palmarès, Simon Yates, Roglic a donc connu sur la Vuelta le bonheur dont il avait été privé lors du Tour d’Italie où l’ancien sauteur à ski avait dû se contenter de la troisième place, derrière l’inattendu Richard Carapaz et Vincenzo Nibali.
Ce lundi, Primoz Roglic devrait se hisser en première position du classement mondial UCI, conséquence d’une excellente saison où, à l’exception du Giro, il a enlevé quatre des cinq courses à étapes qu’il a courues et conquis onze victoires. S’il aura bientôt trente ans, il n’en est qu’à sa quatrième saison au plus haut niveau.
Spectateur du triomphe de son jeune compatriote Tadej Pogacar, qui ne le menaçait pas, Primoz Roglic a contenu assez facilement ses rivaux samedi, dans l’ultime étape de montagne, et profité ce dimanche dans la dernière enlevée par Fabiio Jakosben au sprint.
"Je suis vraiment très heureux", a déclaré le maillot rouge. "Je n’ai pas de mots pour décrire mon bonheur. Mes sentiments sont indescriptibles. Cette victoire n’est pas seulement ma plus belle victoire, mais aussi la plus grande victoire pour le cyclisme en Slovénie."
Le coureur de Jumbo-Visma avait survolé le chrono de Pau où il a pris, à la mi-course, la tête du classement général après avoir définitivement repoussé les Colombiens Miguel Angel Lopez et Nairo Quintana. Dès lors, Alejandro Valverde était devenu son principal rival mais, à 39 ans, l’Espagnol a plutôt assuré sa 2e place que pris le risque de tout perdre.
Primoz Roglic a aussi remporté une épreuve durant laquelle lui et son équipe n’ont guère été ménagés, notamment par la malchance. Dès le premier jour, une piscine pour enfants qui avait éclaté en bordure de la route, provoqua la chute de la formation néerlandaise dans le chrono par équipes. Touché au genou, Steven Kruijswijk, qui aurait dû être le plus solide allié du Slovène en montagne, abandonna.
La même mésaventure survint plus tard à Tony Martin, touché vendredi, et contraint aussi à renoncer. Ce même jour, Roglic aurait pu tout perdre, attaqué de manière peu sportive par les Movistar, comme lui et les siens avaient été piégés par l’offensive des Deceuninck que Philippe Gilbert ponctua victorieusement à Bilbao.
"Ce furent trois semaines difficiles avec beaucoup de hauts et de bas", explique Roglic. "Les nombreuses chutes ont été difficiles mentalement. Il y a eu plusieurs moments importants car il se passait quelque chose tous les jours. Nous devions être sur nos gardes tous les jours. En tant qu’équipe, nous avons fait preuve de solidarité et résistance. Je suis fier de l’équipe et de ce qu’on a fait. Tout le monde s’est donné à 110 %, ce qui m’a motivé encore plus. Je suis soulagé que nous ayons pu ponctuer cela victorieusement. Maintenant, nous allons profiter de ce succès et ensuite nous allons nous concentrer sur les objectifs suivants. J’espère que nous pourrons continuer avec une équipe plus forte encore dans les prochaines années."
Du saut à ski au cyclisme
Primoz Roglic aura 30 ans le 29 octobre. Il est né à Trbovlje, en Yougoslavie, une petite ville située à une centaine de kilomètres à l’est de Ljubljana, la capitale de la Slovénie qui est indépendante depuis 1991. Ancien très bon sauteur à ski (champion du monde par équipes chez les juniors en 2007), il a abandonné la discipline à la suite de blessures pour se tourner vers le cyclisme. Excellent rouleur et très bon grimpeur, il est passé pro en 2016 chez Lotto NL-Jumbo. Il avait jusqu’ici remporté des courses à étapes d’une semaine (Tour d’Algarve 2017, du Pays basque 2018, de Slovénie 2018, de Romandie 2018 et 2019, UAE 2019 et Tirreno-Adriatico 2019), et terminé 4 e du Tour 2018 et 3 e du Giro 2019. Il a désormais gagné au moins une étape dans les trois grands tours (3 au Giro, 2 au Tour et 1 à la Vuelta).