Privera-t-on Wout Van Aert d’un 4e titre ?
Le champion du monde est favori à la conquête d’un nouveau maillot tricolore qui sauverait sa saison.
- Publié le 12-01-2019 à 07h40
- Mis à jour le 12-01-2019 à 11h36
Le champion du monde est favori à la conquête d’un nouveau maillot tricolore qui sauverait sa saison.
La saison de cyclo-cross atteint un nouveau temps fort ce week-end avec les championnats de Belgique. Dix titres seront distribués, mais c’est bien sûr la course des élites qui retient l’attention. Sans Mathieu Van der Poel, la course s’annonce plus ouverte que d’habitude.
Sur quel terrain ?
Cette année, c’est à Kruibeke, en Flandre orientale, qu’ont lieu ces épreuves tricolores. Le circuit est plat mais lourd, notamment à cause de la météo.
"C’est un tracé pour des coureurs avec un grand moteur", dit Sven Nys qui est allé y rouler mercredi avec son fils, Thibau, un des prétendants chez les juniors. Au fur et à mesure de la semaine, avec l’accumulation des averses, le tracé s’est encore alourdi, des passages sur lesquels on pouvait rouler au début de la semaine ne sont désormais plus praticables qu’en courant. Et les entraînements et les courses n’arrangeront évidemment pas les conditions.
"Il faut de la puissance, mais la technique est nécessaire car il y a de nombreux dévers. Il faudra être très habile techniquement pour devenir champion, on peut gagner pas mal de temps en osant descendre ces pentes en gardant les pieds sur les pédales."
Que change l’absence de Van der Poel ?
L’absence de Mathieu Van der Poel modifie la donne et laisse plus de place à une course indécise. Du moins au départ.
"Il n’y a pas un Belge qui a largement dominé les autres ces dernières semaines", remarque Niels Albert. "Je m’attends à un National disputé. Sans Mathieu, qui durcit la course d’emblée, ce sera un autre scénario. Il faudra maintenant que ceux qui d’habitude tentent de s’accrocher prennent leurs responsabilités."
Van Aert reste favori
Même s’il a été très régulièrement battu par Van der Poel cette saison, Wout Van Aert reste le grand favori de ce National. D’abord parce que le parcours lui convient particulièrement, mais aussi parce que l’Anversois est arrivé en forme au moment où il le voulait. Il vient de gagner deux fois, à Bredene et La Mézière, lors de ses trois dernières courses, sans Van der Poel il est vrai. La conquête d’un quatrième titre national consécutif sauverait, quoi qu’il arrive ensuite au Mondial, la saison hivernale du Campinois de plus en plus routier.
Qui peut le battre ?
Derrière Van Aert, deux hommes s’érigent aussi en candidats à la victoire. Toon Aerts, d’abord. Le coureur de Telenet-Fidea a gagné quatre fois et il est le seul Belge à avoir devancé Van Aert, mais ces dernières semaines, le champion du monde a régulièrement pris la mesure de son voisin campinois. Le difficile circuit de Kruibeke correspond aux caractéristiques de Toon Aerts ainsi qu’à celles de Michael Vanthourenhout, lequel a, lui aussi, franchi un palier ces derniers mois. Le Flandrien a d’ailleurs gagné à Kruibeke, devant Van Aert, en 2016.
Qui sont les outsiders ?
Laurens Sweeck, deuxième l’an passé après avoir longtemps menacé Van Aert, est un spécialiste des championnats de Belgique où il a souvent brillé dans toutes les catégories. Mais le parcours de Kruibeke n’est pas fait pour lui et Sweeck est assez irrégulier cette saison. Ensuite, une bonne demi-douzaine de coureurs espèrent, dans un grand jour, finir parmi les cinq premiers et même monter sur le podium : Eli Iserbyt, Kevin Pauwels, Jens Adams, Quinten Hermans, Gianni Vermeersch, Daan Soete, Tom Meeusen et même Thijs Aerts, le jeune frère de Toon.
Quelle influence pour le Mondial ?
Les championnats du monde auront lieu dans trois semaines, début février, au Danemark, à Bogense. Sven Vanthourenhout, le coach belge, l’affirme : "Mes sélections pour le Mondial sont bouclées à 95 %", dit-il en comparant le tracé de Kruibeke à celui de l’épreuve arc-en-ciel. "Ce National est surtout un point de repère quant à la forme des uns et des autres."
Il est donc important de bien se comporter ce week-end, mais pas essentiel, d’autant que Vanthourenhout connaît le nom de pratiquement tous ceux qu’il compte emmener au Danemark.
"Van Aert, Aerts, Vanthournehout et Sweeck sont des certitudes", dit le Flandrien pour lequel il reste trois places à offrir, voire quatre si Toon Aerts gagne la Coupe du monde. "L’an passé, Hermans, Soete et Merlier (NdlR : blessé, il est incertain) avaient accompagné les quatre précités. Ils sont toujours en lice cette fois, de même qu’Adams et Vermeersch, ainsi que Meeusen et Pauwels."
"Dans un championnat, je peux toujours un peu plus"
Malgré une saison difficile, Wout Van Aert est très confiant.
"Je ne serai content qu’avec un quatrième maillot tricolore, aucune autre place que la première ne me satisfera."
À la veille du National, Wout Van Aert annonce la couleur. L’Anversois veut la victoire, à Kruibeke. Quinze fois deuxième cette saison, le coureur de Cibel-Cebon peut encore gagner la Coupe du Monde, où il menace Toon Aerts et dont il reste deux manches à disputer (à Pont-Château le 20 janvier et Hoogerheide le 27) et enlever pour la quatrième fois le maillot arc-en-ciel.
Mais avant cela, c’est un autre maillot, "noir-jaune-rouge" celui-là, que le coureur de Lille aimerait conserver.
"Malgré un hiver moindre, je peux encore enlever trois beaux prix, concède Van Aert dans sa chronique à Wielerflits. À commencer par dimanche. Seul le titre peut me satisfaire."
Dimanche dernier, Le Campinois s’est imposé en Bretagne.
"Ma performance y a été quasi parfaite, dit-il. Ma préparation au Championnat de Belgique a été idéale. J’ai fait l’impasse sur le cross de Baal (le 1er janvier) pour pouvoir effectuer une semaine complète d’entraînement avant de privilégier plus le repos ces derniers jours."
Wout Van Aert est confiant.
"Ces derniers jours, je veux gagner les pourcents nécessaires. Je ne penserai pas à la concurrence, c’est gaspiller son énergie. Je ne sous-estime pas mes adversaires, je ne l’ai jamais fait, mais je reste concentré sur moi. J’ai confiance. Dans un championnat, je peux toujours un peu plus. Ces derniers mois, je n’ai jamais douté de moi-même. Douter, ce n’est pas bon."