Quick Step: d’une dream team à l’autre
- Publié le 14-04-2018 à 11h20
- Mis à jour le 14-04-2018 à 14h17
Impressionnante sur les classiques pavées, la formation belge attaque les Ardennaises avec un collectif très solide. Si la domination de l’équipe Quick Step lors de toute la campagne des classiques pavées s’est clôturée dimanche dernier par une note moins hégémonique sur Paris-Roubaix, la puissance collective de la formation belge aura bel et bien marqué les esprits ces dernières semaines. Avec Terpstra, Lampaert, Gilbert ou encore Stybar, l’équipe de Patrick Lefevere y avait les allures d’une véritable dream team. Premier volet du triptyque ardennais, l’Amstel Gold Race ouvrira ce week-end l’autre grand chapitre des classiques printanières sur lequel les tuniques bleues pourraient à nouveau apposer leur mainmise. Analyse.
GILBERT, ALAPHILIPPE ET JUNGELS : TROIS LEADERS POTENTIELS
Clé de voûte de la stratégie des Quick Step lors des Flandriennes, la multiplicité des atouts constituera à nouveau l’une des grandes forces de la formation la plus prolifique de ce début de saison. Avec Philippe Gilbert, Julian Alaphilippe et Bob Jungels, Wilfried Peeters et Tom Steels disposeront de trois leaders potentiels. "Nous avons su tirer profit de notre gros collectif lors des courses pavées et tenterons d’en faire de même lors de la prochaine semaine", sourit Rik Van Slycke, l’un des directeurs sportifs. "Il est toujours plus difficile pour nos rivaux de devoir surveiller trois à quatre de nos coureurs plutôt que de concentrer leur attention sur un seul et unique leader. À côté des trois noms que vous avez cités, il ne faut pas oublier Pieter Serry (NdlR : 4e de la Flèche brabançonne mercredi) qui marche bien actuellement et Enric Mas, auteur d’un gros numéro lors de sa victoire sur la dernière étape du Tour du Pays basque."
L’autre avantage du collectif Quick Step pour les ardennaises tient assurément dans la variété des profils de ses cartes maîtresses. La puissance explosive de Gilbert colle parfaitement aux spécificités de l’Amstel, la giclette d’Alaphilippe pourrait faire tomber Valverde sur les pentes du Mur de Huy et les qualités de grimpeur de Jungels l’ont poussé à faire de Liège-Bastogne-Liège son objectif du printemps. "Suis-je d’accord de dire que les qualités de ces trois coureurs siéent assez spécifiquement aux trois épreuves ardennaises ?", sourit Patrick Lefevere. "Oui, et c’est d’ailleurs pour cela que j’ai composé notre équipe de cette façon (sourire)." Une analyse que nuance toutefois Bob Jungels. "Julian a déjà fait deux fois deuxième de la Flèche, mais il a aussi terminé sur la seconde marche du podium à Liège. Phil, lui, a gagné les trois… (sourire) Quant à moi, il est vrai que la Doyenne est sans doute l’épreuve qui me correspond le mieux, raison pour laquelle je l’ai érigée en véritable objectif de mon printemps dès cet hiver. C’est la première fois que je l’aborderai avec un tel état d’esprit."
UNE GUERRE DES BLOCS
Si la richesse du noyau de la Quick Step pour les Ardennaises fait très certainement des envieux, d’autres formations y aligneront, elles aussi, une sélection forte de plusieurs leaders. "Ce sera assez différent des Flandriennes sur ce plan, juge Rik Van Slycke. Lors des courses pavées, des gars comme Benoot, Sagan ou Van Avermaet étaient isolés au sein de leur équipe. La donne sera différente cette fois avec les Lotto-Soudal, les Movistar, les Bahrain, les Astana ou les Mitchelton qui pourront, eux aussi, jouer plusieurs cartes. Il sera donc probablement plus difficile de manœuvrer à notre guise."
UNE STRATÉGIE MOINS AGRESSIVE
Agressive et offensive sur les pavés, la formation Quick Step pourrait bien adapter sa stratégie aux spécificités des épreuves ardennaises. "Ces classiques ne se courent pas de la même manière que les Flandriennes", juge ainsi Patrick Lefevere. "On évolue le plus souvent comme sur les grands tours avec des formations qui choisissent volontairement de bloquer la course jusqu’à des endroits stratégiques comme la montée finale du Mur de Huy. Il est plus compliqué de faire tout exploser loin de l’arrivée. Mais cela ne veut évidemment pas dire que nous ne tenterons pas le coup (rires)…"