Johan Museeuw préface l'Amstel:"Van der Poel en grand favori"

1. Van der Poel en favori

"Pour la première fois de ce printemps des classiques un coureur semble se dégager à l’approche d’un grand rendez-vous. La manière avec laquelle il a gagné la Flèche Brabançonne installe, selon moi, Mathieu Van der Poel dans la position du grand favori pour l’Amstel Gold Race. Il est vrai que le niveau sera plus relevé ce dimanche dans le Limbourg néerlandais que mercredi à Overijse mais il n’y avait pas battu n’importe qui ! Dominer Alaphilippe, Wellens ou Matthews de la sorte, c’est costaud. Le champion des Pays-Bas a volontairement fait l’impasse sur Paris-Roubaix afin de se concentrer et se préparer au mieux pour l’Amstel. Cela en dit donc long sur son degré de motivation… Sa réussite actuelle sur la route nourrit beaucoup de rumeurs quant à son futur et certains l’envoient déjà chez Deceuninck-Quick Step, Sky ou Movistar mais il a un contrat avec son équipe actuelle jusqu’au terme de la saison 2022. Je connais la famille VDP pour avoir roulé autrefois avec le papa Adrie et ce sont des gens très corrects qui respectent leurs engagements. Je ne le vois pas partir par une porte dérobée. Son succès pourrait en revanche attirer de nouveaux sponsors désireux de faire leur entrée dans le monde du cyclisme. Les choses vont désormais être très faciles pour le manager de cette structure… (rires) "

2. Un parcours pour les attaquants

"Les organisateurs sont des habitués des changements de parcours. Depuis 2017, le Cauberg ne constitue plus la dernière difficulté et le final est plus musclé qu’autrefois car les petites côtes raides qui nécessitent beaucoup d’explosibilité s’y enchaînent. Ce tracé est pratiquement devenu aussi exigeant que celui de Liège-Bastogne-Liège et il faudra donc y tenir à l’oeil Alejandro Valverde qui n’a encore jamais remporté la classique néerlandaise mais sera un sérieux candidat à la victoire."

3. Gilbert en équipier de luxe

On dit souvent que Paris-Roubaix est à ce point traumatisant qu’il faut plus d’une semaine pour s’en remettre réellement. Après son succès dans l’Enfer du Nord dimanche dernier, Philippe Gilbert va logiquement vivre une légitime forme de décompression. Il a réalisé l’un de ses rêves en levant les bras sur le vélodrome mais cela l’a également probablement plongé dans une forme d’euphorie qui peut parfois donner des ailes. S’il a déjà gagné quatre fois l’Amstel Gold Race je le vois plutôt endosser cette année le rôle d’équipier de luxe de Julian Alaphilippe. Après sa chute au Tour du pays Basque, le Français a peut-être encore besoin d’une course pour retrouver son niveau de forme maximal, mais je l’ai déjà trouvé très en jambes sur la Flèche brabançonne."

4. Difficile pour Van Avermaet d’y sauver son printemps

"Avec un podium sur le Nieuwsblad et au Grand Prix de l’E3, le printemps de Greg Van Avermaet peut être qualifié de décevant. Le Waeslandien affichait un niveau de forme intéressant, mais je ne l’ai jamais senti réellement à 100 % de ses capacités. Il sera difficile pour lui de sauver sa saison des classiques sur l’Amstel selon moi, même s’il reste un prétendant logique à la victoire. Le champion olympique est un coureur qui fait toujours la course, mais j’ai le sentiment qu’il lui manque, depuis plusieurs semaines, toujours quelque chose lorsque la course se décide vraiment…"