La passion intacte de Maxime Monfort: "Je continuerai au-delà de 2019"
Maxime Monfort avait prévu d’arrêter à la fin de la saison prochaine, mais il en veut plus
- Publié le 11-10-2018 à 07h39
- Mis à jour le 11-10-2018 à 07h59
Maxime Monfort avait prévu d’arrêter à la fin de la saison prochaine, mais il en veut plus C’est la fin de saison. De nombreux coureurs sont cuits. Physiquement ou mentalement. Ou les deux. Ce n’est pas le cas de Maxime Monfort. Qui a encore envie de vélo. Cela s’était vu la semaine dernière, avec sa neuvième place à Binche-Chimay-Binche. Sur des pavés qui ne sont pas son terrain de prédilection. Sa motivation intacte le pousse à vouloir prolonger sa carrière. Entretien avec le coureur wallon de 35 ans, qui sera ce jeudi sur le Tour du Piémont et samedi sur le Tour de Lombardie.
Maxime, un Top 10 sur des pavés, à Binche, sous la pluie, ça montre votre fraîcheur et votre motivation en cette fin de saison…
"Oui, je suis encore bien. À Binche, j’ai fait mon boulot pour l’équipe et j’étais encore bien placé dans le dernier kilomètre, j’ai continué mon effort pour aller chercher cette place d’honneur. J’ai moins couru cette année. Je sens que cela m’a fait du bien."
Pourquoi ?
"Parce que cela faisait quatre saisons que j’enchaînais deux Grands Tours. Il y en a eu cinq ou six sur lesquels j’ai lutté jusqu’au bout pour le classement général. Cela engendre toujours beaucoup de fatigue. Cela me fait donc beaucoup de bien d’en avoir un peu moins fait cette année. Je vais finir la saison avec 74 jours de course. Cela fait une vingtaine en moins par rapport à l’an passé. J’ai l’impression d’être un peu meilleur. Et cela me motive pour les prochaines saisons."
Les prochaines saisons ?
"Oui… Je serai en fin de contrat à l’issue de la saison 2019. J’avais prévu d’arrêter à ce moment-là. Mais la passion est toujours là. J’écoute ce que je ressens. Et mon envie est de continuer. J’aime toujours autant mon boulot. Notamment le fait de bosser pour nos leaders, comme Tim Wellens. J’ai l’impression de faire du bon travail. Et c’est gai quand vous avez un leader qui conclut le boulot. J’étais par exemple présent sur six des sept victoires de Wellens cette année…"
"C'est bien que la francophonie soit renforcée chez Lotto-Soudal"
Maxime Monfort évoque les changements dans son équipe.
La semaine de Lotto-Soudal a été mouvementée avec John Lelangue qui va remplacer Paul de Geyter.
Paul De Geyter licencié, John Lelangue pour le remplacer, Kevin De Weert qui arrive dans le staff et le jeune sprinter Caleb Ewan à la place d’André Greipel. Cela en fait, des changements pour votre équipe !
"Oui. Mais nous avons reçu comme consigne de ne pas communiquer sur les récents changements au niveau de la direction… Tout ce que je peux dire, c’est que j’ai une bonne relation avec John Lelangue. Et je ne vois pas d’un mauvais œil que la francophonie soit renforcée au sein de l’équipe. Je pense que c’est aussi ce que la Loterie nationale recherche. Notre équipe a une vraie identité belge. Mais l’identité flamande est plus forte que la wallonne… Lotto-Soudal est une équipe qui cherche à rebondir depuis 2012, quand Philippe Gilbert est parti d’Omega Pharma-Lotto. Elle a misé sur les jeunes de son équipe de formation et cela a bien fonctionné avec Tim Wellens, Tiesj Benoot et d’autres. Elle est respectée sur la scène internationale, elle a prouvé qu’elle a bien sa place en World Tour. Mais elle veut continuer à évoluer, à progresser. Avec la recherche de nouveaux sponsors, de noms à renommée internationale…"
Que va modifier l’arrivée de Kevin De Weert comme responsable de la performance ?
"C’est un poste que nous n’avions pas avant. Et cela va être intéressant. Il nous fallait une personne qui s’occupe de la logistique, pour planifier l’approche des courses, les stages. Ce qui occupe plus de la moitié du temps des coureurs ! Les autres directeurs sportifs seront concentrés sur la tactique des courses, lui sur la préparation de celles-ci. Il sera plus dans l’ombre, mais plus proche des coureurs. Je le connais bien. Nous avons roulé ensemble deux ans chez Cofidis. Il est né en 1982 et moi en 1983 et nous avions le même profil de coureur. Nous avons d’ailleurs souvent fait les mêmes courses."
"On aborde la Lombardie mieux préparé"
Le Tour de Lombardie, c’est samedi. L’équipe Lotto-Soudal y sera ambitieuse, notamment avec Tim Wellens, quatrième de la classique italienne en 2014. "Nous aurons une équipe solide, avec Tim, bien sûr, mais aussi Benoot, De Gendt, Keukeleire et les petits Lambrecht et Shaw, décrit Maxime Monfort. Et nous l’aborderons mieux préparés, car nous participons cette année à Milan-Turin (mercredi) et au Tour du Piémont (jeudi) . Avant, on arrivait en Lombardie sans courses dans les jambes, ce qui était un désavantage. Sans ces deux courses italiennes, De Gendt n’aurait par exemple plus couru depuis la Vuelta, et Wellens et Benoot depuis le Mondial… Le fait de courir en semaine va nous permettre de nous jauger, d’adapter nos tactiques pour samedi, de faire des efforts qui vont permettre de débloquer le corps en vue de la classique de samedi."