Nibali, le perdant magnifique
Fidèle à lui-même, l’Italien a enflammé ses supporters avec son panache retrouvé.
- Publié le 15-10-2018 à 20h27
Fidèle à lui-même, l’Italien a enflammé ses supporters avec son panache retrouvé. On le sait depuis longtemps, Vincenzo Nibali n’est pas un coureur comme les autres. Le Requin de Messine est un cycliste à l’ancienne. Un des rares du peloton qui n’hésite pas à attaquer de loin. Dans ce vélo moderne marqué par le niveau très élevé de l’ensemble du peloton, lancer des offensives lointaines n’est pas donné à tout le monde. Il faut des jambes solides et du potentiel. Ce que l’Italien a retrouvé de justesse en cette fin de saison. Vainqueur autoritaire au printemps de Milan-Sanremo, le leader de Bahrain-Merida a, ensuite, souffert dans la seconde partie de la saison. Avec un abandon au Tour de France, conséquence d’une chute dans la montée de l’Alpe d’Huez, dans la confusion, au milieu des fumigènes. Victime d’une fracture d’une vertèbre, l’Italien a repris à la Vuelta pour préparer la fin de saison et le Championnat du Monde, qu’il a effectué dans l’ombre. Mais Vincenzo Nibali a retrouvé la lumière sur le Tour de Lombardie.
Avec cette attaque lointaine, sur les pentes du terrible mur de Sormano, à 50 km de l’arrivée. "J’aurais tellement voulu gagner, pour tant de raisons", a-t-il commenté à l’arrivée, évoquant son grand-père décédé cette année, son anniversaire de mariage, mais aussi la volonté de montrer qu’il était de retour à son niveau. "J’ai beaucoup travaillé pour revenir. Cela a été très difficile. Terminer deuxième du Tour de Lombardie est donc comme une victoire pour moi."
Sportivement, il a reconnu la supériorité de Thibaut Pinot, qui l’a privé d’une troisième victoire sur le monument lombard. "Il était trop costaud pour moi sur le Civiglio et a su faire la différence pour aborder seul la descente et filer vers la victoire, qu’il mérite", détaille encore l’Italien. Nibali a ensuite été repris par le groupe de contre. De nombreux coureurs auraient alors baissé les bras. Pas l’Italien. Qui n’a pas hésité à attaquer de nouveau pour s’offrir la deuxième place. Signe de son panache jusqu’au-boutiste, qui avait enflammé de nombreux supporters sur… le Tour des Flandres, quand il était parti à l’offensive avec Niki Terpstra, qu’il n’avait ensuite pas pu suivre.
"Quand j’ai été repris samedi juste avant l’arrivée, j’ai vu que les gars de ce groupe avaient fourni un gros effort pour me reprendre alors que moi, en tête, j’avais pu gérer mon effort et j’ai décidé d’attaquer de nouveau" , termine-t-il. "Les jambes n’étaient pas excellentes, mais j’ai bien couru avec la tête. Maintenant, place à un peu de repos, avant la préparation de la prochaine saison, que j’espère merveilleuse."