La mise à feu ardennaise de Jakob Fuglsang
Troisième de l’Amstel Gold Race et second de la Flèche wallonne, le Danois a ponctué son triptyque ardennais en montant sur la plus haute marche du podium de la Doyenne.
- Publié le 28-04-2019 à 21h55
- Mis à jour le 29-04-2019 à 12h38
Troisième de l’Amstel Gold Race et second de la Flèche wallonne, le Danois a ponctué son triptyque ardennais en montant sur la plus haute marche du podium de la Doyenne. Troisième de l’Amstel Gold Race dimanche dernier puis second de la Flèche wallonne le mercredi suivant, Jakob Fuglsang a conclu sa mise à feu ardennaise en ponctuant son triptyque par une première place sur Liège-Bastogne-Liège. "Une montée en puissance qui m’offre un succès sur la plus belle de ces trois courses", souriait le Danois sorti en homme fort dans la Roche-aux-Faucons. S’il pensait le nouveau parcours de la Doyenne moins favorable à l’expression de ses qualités, le coureur de chez Astana a, depuis dimanche soir, revu son jugement par l’effet de son audace. Le tout premier succès sur une course d’un jour dans la carrière de Jakob Fuglsang (19 autres succès pros) qui s’explique.
1. Une équipe Astana très solide
"L’équipe Astana est extrêmement solide. Tous ces gars ou presque pourraient être leader sur la Doyenne dans une autre équipe WorldTour." Livré en prélude à ce Liège-Bastogne-Liège, l’analyse de Greg Van Avermaet a pris tout son sens ce dimanche après la côte des Forges, à 25 bornes du but, où les coureurs du manager Alexander Vinokourov étaient encore présents à six (sur 7 au départ) dans le groupe des favoris. Avec les frères Izagirre, Fraile, Lutsenko, Luis Leon Sanchez et Villela, la formation kazakhe ne manque pas d’arguments.
2. Il a dû apprendre à gagner
Lorsque l’on interroge Alexander Vinokourov sur les raisons de l’éclosion tardive de Fuglsang (34 ans), l’ancien vainqueur de la Doyenne répond que son coureur a dû "apprendre à gagner" après avoir œuvré pour d’autres pendant de nombreuses années. Longtemps lieutenant de luxe des frères Schleck, le Danois s’est émancipé sur le tard. D’abord en se concentrant sur les courses par étapes (voir palmarès ci-dessous), encouragé par une septième place finale sur le Tour 2013, puis en étendant son terrain de chasse aux courses d’un jour. "Mon manque d’explosivité ne joue pas à mon avantage sur ce terrain", soufflait-il encore mercredi après sa seconde place sur la Flèche wallonne. Mais le coureur de chez Astana semble avoir découvert comment composer tactiquement au mieux avec ses qualités.
3. Inspiré par Andy Schleck
Équipier durant cinq saisons d’Andy Schleck, Jakok Fuglsang a conservé une relation privilégiée avec le vainqueur de Liège-Bastogne-Liège 2009. Résident luxembourgois, il fréquente régulièrement le magasin de cycles du cadet des frangins. "Je me suis inspiré de la victoire d’Andy sur la Doyenne pour croire un peu plus en ma chance", commentait Fuglsang dimanche. "Comme moi, il n’était pas le plus rapide en cas d’arrivée groupée, ce pourquoi il était parti à l’attaque dans… la Roche-aux-Faucons. Le parcours a changé cette année mais je voulais, comme lui, exploiter cette difficulté pour y faire la décision. J’avais d’ailleurs dessiné une ligne d’arrivée virtuelle en haut de cette ultime bosse sur laquelle j’étais déterminé à tout donner. C’était vaincre ou mourir pour moi à cet endroit… (rires)"
4. La spirale positive chez Astana
Formation la plus prolifique de la saison à égalité avec Deceuninc-Quick Step (25 succès), Astana est engagée dans une spirale positive depuis le début de la saison. "Nous avons gagné dès le début du mois de février et nous ne sommes plus arrêtés ensuite, souriait le Danois. Cela a installé une super-atmosphère dans l’équipe. Je me suis sacrifié pour Luis Leon Sanchez sur le Tour de Murcie et Ion Izagirre sur le Tour du Pays basque plus tôt dans la saison et c’est désormais eux qui me renvoient l’ascenseur. Dans cette équipe, un jour on donne et l’autre on reçoit." Un discours qui n’est pas sans rappeler celui du Wolfpack.
5. Un passé de vététiste qui lui a sauvé la mise
En tête, seul, de la course au moment de pénétrer dans le centre-ville de Liège, Jakob Fuglsang s’est fait une grosse frayeur au bas de l’ultime descente en voyant sa roue arrière se dérober sur une ligne blanche. "Mon passé de vététiste (NdlR : champion du monde espoirs en 2008) m’a sans doute permis de sauver la mise pour corriger ma trajectoire, soufflait Fuglsang. Lors de la reco, que nous avions effectuée par temps sec il est vrai, je n’avais noté aucun piège particulier sur ce tronçon. Comme quoi, entre un repérage et une course…"