La star, c’est Mathieu Van der Poel!
Le Néerlandais fait souffler un vent nouveau sur le peloton.
- Publié le 22-04-2019 à 21h17
Le Néerlandais fait souffler un vent nouveau sur le peloton. Il y a des jours où l’histoire s’écrit sous nos yeux. Sans une once d’incertitude, nous pouvons affirmer que le vélo a vu naître, pour de bon, une star en ce dimanche pascal du 21 avril 2019. Contre toute attente, alors que la course semblait pliée depuis de longs kilomètres, Mathieu Van der Poel a produit un sprint démoniaque pour mettre tous ses adversaires K.-O. À 24 ans, le Néerlandais s’est offert la première grande classique de sa jeune carrière sur route en empochant devant son public l’Amstel Gold Race. Un ovni, une star en devenir, un leader incontrôlable et inarrêtable : Mathieu Van der Poel est un peu tout à la fois.
"Honnêtement, je ne pensais pas jouer la gagne jusqu’à 400 mètres de la ligne d’arrivée", raconte le petit-fils de Raymond Poulidor quelques minutes après son sacre. Chauffé à blanc par des supporters complètement acquis à la cause du jeune champion, Van der Poel a profité d’un chaleureux bain de foule sur le podium avant de répondre aux multiples sollicitations.
"Je ne parviens toujours pas à me faire à l’idée que j’ai gagné cette course", ajoute-t-il une bonne demi-heure après la fin. "Je ne sais pas comment nous sommes revenus, je ne parviens pas à l’expliquer. Il n’y avait que des grands noms devant. À trois kilomètres de l’arrivée, j’ai entendu que nous avions encore un peu moins d’une minute de retard. Par sécurité, je me suis mis à l’avant du groupe dans les trois dernières bornes. Qui étaient vraiment à l’avant ? Combien avaient-ils d’avance ? Je n’ai pas eu de réponse à ces questions ni à l’oreillette ni par une voiture de l’organisation. Peut-être que c’était clair à la télévision mais pas pour nous."
Pour tout le monde, le groupe Van der Poel compris, voir le regroupement général dans le dernier kilomètre a donc été une énorme surprise.
Le pire pour ses adversaires est que le champion des Pays-Bas est encore perfectible. "J’ai commis une erreur en attaquant dans le Gulperberg. Je pensais qu’un petit groupe allait se former et que la course allait, alors, se décanter. Finalement, nous sommes partis à deux et nous avons été repris au pire des endroits, au pied du Kruisberg."
Impuissant après cet effort, il a laissé Alaphilippe partir avant de se lancer dans une poursuite qui semblait vouée à l’échec. "Je suis le premier surpris de ces résultats sur ma route", explique-t-il encore. "Cela arrive rarement chez moi que je ne mesure pas encore l’impact de ces victoires sur ma vie et ma carrière. À travers la Flandre, la Flèche brabançonne puis maintenant l’Amstel, je suis tombé de surprise en surprise avec ces succès."
Forcément, un talent pareil, ça attise les convoitises. Pensionnaire d’une modeste équipe belge de 2e division (Corendon-Circus), les grosses cylindrées du World Tour, Deceuninck-Quick Step et Sky en tête, font les yeux doux au phénomène. "Je ne sais pas de quoi l’avenir sera fait mais, en tout cas, je suis sous contrat jusqu’en 2023." Pas question de bouger avant ce moment-là. Les supputations autour de celui qu’on considère comme le nouveau Peter Sagan peuvent fleurir de partout. Le printemps 2019 a fait éclore la plus belle promesse du vélo depuis ces 10 dernières années.