Rik Verbrugghe: "Evenepoel est parmi les sept Belges qui peuvent gagner le Mondial"
Cinq de nos huit sélectionnés au Mondial sont connus, dont Remco Evenepoel.
- Publié le 10-09-2019 à 08h14
- Mis à jour le 10-09-2019 à 11h27
Cinq de nos huit sélectionnés au Mondial sont connus, dont Remco Evenepoel. Les sélections pour les championnats du monde sur route, qui auront lieu du 22 au 29 septembre au Yorkshire, ont été annoncées. Seul le groupe des élites n’est pas complètement connu puisque trois des huit places restent à pourvoir.
Rik Verbrugghe, vous avez donné cinq noms ce lundi.
"Ce ne fut pas facile, je sais que je ferai des déçus. Ceux que j’ai déjà sélectionnés ont montré qu’ils sont en forme. Dès le jour de sa non-sélection au Tour, je savais que Philippe Gilbert serait prêt au Mondial. Il a démontré qu’il peut gagner. Pour moi, c’était une évidence, le parcours lui convient, son programme est idéal, cela augmente ses chances. Comme lui, Greg Van Avermaet est toujours présent. C’est quelqu’un qui peut devenir champion du monde, même si l’on s’y attend moins. Plus la course est longue, et ce sera le cas avec 285 km, plus elle sera dure - la météo par exemple pourrait tout compliquer -, plus ses chances vont augmenter. Ces deux-là sont un peu au-dessus des autres. Dylan Teuns, lui, a retrouvé son explosivité en côtes. Cela peut se révéler décisif dans la finale. Il est bien depuis le Dauphiné et le Tour et encore à la Vuelta. Il a aussi la bonne mentalité. Tout comme Oliver Naesen. Il était très fort au BinckBank Tour. On a vu qu’il était en forme."
Remco Evenepoel était moins attendu vu son jeune âge.
"Pour le Tour de France, ce serait trop tôt, mais pas pour un Mondial. Il est parmi les sept Belges qui peuvent gagner le Mondial. Je veux aussi lui donner de l’expérience pour le futur, les Jeux et le Mondial très difficile de l’an prochain. Mais c’est un énorme talent, un vrai pur-sang. Avec lui, on ne peut rien exclure, tout peut arriver. Il a montré à San Sebastian qu’il est prêt pour cela. Il était l’un des premiers à m’avoir demandé s’il entrait en ligne de compte. J’ai vu cela avec son équipe, son entraîneur…"
Il va aussi courir le chrono, le mercredi 25, sur 54 km.
"Oui, sur un parcours plus athlétique que celui où il est devenu champion d’Europe, ce qui est encore mieux pour lui. Avec Remco, mais aussi Yves Lampaert et Victor Campenaerts, on a de belles chances. Sur le papier, c’est dans le contre-la-montre que nous avons le plus de chances de décrocher une médaille."
Il reste trois places, dont une pour un pur équipier.
"Je ne dois pas me tromper, car il aura énormément de boulot. Ce sera soit Tim Declercq, soit Laurens De Vreese. Le cyclisme évolue. Je veux que nous fassions la course, que les sept autres coureurs soient tous capables de rouler la finale et de gagner si l’occasion se présente. Nous n’avons pas de superfavori dans nos rangs, contrairement à la France, avec Alaphilippe, aux Pays-Bas, avec Van der Poel, ou à Sagan, mais nous avons une équipe très solide en largeur, sans doute la plus forte. Beaucoup de mes collègues aimeraient être à ma place, avoir ce luxe de faire tant de déçus."
Quand connaîtra-t-on les trois derniers noms ?
"Je les annoncerai lundi prochain. Il reste six ou sept coureurs en lice. J’attends la fin de la Vuelta, les courses au Canada et ailleurs pour me décider. Stuyven, Wellens, ou Vanmarcke trouveront au Canada un terrain semblable à ce qui les attend au Yorkshire, mais d’autres sont en Grande-Bretagne, comme Benoot ou Meurisse. Lampaert, lui, sera au Tour de Slovaquie. À eux de me convaincre. Les résultats sont importants, mais aussi la mentalité, comment ils veulent s’intégrer dans le groupe. On va au Mondial pour gagner, nous sommes ambitieux, le parcours est taillé pour nous et notre bloc peut faire la différence. Nous devons courir comme Deceuninck-Quick Step, dont le collectif est l’arme fatale souvent. Mon travail, c’est de mettre chacun sur la même ligne. J’ai un plan en tête, mais la tactique sera discutée là-bas. Cela va dépendre des circonstances, de la forme du jour. Les Belges doivent ouvrir la course, attaquer et faire une belle course."