Greg Van Avermaet: "Surpris par la sélection de Remco”
Greg Van Avermaet évoque le problème de luxe de la Belgique par rapport à la sélection du Mondial.
- Publié le 16-09-2019 à 14h31
- Mis à jour le 10-12-2019 à 12h01
Greg Van Avermaet évoque le problème de luxe de la Belgique par rapport à la sélection du Mondial. Il y a comme un air de championnat du monde au Canada. Avec les classiques québécoises, qui se disputent en circuits, avec des équipes qui disposent de paddocks à proximité de l’arrivée, comme aux Mondiaux. Et avec un plateau très solide, comme le prouvent à nouveau les podiums des Grands Prix de Québec et de Montréal.
La course au maillot arc-en-ciel revient d’ailleurs dans de nombreuses conversations dans les courses et autour. Notamment concernant la sélection belge, avec les trois derniers noms qui devraient tomber ce lundi. Avec de nombreux coureurs qui veulent aller au Yorkshire et qui resteront sur le carreau.
"Rik Verbrugghe, le sélectionneur national, va faire des déçus, c’est inévitable en Belgique, commente Greg Van Avermaet. C’est chaque année la même chose, mais il est vrai que cette saison cela paraît encore plus compliqué pour faire la sélection. C’est un choix très difficile pour Rik. Surtout avec ce parcours qui convient vraiment aux Belges. C’est un tracé pour nos caractéristiques, pour les hommes de classiques, et c’est la spécialité de la plupart des coureurs belges."
Pour rappel, le champion olympique est certain d’y aller, comme Philippe Gilbert, Oliver Naesen, Dylan Teuns et Remco Evenepoel.
"Ensuite, pour les dernières places, il y a effectivement de nombreux candidats qui sont en grande forme, ajoute encore Greg Van Avermaet. Personne ne domine actuellement, et personne n’est mauvais ou en mauvaise condition. C’est vraiment un problème de luxe ! Cela va être vraiment compliqué d’attribuer les dernières places entre des garçons comme Tiesj Benoot, Yves Lampaert, Jasper Stuyven, Tim Wellens, Sep Vanmarcke et d’autres encore. Tous ces gars-là seraient directement sélectionnés s’ils avaient la nationalité allemande, ou anglaises, ou d’autres pays. Ce sera donc très compliqué. Surtout que dans les trois dernières places il faut sans doute aussi penser à prendre un pur coéquipier. Un gars comme Tim Declercq, par exemple. Il faut ce genre de coureur, qui sera super content d’être sélectionné pour le championnat du monde, de pouvoir représenter son pays au Mondial, et qui se mettra dès lors totalement à plat ventre pour le collectif, qui se donnera à fond."
Selon Greg Van Avermaet , il y a aussi une particularité pour la Belgique : l’absence d’un leader unique.
"Oui, il n’y a pas un coureur belge qui domine, comme Philippe Gilbert en 2011 ou comme moi en 2017, termine-t-il. Mais cela peut être un atout pour la sélection belge. Car, dans l’ensemble, nous aurons sans doute l’effectif le plus solide sur ces championnats du monde. Nous devrons tenter d’en profiter dans le final, en ayant plusieurs mecs dans les bons coups quand la course se jouera. Un peu à la Deceuninck-Quick Step, jouer sur la supériorité numérique. Et être dans tous les mouvements. Car il y aura des attaques au Yorkshire, où je prévois une course dure. Je pense même que le titre mondial se jouera dans un groupe réduit d’hommes forts. Avec trois ou quatre coureurs."
"Surpris par la sélection de Remco”
GVA estime que le jeune grand talent sera très utile à la Belgique. Parmi les cinq certitudes belges pour le championnat du monde, il y a donc Remco Evenepoel. Une sélection qui a étonné Greg Van Avermaet. “Oui, j’ai été un peu surpris par la sélection de Remco, explique-t-il. Il n’a que 19 ans, il n’est que première année chez les pros, et il est déjà au Mondial. C’est incroyable ! Mais c’est un grand talent. Et si j’avoue que j’ai été surpris, j’ajoute aussi que je comprends ce choix de Rik Verbrugghe. Car avec lui, on ne sait jamais !”
Le champion olympique comprend également l’importance de cette sélection pour Evenepoel, pour son développement.
“Ce choix est effectivement important pour son avenir, pour qu’il prenne de l’expérience en vue des prochaines saisons, continue Greg Van Avermaet. Surtout quand on sait que le parcours de Martigny, en Suisse, l’an prochain, va lui convenir. Tout comme les prochains Jeux olympiques à Tokyo. Et il mérite bien évidemment sa sélection, qu’il a sans doute décrochée en remportant la Clasica San Sebastian.”
Où Van Avermaet s’était classé deuxième, derrière lui. “Pour ce Mondial, même si on ne sait jamais avec lui, ne misons peut-être pas trop sur lui, termine-t-il. Car il est très jeune, l’épreuve sera très longue, et il aura le championnat du monde du contre-la-montre dans les jambes. Alors qu’il y a peu de temps entre les deux épreuves. Mais il sera certainement très utile à la Belgique. Car il va attaquer. Il doit attaquer, comme il n’a pas de sprint. Il doit tenter. Et s’il attaque de loin, cela peut être bien pour nous, il pourra mettre la pression sur les autres équipes.”