Pourquoi Mathieu Van der Poel est bâti pour les pavés
En bon cyclo-crossman, Mathieu Van der Poel excelle sur les chemins cabossés.
- Publié le 26-03-2019 à 07h54
- Mis à jour le 26-03-2019 à 10h55
En bon cyclo-crossman, Mathieu Van der Poel excelle sur les chemins cabossés. Mathieu Van der Poel n’a sans doute pas débuté son aventure sur les pavés comme il l’aurait souhaité. Le Néerlandais a en effet pu les contempler de très près après avoir chuté dans le final de la Nokere Koerse. Et ainsi éprouver leur dureté. "Nous sommes finalement assez chanceux lors des cross. C’est quand même plus compliqué de tomber sur des pavés", confessait le champion des Pays-Bas.
Malgré une nuit forcément compliquée, Mathieu Van der Poel ne s’est pas dégonflé et est reparti au charbon pour reconnaître le parcours du Tour des Flandres, truffé de pavés, le lendemain de sa cabriole de Nokere. "Cela faisait mal partout donc je vais essayer d’y retourner rapidement pour avoir de meilleures sensations dans les passages importants de la course", a toutefois concédé le champion du monde de cyclo-cross.
Alors qu’un forfait aurait pu être envisagé et serait apparu comme légitime, Mathieu Van der Poel s’est tout de même décidé à repartir au combat quatre jours après sa chute. Et à Denain, le Néerlandais s’est frotté à une vingtaine de kilomètres de pavés, dans un piteux état comparé à ceux de Nokere. Et le coureur Corendon-Circus a eu l’occasion de se faire quelques nouvelles frayeurs dans le nord de la France, notamment en évitant la chute qui a laissé sur le carreau Yoann Offredo. "Je ne l’ai pas vue; j’espère que ce n’était pas de ma faute. C’est la raison pour laquelle tout le monde veut être en tête sur les secteurs. Je ne m’en étais pas rendu compte avant. Mais c’est propre aux pavés : si vous êtes en tête, vous pouvez choisir votre trajectoire."
Durant le Grand Prix de Denain, Mathieu Van der Poel a prouvé qu’il avait déjà bien compris la recette pour dompter l’Enfer du Nord en s’imposant après s’être isolé dans le dernier secteur. Mais pas question pour autant d’envisager de découvrir Paris-Roubaix dès cette année. "Je me suis toujours bien débrouillé sur les pavés. Mais j’ai décidé de mon programme il y a bien longtemps et je crois que c’est bien comme ça. Paris-Roubaix est une course que j’ai vraiment envie de courir dans le futur mais j’ai donné la priorité à d’autres épreuves pour l’instant", assurait le champion des Pays-Bas après sa démonstration denaisienne.
Mathieu Van der Poel va donc tenter d’afficher à nouveau ses aptitudes sur les pavés lors de Gand-Wevelgem, d’À Travers la Flandre et du Tour des Flandres. Depuis sa victoire à Denain, les fans de cyclisme ont forcément hâte de voir le Néerlandais à l’œuvre face aux ténors des classiques flandriennes.
Un match en trois sets avec Van Aert
Van der Poel et Van Aert vont s’affronter trois fois dans les prochaines semaines.
Après sa victoire acquise ce dimanche à Denain, Mathieu Van der Poel a naturellement été questionné à propos de la performance réalisée par Wout Van Aert la veille, lors de Milan-Sanremo. Et le Néerlandais s’est montré élogieux envers son meilleur ennemi du cyclo-cross.
"Ce que Wout a fait était beaucoup plus dur. Tout le monde sera d’accord sur ce sujet. En cross, notre rivalité nous a tirés vers le haut et qui sait, ça pourrait aussi arriver sur la route", a avancé le champion des Pays-Bas après le Grand Prix de Denain.
Il est vrai que Wout Van Aert a rencontré, vers Sanremo, une opposition nettement supérieure à celle qui s’est confrontée sur les pavés du nord au champion du monde de cyclo-cross. Le coureur Jumbo-Visma a notamment accompagné Julian Alaphilippe, Peter Sagan, Alejandro Valverde et Vincenzo Nibali dans le Poggio. Mathieu Van der Poel ne peut pas en dire autant.
Il n’empêche, en s’imposant avec la manière à Denain, le Néerlandais a prouvé qu’il faudra compter sur lui. Il a répondu à distance à Wout Van Aert en obtenant sa treizième victoire professionnelle sur route. Pendant que le coureur Jumbo-Visma n’affiche "que" sept succès au compteur. Alors que la bataille a largement tourné en faveur du Néerlandais cet hiver dans les labourés, le match dans le match qui devrait opposer les deux frères ennemis du cyclo-cross lors des classiques a de quoi faire saliver. Une rencontre qui devrait se jouer au meilleur des trois manches que sont Gand-Wevelgem, le Tour des Flandres et l’Amstel Gold Race.
Mathieu Van der Poel, c'est du solide
Le 13 octobre, lors du cross de Lokeren, Mathieu Van der Poel était évacué en civière après avoir chuté et s’être tordu la cheville. Alors qu’on craignait le pire, le Néerlandais était de retour dès le lendemain pour écraser la manche de Superprestige de Gieten. Cette situation s’est reproduite, ce dimanche : le champion du monde de cyclo-cross s’est imposé quatre jours après avoir été évacué vers l’hôpital suite à une lourde chute à Nokere. Mathieu Van der Poel n’était pourtant pas très optimiste avant de débuter le Grand Prix de Denain. "Je n’ai pas encore totalement récupéré ; je pense que les secteurs pavés font me faire mal", annonçait d’ailleurs le champion des Pays-Bas. Malgré de nombreux éclats dans la peinture, Mathieu Van der Poel a de nouveau prouvé qu’il disposait d’une carrosserie solide.