Préparez-vous: le Giro sera la plus belle course par étapes de l'année

Ce samedi, le 102e Tour d'Italie prendra ses droits et régalera les amateurs de cyclisme durant trois semaines. Cette année, il est même plus alléchant que le Tour de France. Explications.

Préparez-vous: le Giro sera la plus belle course par étapes de l'année
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Ce samedi, le 102e Tour d'Italie prendra ses droits et régalera les amateurs de cyclisme durant trois semaines. Cette année, il est même plus alléchant que le Tour de France. Explications.

Bien sûr, le Tour de France reste le Tour de France. Le voir passer à nos portes durant ses trois premières étapes et le suivre dans l'ambiance toute particulière et réjouissante du mois de juillet est un bonheur dont on se délectera bien vite (dans moins de deux mois !). Mais d'un point de vue purement sportif, ce Giro s'annonce tout simplement exceptionnel.


Le Grand Tour le plus relevé de l'année

Certes, Chris Froome et Geraint Thomas se réservent en vue du Tour de France… ce qui n'est d'ailleurs pas une mauvaise chose pour le spectacle (voir ci-dessous). Mais pour le reste, les trois ténors du peloton actuel en matière de grands tours seront présents: Simon Yates, Tom Dumoulin et Primoz Roglic. Le premier nommé est le presque tenant du titre. "Presque", car sans une défaillance lors de la 19e étape du Giro 2018, il aurait ramené le maillot rose à la maison au détriment de Froome et Dumoulin. Depuis lors, il a prouvé sur la Vuelta qu'il était capable d'aller au bout du marathon que représente un Grand Tour en débloquant son compteur en la matière. Il a aussi démontré cette saison, à Paris-Nice, s'être perfectionné dans l'exercice du contre-la-montre.

Le Néerlandais est pour sa part le meilleur grimpeur des rouleurs et, sans doute, celui qui a le plus de "coffre". Sa saison 2018 l'a prouvé: il est tout à fait capable d'enchaîner Giro et Tour avec succès (ou presque) puisqu'il avait systématiquement pris la deuxième place finale. Nul doute qu'il sera un sérieux client, surtout avec les trois contre-la-montre au programme. Enfin, Primoz Roglic est l'homme en forme de ce début de saison. Le Slovène a remporté les trois courses par étapes auxquelles il a pris part et s'est affirmé comme le coureur le plus complet parmi les gros clients sur les courses par étapes. Le leader de la Jumbo-Visma est peut-être le meilleur descendeur du peloton, le meilleur rouleur du moment et le plus puissant en cas d'arrivée au sprint d'un groupe réduit. Ses adversaires n'auront probablement pas d'autre choix que l'attaquer dans les ascensions.

Derrière ce trio, Vincenzo Nibali et Miguel Angel Lopez se présentent comme les principaux outsiders. Et il se trouve que les deux hommes ne sont pas avares de leurs efforts lorsqu'il s'agit de lancer des grandes offensives pour tenter de bousculer la hiérarchie.


Les Ineos pour dynamiter plutôt que contrôler

Bien sûr, la liste des partants ne suffit par pour faire le spectacle. Mais sur ce Giro, un ingrédient ô combien important sera au rendez-vous: aucune équipe ne semble véritablement capable de cadenasser la course. Ni la Jumbo-Visma de Roglic ni la Mitchelton-Scott de Yates et encore moins les Sunweb de Dumoulin ne se présentent au départ de Bologne avec des collectifs redoutables. Ces dernières années, les grands tours ennuyeux ont souvent été le résultat de la domination du Team Sky (devenu Ineos la semaine dernière) mais il n'en sera rien sur ce Giro pour lequel Egan Bernal a déclaré forfait. Sans véritable ambition pour le podium final, la formation britannique devrait demander à ses jeunes grimpeurs de dynamiter la course plutôt que la contrôler. Ivan Sosa et Pavel Sivakov, deux jeunes grimpeurs de 21 ans, pourraient avoir carte blanche à plusieurs occasions alors que Tao Geoghegan Hart, du haut de ses 24 ans, possède de meilleures qualités de rouleur et pourrait viser un top 10 final.

La troisième semaine de course, comme souvent sur le Giro, s'annonce dantesque et permettra à ceux qui sont largués au général de tenter des coups d'éclat à un moment où chaque candidat pour la victoire finale comptera chaque effort fourni par son équipe. Ajoutez-y la météo toujours très incertaine sur les sommets du nord du pays à cette période de l'année et on risque d'obtenir quelques épiques passes d'armes.


Un parcours varié

Comme souvent sur le Giro et la Vuelta, il n'est pas question de multiplier les étapes au scénario le plus classique: une échappée matinale reprise dans les dix derniers kilomètres avant une arrivée au sprint. Seules cinq étapes semblent dédiées à 100% aux sprinters (la 3e, la 5e, la 10e, la 11e et la 18e). Une sixième opportunité, qui serait en fait la première, pourrait se présenter dès dimanche à Fucecchio mais il fait peu de doutes que plusieurs coureurs tenteront de semer la zizanie dans les cinquante derniers kilomètres qui passeront par deux côtes de troisième et quatrième catégorie qui feront mal aux Ackermann, Viviani, Ewan ou Gaviria. Ce final nerveux sera un premier piège à éviter pour ceux qui visent le classement général, et il y en aura bien d'autres… notamment dès mardi, à Frascati, au terme d'une étape de 235 kilomètres qui ne compte pas le moindre mètre de plat et qui semble destinée aux puncheurs.

Certains regretteront alors la présence de trois contre-la-montre individuels. Mais à y regarder de plus près, ces chronos pourraient offrir plus de spectacle que d'habitude: à Bologne, les deux derniers des huit kilomètres d'effort solitaire se feront sur des pentes à plus de 9%. A Saint-Marin (9e étape), une côte très irrégulière viendra également briser l'élan des purs rouleurs dans les douze (!) derniers kilomètres d'un tracé qui en compte 35 au total. Enfin, à Vérone, le tout dernier jour de ce Giro, une difficulté de quatrième catégorie a été placée en plein milieu du parcours. Voilà qui nécessitera d'étirer son pic de forme sur trois semaines pour ceux qui revendiquent la victoire finale.

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