Les confidences de la fille de Frank Vandenbroucke: "Je n’ai jamais eu une vie normale"
Être la fille d’une légende ne permet pas de passer inaperçue. Surtout lorsque l’on embrasse la même carrière que son père.
- Publié le 07-04-2019 à 10h17
- Mis à jour le 07-04-2019 à 11h41
Être la fille d’une légende ne permet pas de passer inaperçue. Surtout lorsque l’on embrasse la même carrière que son père. Entourée de Chantal, sa grand-mère et de Jean-Jacques, son grand-père et entraîneur, Cameron Vandenbroucke a présenté, depuis Ploegsteert, les T-shirts créés en hommage à son père, disparu il y a un peu moins de dix ans. Une collection limitée imaginée en collaboration avec la marque Cyclo Club Marcel, disponible en exclusivité chez ZEB. L’occasion également pour la fille de Frank, étudiante en deuxième année de communication à l’HELHa de Tournai, de revenir sur le boom qu’a connu sa popularité après sa signature dans l’équipe Lotto-Soudal, fin 2018.
Quel est votre rapport avec le monde de la mode ?
"Je suis tout cela de très près. J’adore ce milieu, qui me fait rêver, mais comme je fais du sport, ce n’est pas vraiment compatible. S’il n’y avait pas eu le sport de haut niveau, j’aurais bien aimé devenir modèle. Mais je ne sais si ça aurait été possible. Il y a énormément d’aspects que j’aime dans la mode mais c’est aussi beaucoup de contraintes. Donc, en définitive, je préfère le sport."
Était-ce votre premier shooting ?
"J’en avais déjà fait un pour Ekoi (NdlR : une marque spécialisée dans les vêtements de cyclisme), mais dans le domaine de la mode c’est le tout premier. J’aime beaucoup faire de belles photos."
D’où vous vient cette passion ?
"Je la tiens de mes deux parents. J’aime beaucoup faire les magasins et j’essaie de ne jamais mettre deux fois les mêmes vêtements."
N’est-ce pas difficile, justement, de toujours por ter la même tenue sur le vélo ?
"C’est vrai que c’est frustrant même si le maillot de Lotto-Soudal est très beau. Alors j’aime bien changer de coiffure ou me maquiller pour les courses. Avant je ne voulais pas faire de vélo car je trouvais que c’était un sport de garçons et je constatais que le cyclisme féminin était moche. Mais les choses ont bien changé, il y a désormais beaucoup de belles filles qui font du vélo."
Comment est venue l’idée de cette collection en hommage à votre père ?
"ZEB, par le biais de sa marque Cyclo Club Marcel, inspirée par le cyclisme, voulait rendre hommage à mon père, vingt ans après sa victoire à Liège-Bastogne-Liège. Et j’ai tout de suite trouvé cela chouette, notamment grâce aux références à sa carrière. Nous avons fait une sélection, avec ma grand-mère, des T-Shirts que nous trouvions les plus beaux. La collection va forcément intéresser les fans de vélo et en particulier ceux qui supportaient mon père. Mais ce sont des T-Shirts classes qui vont sans doute plaire au plus grand nombre."
Vous sentez-vous l’âme d’une créatrice ?
"Si un jour je peux participer à l’élaboration de vêtements, je le ferai avec grand plaisir. Cela pourrait se faire après ma carrière sportive."
N’est-ce pas compliqué de tout gérer : le sport, les sollicitations et les études ?
"Je ne cache pas que c’est un peu difficile d’étudier mais, pour l’instant, je m’en suis toujours sortie. Je ne suis pas très assidue mais lorsque les examens approchent, je laisse de côté le sport pour me concentrer sur les études. Je n’ai jamais doublé et c’est ma dernière année donc je ne m’inquiète pas trop pour cela."
Et votre vie sentimentale dans tout cela ?
"J’ai rencontré Henry lorsque je faisais de l’athlétisme. C’est quelqu’un de très facile à vivre qui me laisse faire du sport, même si ma popularité n’est pas toujours simple à gérer pour lui."
D’autant que votre notoriété a explosé à l’annonce de votre venue chez Lotto-Soudal…
"Depuis que la nouvelle de mes débuts en course a été dévoilée, mon nombre de followers s’est envolé. J’étais dans tous les journaux, même en Italie et en Espagne. Mais mes followers sont surtout des Belges néerlandophones. Je ne suis pas encore une star. Mais je commence à recevoir beaucoup de demandes et j’ai parfois du mal à répondre à toutes les sollicitations."
Trouvez-vous toute cette attention trop contraignante ?
"Non. La plupart du temps, je ressens de la bienveillance. Bien entendu, je reçois parfois des commentaires désagréables mais c’est un peu normal car on ne peut pas plaire à tout le monde. Mais j’essaie de ne pas trop prêter attention aux critiques. J’aime toute cette attention autour de moi. C’est quand même mieux comme cela car je me sens soutenue. C’est préférable d’être populaire, de se distinguer que de passer inaperçue."
Quel est votre rapport aux réseaux sociaux ?
"C’est primordial pour la communication et pour rester en contact. Je ne cherche pas vraiment à gérer mon image, je poste juste ce qui me plaît. Mais c’est aussi important de ne pas toujours être rivée dessus afin de ne pas devenir folle."
Faites-vous gérer votre communication par une tierce personne ?
"Je n’ai pas encore suffisamment de followers et je ne suis pas encore assez connue pour cela ! Il y a juste quelqu’un qui traduit en néerlandais la page Facebook bilingue que j’ai créée."
Avez-vous l’impression de vivre une vie normale ?
"Je n’ai jamais eu la vie d’une personne normale. Tout cela provient sans doute du fait que j’ai perdu mon père très tôt et qu’il était connu. Donc je suis plus mature que les autres filles de mon âge. Et comme j’ai toujours été sportive, je n’ai, par exemple, jamais éprouvé le besoin de sortir."