Les pavés de Paris-Roubaix n'attendent plus que les coureurs: "Une entrée en matière plus rude"
L’entrée dans les pavés risque d’être déterminante dimanche prochain.
- Publié le 10-04-2019 à 07h40
- Mis à jour le 10-04-2019 à 11h33
L’entrée dans les pavés risque d’être déterminante dimanche prochain. La 117e édition de Paris-Roubaix va se disputer sur un parcours assez classique avec 29 secteurs pavés repartis en 257 kilomètres. Le tracé de l’Enfer du Nord a tout de même subi quelques modifications, dans sa partie initiale, par rapport à l’année dernière. "L’entrée en matière sera plus rude", a avancé Christian Prudhomme, le directeur de course. "Après l’amuse-bouche de Troisvilles, puisque ce secteur ne sera pas pris dans sa totalité cette année, il y aura dix kilomètres de pavés en treize kilomètres, ce qui pourrait permettre de voir d’autres stratégies se mettre en place. Et pourquoi pas une échappée qui va au bout comme celle de Stuart O’Grady en 2007 ? Il faut rappeler que l’an passé, sans Peter Sagan, Silvan Dillier aurait triomphé."
Des propos qui font écho à ceux de Thierry Gouvenou. "Nous avons changé les quarante premiers kilomètres à partir de l’entrée dans les pavés en changeant l’ordonnancement des secteurs. Et tout cela devrait avoir une grosse influence sur le déroulement de l’épreuve", a promis le directeur technique.
La course empruntera , dans sa première partie, le secteur pavé de Briastre à Viesly où est tragiquement décédé Michael Goolaerts il y a un an. "Nous ne pouvions pas ne pas passer à cet endroit où a été érigée une stèle en l’honneur du coureur belge. Et nous allons emprunter le secteur dans le sens inverse, celui de la montée", a expliqué Thierry Gouvenou.
Au nord de Valenciennes, Paris-Roubaix fera dans du classique, avec des secteurs qui demandent encore à être préparés pour le passage des coureurs. "J’ai vu des secteurs qui se sont améliorés depuis l’année dernière et d’autres qui se sont détériorés. Il y a bien sûr un peu de boue, mais je ne suis pas inquiet pour dimanche. Les pavés sont bons, il y a bien sûr quelques passages à améliorer d’ici la course. Mais c’est aussi le but de cette reconnaissance : faire un état des lieux pour pouvoir réagir avant le départ. Il y aura forcément quelques trous car c’est Paris-Roubaix, nous n’allons quand même pas dérouler un tapis rouge sur toute la course", a détaillé le directeur technique.
Au-delà des aspects purement techniques, la course promet d’être spectaculaire sur le plan sportif. "Nous ne sommes plus dans la période Boonen - Cancellara où c’était : à toi, à moi. Paris-Roubaix n’a sans doute jamais été aussi ouvert depuis vingt ans", a assuré Christian Prudhomme.
Le directeur de course s’est risqué à un pronostic en indiquant que Nils Politt (Katusha) était capable d’être le "Alberto Bettiol de Paris-Roubaix".
"La Trouée d’Arenberg est un symbole"
L’entrée du mythique secteur a fait peau neuve pour Paris-Roubaix 2019.
La mythique Trouée d’Arenberg a subi une petite réfection sur ses 500 premiers mètres. Les anciens joints séparant les pavés ont été enlevés afin de les remplacer par des nouveaux en mortier, qui empêcheront l’herbe et la mousse de s’y installer. Ces travaux seront d’ailleurs effectués sur la totalité du secteur d’ici 2021. "Habituellement, nous faisions du brossage et du désherbage thermique mais ça ne suffisait pas et chaque année le tapis végétal revenait" , a expliqué Thierry Gouvenou. "Or, le pavé, c’est minéral et nous ne sommes pas là pour organiser une course de cyclo-cross. Paris-Roubaix est une course qui se déroule sur le bitume et sur des pavés durs."
La nouvelle entrée de la Trouée d’Arenberg a fait forte impression durant la reconnaissance du parcours de Paris-Roubaix 2019. "Les années précédentes, nous avions du mal à la reconnaître car elle était verte", a avancé Christian Prudhomme. "Désormais, elle est vraiment belle. Il faut entretenir tous les pavés mais la Trouée d’Arenberg est un symbole. Et grâce aux collectivités locales, nous avons aujourd’hui une entrée de secteur pour tous les temps. Car, en cas de pluie, nous ne pouvions plus passer à cet endroit car cela devenait trop dangereux."
La Trouée d’Arenberg a beau être plus belle, elle n’en sera pas moins difficile. "Cette réfection ne va rien changer à la difficulté du secteur. Cela va juste diminuer les risques de chutes et de glissades en cas de pluie", a promis Thierry Gouvenou.
Et le directeur technique s’y connait puisqu’il avait terminé septième de Paris-Roubaix 2002, disputé sous la pluie.
Vivement 2020 !
Mathieu Van der Poel sera l’un des grands absents de la 117e édition de Paris-Roubaix. Une décision programmée de longue date pour le Néerlandais, vainqueur d’À Travers les Flandres et étincelant durant le dernier Tour des Flandres.
"Je me délecte de sa présence en 2020", a ainsi répondu Christian Prudhomme, avec un très large sourire, lorsque la question de l’absence du champion des Pays-Bas lui a été posée.
"Nous allons le revoir dans les années qui viennent ; cela fera une formidable histoire. Mais c’est pour demain ou après-demain. Nous avons le temps et nous sommes satisfaits qu’aucun favori ne se détache pour cette édition", a confessé le directeur de course.
Paris-Roubaix comptera tout de même sur la présence de Wout Van Aert (Jumbo-Visma), excellent treizième en 2018 pour sa première participation à l’Enfer du Nord.