Maxime Monfort: "Je me suis battu pour retourner au Tour !"
Maxime Monfort est bien dans la sélection de Lotto-Soudal pour la Grande Boucle.
- Publié le 26-06-2019 à 07h20
Maxime Monfort est bien dans la sélection de Lotto-Soudal pour la Grande Boucle. L’équipe Lotto-Soudal emmènera six Belges au Tour de France. En plus de l’Australien Caleb Ewan et de l’Allemand Roger Kluge, il y aura Tiesj Benoot, Jasper De Buyst, Thomas De Gendt, Jens Keukeleire, Tim Wellens et le Wallon Maxime Monfort,
Maxime, ça y est, c’est officiel : vous êtes sélectionné pour le Tour de France. Ce que vous vouliez depuis plusieurs saisons !
"Oui, c’est une très bonne nouvelle ! Je dois bien dire que je ne l’espérais plus vraiment il y a quelques mois, car je savais que cela allait être très compliqué d’être parmi les huit. Mais je savais aussi que c’était jouable. Cela fait deux ans que je me bats pour retourner au Tour de France. Et voilà, j’y suis enfin. Dans mes vieux jours…"
Pourquoi, à 36 ans, vouloir absolument retourner au Tour de France ?
"Parce que c’est là que ça se passe ! Parce que c’est le Tour ! Parce que j’y ai aussi tout vécu dans ma carrière, avec mon profil de coureur ‘non vainqueur’ . J’ai bossé pour des grands sprinters, comme Mark Cavendish, pour des gars du classement général, j’ai roulé en montagne, sur le plat. J’ai pu aussi y jouer ma carte en terminant 14e du classement général, en 2013. Quand j’avais compris que ce serait compliqué de viser plus haut. Dans ma fin de carrière, je voulais donc boucler la boucle, retourner au Tour de France. Cela me permettra d’arrêter plus sereinement."
Cela veut dire que c’est votre dernière saison ?
"Non. J’ai encore envie de rouler l’an prochain. Je suis d’ailleurs en négociation actuellement pour un contrat."
Avec Lotto-Soudal ou avec d’autres équipes ?
"Dans un premier temps avec Lotto-Soudal, car je m’y sens bien. Cette équipe évolue bien, elle est sur de bons rails. Si cela ne se fait pas, j’étudierai ensuite d’autres pistes."
Vous serez donc sur le Tour en tant que coéquipier ?
"Oui, c’est ma place, c’est mon rôle. Et c’est mon boulot depuis le début de la saison. Les choses sont claires dans l’équipe. Je me retrouve un peu comme lorsque j’étais jeune. J’étais content d’être au Tour et de faire mon boulot. C’est encore le cas pour cette fois. L’équipe peut me faire confiance, je sais quel va être mon rôle : il y aura peu de place pour des ambitions personnelles. Cela fait plus d’un an que j’ai mis mes ambitions de côté, que je ne pense plus aux points que tel classement pourrait me rapporter… Et l’équipe s’en rend compte. J’ai changé de mentalité."
En quoi consistera votre boulot ?
"Rouler en tête de peloton sur les étapes de plaine ! Nous avons quand même Caleb Ewan dans l’équipe, qui fait partie des trois ou quatre meilleurs sprinters du Tour. Ensuite, en fonction de l’évolution, il pourra se passer plein de trucs. Mais je serai là pour aider des Tim Wellens, Thomas De Gendt ou Tiesj Benoot, comme je l’ai fait sur le Tour de Suisse. Pour des coups dans des étapes. Même si quand on voit la performance de Benoot en Suisse, je me dis que ce serait dommage pour lui de ne pas essayer le classement général. Au moins durant la première semaine. Car il a un niveau incroyable. Mais ce n’est que mon avis."
Le fait que le Tour démarre de Bruxelles a pesé dans votre motivation à retourner au Tour ?
"Je voulais refaire le Tour de France. C’est un cadeau que je voulais m’offrir en fin de carrière. Mais le fait qu’il démarre de Belgique, oui, ça rajoute de l’émotion !"
"Mon niveau d’il y a trois ans"
Le Wallon est très satisfait de ses sensations.
Maxime Monfort a terminé 24e du dernier Tour de Suisse.
Êtes-vous satisfait de votre forme actuelle ?
"Oui. J’étais bien physiquement. Je sais que mes résultats sont passés un peu inaperçus, mais je sais aussi que j’ai récupéré mon niveau d’il y a trois ans. Je l’ai vu sur le Tour de Suisse. Sur lequel j’ai aidé Tiesj Benoot, qui a un excellent niveau de forme. Notre stage en altitude a porté ses fruits. Même si j’ai dû repuiser dans mon professionnalisme d’il y a quelques années…"
Pourquoi ?
"En retrouvant cette vie monacale des stages d’altitude, en accompagnant Tiesj à ce stage. Cela m’a coûté mentalement. Mais c’était important de le faire. Dans la perspective du Tour de France."
Comment gérer, désormais, votre état de forme et la semaine qui vous sépare du Tour ?
"Cela passe par de la récupération, même si le Tour de Suisse a été un peu moins éprouvant que ces dernières années. Je vais rouler deux à trois heures par jour. Avant de remettre un gros coup, à nouveau, au championnat de Belgique, dimanche, à Gand. En allant loin dans l’effort, dans mon organisme. En fait, je sens que j’ai encore l’expérience de toutes mes participations au Tour de France. Même si ma dernière participation remonte à 2013."
Six ans… C’était long ?
"Uniquement ces dernières années, quand je voulais y retourner. Mais lors de mes premières années chez Lotto, cela me plaisait de faire l’enchaînement Giro et Vuelta."