"Il faudra courir à la Deceuninck Quick-Step": les Belges ne se sont pas écoutés, Pedersen bien

Entre malchance, mauvaises jambes et erreurs tactiques, la bande à Verbrugghe est passée à côté d'un titre mondial prenable.

"Il faudra courir à la Deceuninck Quick-Step": les Belges ne se sont pas écoutés, Pedersen bien
©Belga

Entre malchance, mauvaises jambes et erreurs tactiques, la bande à Verbrugghe est passée à côté d'un titre mondial prenable.

Cela fait des semaines qu'on l'annonçait: la dream team belge aurait toutes les cartes en mains pour contrer les individualités (comprenez: Mathieu van der Poel) à Harrogate. Pourtant, rien ne s'est déroulé comme prévu ce dimanche. A commencer par des conditions météo qui allaient chambouler la hiérarchie que l'on pouvait attendre et, surtout, contraindre les organisateurs à raccourcir le parcours. Là où on pouvait s'attendre à voir les Belges dynamiter le peloton avant même l'arrivée sur le circuit local, on a plutôt eu droit à une course d'attente derrière l'échappée matinale.

Pourtant, certains de nos compatriotes avaient fait référence au Wolfpack dans les jours qui précédaient ce Mondial. A commencer par Greg Van Avermaet. La Belgique l'aura finalement fait pendant... deux kilomètres. Sur plus de 260. Et au pire moment. Car Declercq et Van Avermaet ont pris l'initiative de durcir la course au moment où Gilbert allait rentrer sur le peloton, après le sacrifice d'Evenepoel. Résultat: trois cartouches grillées.

Mais si le champion du monde 2012 et son jeune équipier ont dû abandonner, c'est avant tout à cause de la malchance. Et ce n'était pas une surprise de voir Declercq rendre les armes après son court effort. Ce qui l'était, par contre, c'était de le voir prendre l'initiative si tard.

Rien n'était pour autant fini puisque Van Avermaet, Naesen, Teuns, Lampaert et Wellens avaient encore une carte à abattre. Et lorsqu'on connait le résultat et le scénario de la course, on se dit que ce titre mondial aurait vraiment pu revenir à un Belge. A condition de courir "à la Deceuninck", ce qui ne fut pas le cas. Kung et Craddock ont attaqué mais les Belges sont restés spectateurs. Lorsqu'un premier contre s'est dessiné, ils préféraient à nouveau réagir plutôt qu'agir. Van der Poel sentait alors que tout ce beau monde fatiguait et qu'il était temps de dynamiter le peloton. Et là, un seul coureur fut suffisamment explosif pour le suivre: Trentin.

Pedersen, lui, était déjà à l'avant et pouvait accrocher les roues au sommet de la bosse avant de profiter des défaillances des deux énormes favoris pour créer la sensation. Ce que Wellens et Lampaert auraient probablement pu faire, au vu de leur travail dans le final pour un Van Avermaet qui n'était tout simplement pas dans son assiette.

Dans un Mondial couru sans oreillettes, Rik Verbrugghe n'est peut-être pas le seul à blâmer. Les coureurs ont-ils manqué de communication entre eux ? Van Avermaet savait-il que Gilbert chassait quand il a fait rouler Declercq ? Et pouvait-il ensuite laisser carte blanche à ses équipiers plutôt que les faire travailler pour lui, en vain ? Difficile à dire, d'autant plus que la pluie et le froid ont considérablement rebattu les cartes. Ce qui est certain, par contre, c'est qu'entre les deux beaux-frères, il n'y en a qu'un qui peut compter sur un titre olympique pour lui servir de crédit. Et c'est précisément celui qui ne peut pas être viré du jour au lendemain.

Verbrugghe aura déjà la pression pour sa deuxième saison à la tête de la sélection...

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