L'au revoir à Bjorg Lambrecht : les étoiles ne meurent jamais
Les obsèques de Bjorg Lambrecht ont eu lieu mardi lors d’une cérémonie chargée d’une profonde émotion.
- Publié le 14-08-2019 à 07h08
- Mis à jour le 14-08-2019 à 09h16
Les obsèques de Bjorg Lambrecht ont eu lieu mardi lors d’une cérémonie chargée d’une profonde émotion. Comme si les éléments avaient tenu à être parfaitement raccord avec les paroles de No Sound but the Wind, la chanson du groupe Editors qui accompagna l’entrée de la dépouille de Bjorg Lambrecht dans l’église de son village de Knesselare, on n’entendait mardi matin que le puissant souffle des bourrasques aux abords de la place de la petite cité flandrienne. Un de ses instants de vertige que seule l’émotion ancre dans le temps.
Décédé lundi dernier, des suites d’une chute survenue sur la troisième étape du Tour de Pologne, le vice-champion du monde espoirs (22 ans) fut emmené vers le lieu de l’office par ses équipiers Tiesj Benoot, Jelle Vanendert, Victor Campenaerts, Sander Armée, Harm Vanhoucke et le sprinter allemand André Greipel, son cercueil blanc drapé du maillot de la formation Lotto-Soudal. Bondée, la nef de la Sint-Willibrorduskerk n’avait pu accueillir qu’une partie de tous ceux qui souhaitaient rendre hommage à l’une des plus belles promesses du cyclisme belge. Plus de 500 personnes suivirent ainsi la cérémonie face à l’écran géant installé à proximité du parvis.
Tout au long des quatre heures de cérémonie, les témoignages se succédèrent pour dépeindre un jeune homme empli de talent, de passion, de générosité, d’amour et de passion.
"Nous nous étions installés tout en haut des tribunes du stade de Chorzow, le lieu de départ de la troisième étape de ce Tour de Pologne, raconta ainsi son papa dans une lettre dont il confia la lecture à un proche. Lorsque tu as pénétré dans l’enceinte, tu nous as cherchés un instant dans les gradins avant de nous saluer de ton si lumineux sourire. La veille, ton soigneur m’avait dit qu’il ne t’avait jamais vu habité d’une telle confiance et que ta condition était étincelante. Mais lors de cette troisième étape, quelque chose a décidé que tu ne serais pas au départ de la quatrième journée de course… Durant ces dernières heures sombres, j’ai appris à mieux connaître ceux qui t’entouraient. Tes qualités humaines agissaient comme un aimant. Tu me manques, mais je suis fier de toi comme je sais que tu étais fier de nous tous."
La maman du quatrième de la dernière Flèche wallonne retraça, elle, les premiers tours de roue de son fils sur un vélo rose avant de livrer son incompréhension. "Tu ne peux quand même pas t’en aller maintenant… Pourquoi toi ? Pourquoi comme cela ? Tu avais encore tellement de choses à vivre… Le vide que tu laisses derrière toi est insupportable."
Sa compagne Carmina, avec qui il avait prévu de partir prochainement en vacances, souffla pour sa part qu’une "éternité serait nécessaire pour remplir à nouveau [s]on cœur", tant Bjorg Lambrecht était un être aimant. Ce qu’on appelle tout simplement un gars bien ou un "mec en or", comme le dépeignirent ses équipiers et à qui la foule dit au revoir sous de longs applaudissements.
En larmes, André Greipel salua une dernière fois celui qu’il avait pris sous son aile dès son passage dans le peloton pro et à qui il avait trouvé le surnom de Matchbox. Un au revoir plus qu’un adieu car les étoiles ne meurent jamais.