Paris-Nice pris dans le tourbillon d’un vent de folie
La Course au soleil a perdu plus de la moitié de ses favoris, balayés comme des fétus de paille.
- Publié le 11-03-2019 à 21h05
La Course au soleil a perdu plus de la moitié de ses favoris, balayés comme des fétus de paille. Après deux jours de course et 304 km dépourvus de vraies difficultés, seulement, un coup d’œil sur le classement général de Paris-Nice permet de constater que plusieurs favoris de la Course au soleil ont vécu un véritable enfer ces dernières heures et abandonné toute ambition.
Deux étapes extrêmement ventées ont généré une course de bordures comme Paris-Nice en a toujours recensées, ainsi que la perte de plusieurs prétendants. Ainsi, les malheureux Uran, Barguil ou Gorka Izaguirre ont été contraints à l’abandon, tandis que les grimpeurs Simon Yates, Chaves, Martinez, Nieve, Lopez, Pozzovivo, Ion Izaguirre, Aru, Sosa ou les deux derniers vainqueurs, Marc Soler et Sergio Henao, ont concédé de trop nombreuses minutes et perdu toutes chances.
Dès le 25e kilomètre, alors que la course quittait la banlieue parisienne pour entrer dans la plaine de la Beauce, où l’étendue des champs se perd à l’horizon, le peloton a éclaté une première fois sous l’impulsion d’un fort vent de nord-ouest propice à la formation d’éventails.
À peine s’était-il regroupé dans une portion boisée, que le groupe volait de nouveau en éclats, cette fois définitivement, au kilomètre 55. Il en restait 110 encore…
"Ensuite, cela n’a plus arrêté", témoignait Philippe Gilbert, un des principaux acteurs de cette folle journée où, pendant deux heures, chacun a dû se battre pour garder sa place et dans des conditions difficiles. "Tout le monde était un peu mort aujourd’hui, c’était une question de survivre. Personne n’a pu prendre la musette, car on est passé à fond au ravitaillement, personne n’a pu manger ou boire à part ses deux bidons du départ. Tellement ça bagarrait, si on descend à la voiture, autant s’arrêter dans un café et regarder la fin de l’étape à la télé. "
Ceux qui auront regardé, ce seront bien amusés devant leur petit écran, c’est certain, mais les coureurs ont souffert.
Avec ce qui les attend encore d’ici à l’arrivée sur la promenade des Anglais, dimanche, le cercle des favoris s’est nettement rétréci. Plus encore que Kwiatkowski et Sanchez, auquel le chrono de jeudi doit convenir, mais sans doute moins la longue montée du Turini (15 km à plus de 7 %), samedi, Bernal, Quintana, Bardet, Kelderman, George Bennett, Zakarin, Madouas et Jungels peuvent pousser un grand ouf de soulagement.