La déception des Belges après le Mondial: "J’espérais mieux"
À l’image de Greg Van Avermaet, qui a pourtant attaqué, les coureurs belges sont déçus. La moitié de l’équipe belge n’a pas été présente au rendez-vous arc-en-ciel.
- Publié le 01-10-2018 à 07h33
- Mis à jour le 01-10-2018 à 07h58
À l’image de Greg Van Avermaet, qui a pourtant attaqué, les coureurs belges sont déçus. La moitié de l’équipe belge n’a pas été présente au rendez-vous arc-en-ciel. Le tracé de la course arc-en-ciel s’est révélé indigeste pour nos huit sélectionnés. La moitié de l’équipe n’a pas été à la hauteur des attentes, tandis que l’autre était contrainte à reconnaître ses limites.
Ce ne fut pas une répétition du désastre vécu en 1995 à Duitama sur les hauts plateaux colombiens (entre 2.500 et 2.900 mètres d’altitude) où aucun Belge n’avait rejoint l’arrivée, mais le bilan n’est pas inscrit dans la lignée du début de la semaine mondiale. Tout avait plutôt bien commencé, pourtant, pour les sélectionnés belges, bien calfeutrés au sein du peloton, avant que, à moins de cent kilomètres de l’arrivée, Serge Pauwels d’abord, puis Tiesj Benoot ensuite ne lâchent subitement.
"Dès le matin, je me suis senti malade", disait Pauwels. Benoot, lui, était un de nos quatre leaders. "Je ne sais pas ce que j’avais, je n’ai pas d’explications", avouait le Gantois. Ces deux-là allaient être rejoints une demi-heure plus tard aux vestiaires par Laurens De Plus. À ce moment, l’excellent Xandro Meurisse jouait les chiens de garde aux avant-postes d’un peloton qui n’arrêtait pas de perdre des éléments, et non des moindres, au fil des ascensions.
"Je ne pense pas à ma course, malheureusement, quelques équipiers étaient dans un mauvais jour", racontait le coureur de Wanty-Groupe Gobert. "J’aurais dû ouvrir la course après trois tours, mais on a changé la tactique et je me suis mis au service de Dylan et Greg. Car Tim (Wellens) n’était pas bien non plus."
De fait, le Limbourgeois lâcha prise à son tour, dans la septième et dernière ascension de la longue côte (7,9 km à 5,7 %) en effet, alors que, un tour plus tôt, sa présence aux premiers rangs du peloton avait un moment laissé espérer une attaque.
"Sur un tel parcours, il fallait être dans son meilleur jour et ce n’était malheureusement pas le cas pour moi, aujourd’hui", avouait Wellens.
Greg Van Avermaet s’accrochait alors mais plus pour longtemps, car le Flandrien avait, comme annoncé, tenté d’anticiper au passage du 200e km.
"J’espérais mieux de ce Mondial", reconnut l’ancien n°1 mondial, contraint à laisser partir la meute à moins de trois kilomètres du sommet. "Je savais que je devais attaquer, mais je n’ai pas eu assez d’aide. Il aurait fallu être sept ou huit et nous n’étions que trois, avec Caruso et Fraile, mais ce dernier ne roulait pas beaucoup. Une fois repris, j’ai suivi mais le réservoir était vide. Pourtant, j’étais dans un excellent jour, dans une course très difficile avec un énorme dénivelé. Si je n’avais pas attaqué, j’aurais pu arriver avec les meilleurs au pied de la côte. Qu’aurais-je fait ? 28e peut-être ?"
Toutes les chances belges reposaient donc sur les cuisses de Dylan Teuns et de Ben Hermans, que l’on avait peut-être sous-estimé. Finalement, c’est d’ailleurs l’ancien vainqueur de la Flèche brabançonne qui termine premier de nos compatriotes, 23e.
"J’ai fait ce qu’on attendait de moi, j’étais même mieux que ce que je pensais", avoua Hermans. "Ensuite, j’ai lâché dans la côte finale, comme je m’y attendais. Dans les deux derniers kilomètres, j’ai eu des crampes, sans cela, je sprinte pour la 14e place ? Cela n’aurait rien changé. La course a été incroyablement dure. Je pense avoir fait taire ceux qui critiquaient ma sélection, mais ça ne nous apporte rien. On savait que cela serait dur d’avoir un Top 10, nous n’avons pas les coureurs de grands tours qui sont tous devant aujourd’hui."
On crut enfin, au pied de la terrible Hölliger Höll, que Dylan Teuns allait créer l’exploit.
"Pour moi la course a été parfaite, jusqu’à la fin du premier kilomètre de cette dernière côte", expliquait-il, à ce moment 7e de la course. "J’étais là, j’avais suivi l’accélération des Français, mais j’étais à la limite. Plus s’est devenu pentu, plus j’ai souffert et j’ai dû laisser partir. Mes jambes étaient prêtes à éclater. Je suis déçu. J’étais venu avec de l’ambition. J’étais là à dix kilomètres du but, mais trop court au moment crucial."