Il est temps que Cavendish se rebiffe
Après trois saisons de galère, Mark Cavendish, 34 ans, doit absolument se relancer chez Bahrain-Merida en 2020.
- Publié le 31-10-2019 à 06h41
- Mis à jour le 31-10-2019 à 08h12
Après trois saisons de galère, Mark Cavendish, 34 ans, doit absolument se relancer chez Bahrain-Merida en 2020. C’est sans tambour ni trompette et par un ultime abandon que Mark Cavendish a refermé entre Paris et Tours, le 13 octobre dernier, le pénible chapitre de son passage chez Dimension Data. Dans l’équipe sud-africaine, le Cav aura d’abord connu le meilleur pendant douze mois, avant de vivre trois saisons de galère, marquées par des chutes, des ennuis de santé et notamment la maladie virale d’Epstein-Barr dont il a porté les séquelles comme un porte-bagages accroché à son vélo jusqu’au printemps dernier.
Ces trois dernières saisons, le Manx Express n’a conquis que deux succès à peine, la 1re étape du Tour d’Abou Dabi 2017 et la 3e du Tour de Dubai 2018. Une dernière victoire qui remonte donc au 8 février 2018, il y a exactement 630 jours ce jeudi. Pourtant, dans le peloton actuel, seul André Greipel a gagné plus de courses que lui (173 contre 166), si l’on ajoute les critériums et kermesses aux succès UCI, mais la 3e place enlevée par le Britannique au terme de la 3e étape du modeste Tour de Turquie est le meilleur résultat des cinq pauvres top 10 conquis en 2019.
Alors, peut-on croire qu’à 34 ans bien sonnés (il est né le 21 mai 1985), l’ancien champion du monde, le meilleur sprinter du début du XXIe siècle, l’un des plus grands de tous les temps, va pouvoir se relancer totalement grâce au transfert qu’il vient d’effectuer ?
En lui accordant un an de contrat, Bahrain-Merida lui offre une ultime occasion de redevenir, si pas le sprinter qu’il fut, du moins un des meilleurs du peloton. Car, dans la formation de Dylan Teuns, il va retrouver son compatriote Rod Ellingworth, désormais patron de la formation moyen-orientale, avec lequel Cav a travaillé chez British Cycling Academy pendant quinze ans. Ellingworth était notamment à la tête de l’équipe nationale britannique qui mena le Cav vers le maillot arc-en-ciel en 2011 à Copenhague et il était encore à ses côtés lorsqu’il enleva aux Jeux de Rio la médaille d’argent de l’omnium puis celle d’argent encore au Mondial sur route au Qatar.
"Notre relation remonte à loin", dit-il. "Rob a joué un rôle déterminant pour m’aider à me développer en tant que coureur et homme."
Même s’il n’aura plus à ses côtés ses deux compères de (presque) toujours, Mark Renshaw et Bernhard Eisel, Cavendish se montre enthousiaste.
"Rejoindre cette équipe, c ’est super-excitant et motivant", dit Cavendish. "On peut même dire un rêve devenu réalité. Ayant travaillé en étroite collaboration avec McLaren (co-sponsor de l’équipe) dans le passé et vu les avantages de leur technologie, je ne voulais pas manquer cette occasion. J’ai hâte de rejoindre mes nouveaux coéquipiers et de faire tout ce que je peux pour nous aider à atteindre les succès qui nous attendent."
Il sera au départ des prochains 6 Jours de Gand, en compagnie de son ami Iljo Keisse. Associé à son compatriote Owain Doull, il vient de laisser filer in extremis la victoire dans ceux de Londres au profit du tandem italien Elia Viviani-Simone Consonni. Presque avec le sourire…