"Il aurait été plus simple de ne pas faire signer Cavendish"
Rod Ellingworth, le nouveau patron de l’équipe Bahrain-Merida, explique pourquoi il a choisi de recruter le Britannique.
- Publié le 12-11-2019 à 11h15
Rod Ellingworth, le nouveau patron de l’équipe Bahrain-Merida, explique pourquoi il a choisi de recruter le Britannique.
Arrivée dans le peloton WorldTour en 2017, la formation Bahrain-Merida s’articulait alors essentiellement autour de son grand leader Vincenzo Nibali. Si le Sicilien a choisi de quitter l’équipe du Golfe persique après une aventure de trois saisons pour rejoindre Trek-Segafredo, celle-ci ne se retrouvera pas pour autant dépourvue d’atouts pour la prochaine saison. Avec les arrivées de Landa, Poels ou Cavendish, Bahrain-Merida s’apprête à négocier un virage important de son histoire avec Rod Ellingworth à sa barre. Ancien pilier de la fédération britannique de l’équipe Sky où il officiait en qualité de manager de la performance, le Britannique est à l’origine du recrutement du sprinter de l’île de Man.
Touché par le virus d’Epstein-Barr (qui cause plusieurs maladies dont la mononucléose), le Cav n’a levé les bras qu’en deux occasions (à chaque fois sur le Tour d’Abu Dhabi) lors de ces trois dernières saisons. Un bilan famélique pour l’homme aux trente victoires d’étapes sur le Tour de France.
"Il s’agit d’un défi pour lui comme pour nous, mais je suis convaincu que Mark peut encore gagner des belles courses, a commenté Ellingworth dans un long entretien au site anglophone cyclingnews. C’est pour cela que nous avons choisi de l’enrôler. J’ai été très clair avec lui lors de nos négociations. Je veux que chacun dans l’équipe sache ce qu’on attend de lui. Le job de Cav, ce sera de gagner ou d’aider à faire gagner l’un de ses équipiers."
Technicien référant de Cavendish durant plusieurs années, Ellingworth est aussi resté l’un des hommes de confiance du Manais. "Il aurait été plus simple de ne pas le faire signer chez nous, mais cela aurait été un gâchis de ne pas tenter de le ramener à son meilleur niveau. Qu’on le veuille ou non il s’agit d’un athlète de classe mondiale. Il a été contrarié par une maladie qui a affecté son moral, mais je ne pense pas qu’il a perdu les capacité sur lesquelles il s’appuyait encore en 2016, l’année lors se laquelle il a remporté quatre étapes du Tour."
Si, dans les coulisses, il se dit que Cavendish a désormais écarté l’idée d’une retraite qui a un temps envisagée, Ellingworth est conscient qu’il n’existe aucune garantie de voir le ManXpress redevenir l’une des références du sprint mondial. "Mais si nous n’y arrivons pas, ce ne sera pas parce que nous n’avons pas essayé..."
Les Six Jours de Gand, où le Britannique est engagé à partir de ce mardi avec Iljo Keisse, pourrait déjà soulever de premiers indices.