Les pêcheurs de perles en mer d’Oman
Partenaires d’entraînement dans un groupe baptisé les Parelvissers, Van Avermaet, Naesen, Van Hecke et Van Hoecke sont tous engagés sur le Tour d’Oman.
- Publié le 18-02-2019 à 06h56
- Mis à jour le 18-02-2019 à 08h25
Partenaires d’entraînement dans un groupe baptisé les Parelvissers, Van Avermaet, Naesen, Van Hecke et Van Hoecke sont tous engagés sur le Tour d’Oman.
Sur l’immense parking qui fait face au siège de la Cavalerie royale omanaise, les véhicules des 18 équipes engagées sur le Tour du sultanat se sont installés en quinconce pour tenter de créer quelques zones d’ombre.
À vingt minutes du départ de la 2e étape, dimanche, Greg Van Avermaet s’est invité dans le clan AG2R pour venir y tailler le bout de gras avec Oliver Naesen. Rivaux durant toute la campagne des classiques, les deux hommes sont pourtant amis et s’entraînent très régulièrement ensemble au sein d’un groupe baptisé les Parelvissers, traduisez "les pêcheurs de perles". Une appellation qui ne fait aucunement référence à la passion pour la perliculture des deux Flandriens mais plutôt à l’œil malicieux des instigateurs de ce rassemblement.
"Quand on croise le chemin d’une jolie fille à l’entraînement, certains lancent alors que c’est une perle" , sourit Gijs Van Hoecke, le coéquipier du champion olympique chez CCC.
Comme Van Avermaet, Naesen et Preben Van Hecke (Topsport Vlaanderen), l’ancien spécialiste de la piste est originaire de la région de Berlare.
"C’est tout de même assez amusant et spécifique au cyclisme que de s’entraîner avec des athlètes appartenant à des équipes rivales", sourit Van Hoecke. "En football, par exemple, jamais un attaquant du Real n’ira faire ses gammes avec un défenseur du Barça… Cette amitié ne fausse toutefois pas nos comportements en course, nous sommes suffisamment professionnels pour ne pas tomber dans ce piège…"
Devenu aujourd’hui l’un des meilleurs spécialistes des classiques du Nord, Oliver Naesen se souvient encore de sa première sortie avec les Parelvissers.
"C’était en 2008, j’évoluais alors en junior et le cousin de Greg était mon équipier. C’est lui qui m’avait proposé de partager l’un de ses entraînements. Pour un jeune coureur, prendre la roue des pros, c’était un rêve auquel je pouvais toucher une à deux fois par hiver tant la différence de niveau était élevée. La densité de coureurs pros en Flandre est telle que plusieurs groupes comme le nôtre existent."
Des entraînements qui se transforment très souvent en course improvisée.
"Il y a une émulation naturelle entre nous", poursuit Van Hoecke. "Greg accélère pratiquement à la sortie de chaque virage, mais on sait désormais comment il fonctionne (rires). Nous empruntons pratiquement toujours les deux mêmes circuits. L’un, de décontraction, de 75 kilomètres, et l’autre de 120 bornes. Celui-ci est agrémenté des ascensions du Mur de Grammont, du Valkenberg et du Berendries, la bosse préférée de Greg. Dans chaque difficulté, on est souvent plein gaz… C’est souvent là que les cyclos qui tentent de nous accompagner perdent notre roue (rires). Nous avons créé un groupe de conversation sur Messenger afin de fixer nos points et heures de rendez-vous. Greg, Oli ou encore Preben possèdent tous une énorme expérience qu’ils partagent sans retenue. Elle m’a été précieuse lorsque j’étais plus jeune et profite encore à d’autres talents de notre région."