Roglic a le droit de rêver
Le succès du Slovène sur la Vuelta lui ouvre pas mal de perspectives.
- Publié le 17-09-2019 à 12h11
- Mis à jour le 17-09-2019 à 12h12
Le succès du Slovène sur la Vuelta lui ouvre pas mal de perspectives. Primoz Roglic vient de remporter son premier grand tour, à presque 30 ans. Mais le Slovène, qui a débuté le cyclisme sur le tard, s’est finalement imposé sur une épreuve de trois semaines dès sa cinquième tentative. Cette réussite donne au coureur Jumbo-Visma le droit de rêver pour les années à venir. Primoz Roglic est désormais un candidat crédible au Tour de France.
Dès 2020 ?
En 2019, le Slovène avait un objectif principal : gagner le Tour d’Italie. "S’il faut comparer entre un succès sur le Giro ou une place d’honneur sur le Tour de France ? Je préférerais certainement gagner parce qu’une victoire reste une victoire" , avait indiqué en début de saison Primoz Roglic au quotidien slovène Vecer . Le coureur Jumbo-Visma n’a sans doute pas changé d’avis après sa saison 2019. Suite à son triomphe sur la Vuelta, l’ancien sauteur à skis n’a d’ailleurs pas claironné qu’il voulait remporter le Tour de France, préférant sobrement indiquer qu’il allait se "concentrer sur les objectifs suivants" après avoir "profité de ce succès" espagnol. Lors du Giro, le Slovène semblait tenir le bon bout puisqu’il possédait plus de trois minutes d’avance sur Richard Carapaz (Movistar), le futur vainqueur, au soir de la neuvième étape. Il semble assez clair qu’avec ses jambes de la Vuelta, Primoz Roglic aurait remporté le Tour d’Italie. Dès lors, le coureur Jumbo-Visma va-t-il attendre un peu avant de tenter de prendre sa revanche sur le Giro ou va-t-il tenter, dès 2020, de ramener le maillot rose ?
Un programme light
Primoz Roglic est devenu une machine à gagner les courses par étapes. Le Slovène a réalisé le triplé Tour des Émirats arabes unis, Tirreno-Adriatico, Tour de Romandie en début de saison. Mais cette insolente réussite a également causé la perte du coureur Jumbo-Visma, qui a fini par être rattrapé par son programme surchargé en seconde partie de Giro. "Je suis juste fatigué. Si je suis honnête, je ne me sentais plus vraiment bien après la courte étape, la quatorzième, alors pour moi, ce fut juste une grosse bagarre jusqu’à la fin. Je pense que nous avons besoin de ce type d’expériences pour le futur. Nous devons analyser et tirer des leçons des erreurs que nous avons commises" , avançait Primoz Roglic après l’arrivée à Vérone. Et le Slovène a prouvé qu’il apprenait vite puisqu’il n’a presque pas couru entre le Giro et la Vuelta pour finalement survoler la course espagnole.
S’appuyer sur la Vuelta
L’ancien sauteur à skis a su se servir de l’expérience compliquée du Tour d’Italie. Il va désormais devoir s’appuyer sur son apprentissage réussi à la Vuelta. Car une victoire sur une épreuve de trois semaines n’est jamais un long fleuve tranquille. "Ce furent trois semaines difficiles avec beaucoup de hauts et de bas" , a reconnu le Slovène à Madrid. Primoz Roglic connaît désormais la recette pour triompher après trois semaines. Reste à voir s’il saura l’appliquer sur le Tour de France où la pression est sans commune mesure avec celle rencontrée en Espagne fin août, début septembre. Mais puisque le coureur Jumbo-Visma a déjà accompli son apprentissage de la Grande Boucle, en 2017 et en 2018, tous les ingrédients semblent réunis pour voir Primoz Roglic triompher un jour à Paris.
Jumbo-Visma, l’instrument de son ambition
La formation néerlandaise peut emmener le Slovène très loin.
Comme la plupart des grands leaders, Primoz Roglic ne serait rien sans une équipe forte. Le Giro l’a prouvé lorsque le Slovène s’était retrouvé esseulé en montagne après l’abandon de Laurens De Plus lors de la septième étape. Après son succès sur la Vuelta, l’ancien sauteur à skis a d’ailleurs tenu à rendre un hommage appuyé à ses équipiers. "En tant qu’équipe, nous avons fait preuve de solidarité et de résistance" , a assuré le coureur Jumbo-Visma à Madrid.
Conscient qu’il est à la tête d’une véritable machine de guerre, Primoz Roglic n’a pas hésité, le 10 septembre, à prolonger son contrat avec la formation néerlandaise jusqu’à fin 2023. "Ensemble, nous pouvons atteindre de grands objectifs" , a promis le Slovène au moment de rempiler. Tout en rappelant que sa propre progression était intimement liée à celle de son équipe.
Après le succès de son leader, Jumbo-Visma a longuement communiqué sur le fait qu’il s’agissait de la première victoire de la formation dans un grand tour. Et l’appétit vient en mangeant pour une équipe qui vient d’embaucher Tom Dumoulin, le vainqueur du Giro 2017, et qui a prouvé cet été qu’elle pouvait tenir la dragée haute au mastodonte Ineos. Comme la formation britannique, Jumbo-Visma possède de nombreux équipiers qui seraient leaders au sein d’une autre structure.
Reste désormais à voir comment l’équipe néerlandaise va gérer cette abondance de biens en 2020. D’autant qu’elle possède, avec Wout Van Aert et Dylan Groenewegen, des coureurs capables de briller ailleurs qu’en montagne. La future réussite de Primoz Roglic est sans doute conditionnée par un bon management de cet effectif pléthorique.