Paroles du Lion des Flandres, Johan Museeuw: "Philippe Gilbert, un vrai vainqueur"
Notre consultant Johan Museeuw décortique la course de Philippe Gilbert.
- Publié le 15-04-2019 à 12h58
Notre consultant Johan Museeuw décortique la course de Philippe Gilbert.
Selon le Lion des Flandres, le lauréat de Paris-Roubaix est un beau vainqueur qui est très à l'aise sur les pavés.
1. Philippe Gilbert est un immense champion !
“Le rôle de consultant impose une certaine prise de recul, mais je dois avouer que le succès de Philippe Gilbert dans l’Enfer du Nord me fait très plaisir. Le Wallon est un coureur que j’ai toujours beaucoup apprécié pour son tempérament en course, son audace et sa capacité à se mettre en danger. Il n’est jamais resté dans sa zone de confort afin se construire un formidable palmarès marqué du sceau de l’éclectisme. Parvenir à épingler quatre des cinq monuments de notre discipline dans le cyclisme moderne et son hyperspécialisation, c’est une performance exceptionnelle que l’on ne mesurera peut-être que dans plusieurs années en constatant que personne d’autre ne parvient à faire la même chose… Il ne lui manque plus que Milan-Sanremo pour réaliser le Grand Chelem. J’étais convaincu qu’il serait plus facile pour Philippe de s’imposer à Roubaix plutôt que sur la Via Roma cette année, mais il est encore tout à fait capable d’épingler la Primavera. Ce serait sublime ! Un champion de son envergure a besoin de buts pour continuer à se surpasser en course et à l’entraînement et avouez que celui-là en est un joli.”
2. Le Wallon est un vrai vainqueur
“La Belgique compte beaucoup de coureurs de grand talent mais finalement peu de vainqueurs dans ses rangs. Les résultats de ce printemps en sont sans doute la plus belle illustration avec énormément de jolis accessits mais peu de succès. Philippe Gilbert est, lui, un authentique gagnant, un vrai vainqueur. Lorsqu’il se retrouve en position de s’imposer sur une course, il la laisse très rarement filer. Cela s’explique par le flair tactique, la confiance en ses qualités, la prise de responsabilités dans les moments clés et d’autres choses encore. Sur ce Paris-Roubaix, il a livré la course parfaite à tous les points de vue. Il a provoqué les événements quand cela s’avérait nécessaire mais en gardant toujours un très grand calme et un remarquable sans-froid. Même s’il ne possédait pas de vécu sur la piste, il a su manœuvrer intelligemment pour se défaire de Polit.”
3. Une aisance naturelle sur les pavés
“Beaucoup se demandaient l’année dernière comment Phil allait se comporter sur les pavés du Nord puisqu’il n’en était ce dimanche qu’à sa troisième participation à l’Enfer du Nord. Personnellement, je n’ai jamais eu aucun doute car il possède une aisance naturellement sur ce terrain. Il suffit de se rappeler la manière dont il s’était imposé sur le premier de ses deux succès de ce qui s’appelait encore le Volk. Il avait démarré de manière tranchante sur un tronçon pavé tout plat pour filer vers la victoire. Il tournait déjà les jambes avec la plus efficace fréquence de pédalage et le bon braquet, empruntait les bonnes trajectoires et guidait son vélo efficacement.”