Les coureurs préparent les Jeux : faire rimer Tokyo avec Rio
À 400 jours des Jeux Olympiques, Belgian Cycling prépare le grand rendez-vous de 2020. Objectif : faire mieux encore qu’au Brésil où deux médailles avaient été ramenées.
- Publié le 25-06-2019 à 07h15
- Mis à jour le 25-06-2019 à 14h09
À 400 jours des Jeux Olympiques, Belgian Cycling prépare le grand rendez-vous de 2020. Objectif : faire mieux encore qu’au Brésil où deux médailles avaient été ramenées. Le Tour de France débute dans une douzaine de jours, mais à la fédération belge de cyclisme, Belgian Cycling (RLVB), on travaille déjà sérieusement sur un rendez-vous futur.
L’an prochain, les Jeux olympiques de Tokyo (24 juillet au 9 août 2020) focaliseront l’attention de tous les sportifs et des cyclistes notamment. Après les deux médailles conquises à Rio, il y a trois ans, en or avec Greg Van Avermaet dans la course sur route messieurs et en bronze pour Jolien D’hoore dans l’omnium féminin, les ambitions affichées sont élevées. On rêve légitimement de faire mieux !
La Belgique devrait avoir des représentants dans quatre des cinq disciplines cyclistes inscrites aux Jeux (il y aura du cyclisme tous les jours), la route, la piste, le VTT, le BMX, mais pas dans la dernière appelée, le BMX freestyle.
"Il y a du talent dans notre pays, mais nous voulons d’abord structurer correctement la discipline dans notre pays" , dit Frederik Broché, le directeur technique national.
Ce lundi à Diegem, Belgian Cycling a tenu une réunion d’information à propos de ces prochains Jeux au siège européen du géant pétrolier Esso, un des principaux partenaires de la RLVB depuis onze ans.
Une bonne trentaine de prétendants, filles et garçons, étaient présents, parmi les quelques trois de nos fers de lance pour la route Greg Van Avermaet, Victor Campenaerts et Tiesj Benoot.
Normalement, si tous les critères de sélection sont remplis comme espéré, la Belgique aura 22 cyclistes au JO 2020, onze dames (3 sur route, 1 en VTT, 1 en BMX, six sur piste) et onze messieurs (cinq sur route, 1 en VTT, cinq sur piste).
Un des principaux paramètres qui va compliquer, dans tous les sports d’ailleurs, la tâche des athlètes, sera la chaleur qui devrait régner au Japon durant les Jeux. Fin juillet, début août, il y a de grandes chances qu’il fasse entre 28 et 32 degrés avec, surtout, un taux d’humidité de 80 %. Une chaleur tropicale qui aura des conséquences.
"Cela va coûter des litres de sueur", a expliqué le professeur Peter Hespel, physiologue de l’effort à la KUL mais aussi à la Bakala Academy. "Ce sera autre chose qu’au Qatar (NdlR : où se sont tenus les Mondiaux sur route en 2016) où il faisait plus chaud mais l’air était plus sec, cela va demander une préparation spécifique."
Et une quinzaine de jours d’acclimatation si on ajoute le décalage horaire (+ sept heures en Asie), le déplacement… Or, la course sur route masculine aura lieu le samedi 25 juillet, soit six jours après l’arrivée du Tour de France ce qui rend très difficile la combinaison d’un Tour mené à son terme et des JO. À Rio, la course avait lieu une semaine plus tard.
“Des possibilités pour les Belges”
Greg Van Avermaet pense évidemment au rendez-vous de Tokyo. Avec Jolien D’hoore, Lotte Kopecky et Nicky Degrendele et notre duo d’américaine sur piste, les Belges peuvent espérer conquérir plusieurs médailles olympiques, sans parler du chrono individuel dont Victor Campenaerts a fait son principal objectif du futur. “Cela fait longtemps que j’ai Tokyo en tête “, reconnaît le recordman de l’Heure. Son équipier Tiesj Benoot est un des coureurs qui aimeraient être de l’aventure à Tokyo.
“N’importe quel athlète rêve des Jeux, c’est peut-être moins vrai pour les coureurs car nous avons d’autres possibilités sur la scène internationale, dit le Gantois. Pour moi, les Jeux, c’est l’athlétisme, la natation… mais j’aimerais quand même y prendre part une fois. ”
Pour ce faire, Benoot est prêt à ne pas courir le Tour en 2020, puisqu’il sera impossible de combiner les deux.
“On en est loin, dit-il, je dois d’abord être sélectionné et voir avec mon équipe (NdlR : qui ne sera plus Lotto) si écarter le Tour entre dans mon programme. Mais il n’y a pas que le Tour, après les classiques, je peux aussi viser le Giro et/ou la Vuelta en plus des Jeux. ”
Greg Van Avermaet est évidemment candidat, lui aussi.
“Le parcours sera peut-être un peu plus dur qu’à Tokyo, dit-il. Une fois encore à mes limites, mais il y a des possibilités pour les Belges. Il faudra voir la forme du moment, j’aurai de toute façon besoin d’un jour exceptionnel. C’est une course difficile à contrôler, avec des équipes de cinq, des coureurs de petits pays qui sont déjà contents de participer. L’important, sera de bien planifier les choses. La course a lieu une semaine plus tôt. Ce sera difficile d’être le dimanche à 22 heures aux Champs-Élysées et le samedi suivant à Tokyo. Il faudra voir l’intéret de mon sponsor, soit écarter le Tour, soit le quitter avant la 2e journée de repos.”
Verbrugghe : “On aura assez de candidats”
Le parcours de l’épreuve masculine sur route (234 km) a été présenté comme taillé pour les grimpeurs. “Selon différentes sources, il y aura entre 4 300 et 4 650 mètres de dénivelé, dit Frederik Broché. Ce qui est certain, c’est que ce sera dur.” Mais pas insurmontable pour les Belges comme le pense Rik Verbrugghe, le nouveau sélectionneur national.
“Greg a montré à Rio que beaucoup de choses étaient possibles, dit le Liégeois. La dernière côte au Japon est sans doute plus dur, mais elle est encore éloignée de l’arrivée. On devra courir offensivement.” Les Belges aligneront cinq coureurs, dont doivent faire partie les deux engagés dans le chrono (le 29 juillet). “Donc si nous voulons que Victor Campenaerts dispute le chrono, il devra être un des cinq de la course sur route, explique le sélectionneur. On a certainement des candidats en suffisance même si la chaleur va écarter sans doute Wellens. Je pense à Greg (Van Avermaet) , à Tiesj Benoot, mais aussi à Dylan Teuns, à Laurens De Plus, à Bjorg Lambrecht… Vous voyez, on ne manque pas. Mais, on a le temps d’y penser, c’est dans plus d’un an.”
Le 21 juillet prochain, pendant le Tour, aura lieu la course pré-olympique sur le parcours des JO. “Je dois encore voir avec qui j’irai là-bas, puisqu’on ne peut pas prendre ceux du Tour et que toutes les équipes ne sont pas intéressées, mais Lambrecht devrait en être”, dit Verbrugghe.