Giro: Roglic joue avec le feu, "journée profitable" pour Zakarin
Le Slovène, sur la défensive, a cédé beaucoup de terrain à certains de ses rivaux.
- Publié le 24-05-2019 à 20h45
- Mis à jour le 24-05-2019 à 20h46
Le Slovène, sur la défensive, a cédé beaucoup de terrain à certains de ses rivaux. Sur les pentes parfois abruptes de la montée vers Lago Serru, Primoz Roglic s’est rapproché du maillot rose de Jan Polanc (UAE Team Emirates). Dans le même temps, le Slovène a sans doute définitivement écarté Simon Yates (Mitchelton-Scott) au classement général. Et pour couronner le tout, le coureur Jumbo-Visma a repris plus d’une minute au malheureux Miguel Angel Lopez (Astana), victime d’un incident mécanique au pied de la montée finale. "Quand nous regardons le classement vendredi matin et le classement vendredi soir, nous nous rendons compte que Primoz est toujours en aussi bonne position. Et c’est bien cela le principal", indiquait d’ailleurs Addy Engels, le directeur sportif du Slovène après l’arrivée de la treizième étape.
En l’absence de soutien digne de ce nom en montagne depuis l’abandon de Laurens De Plus lors de la septième étape, Primoz Roglic est condamné à jouer sur la défensive. Ce vendredi, sur les vingt derniers kilomètres de l’étape, l’ancien sauteur à ski s’est contenté de contrôler Vincenzo Nibali (Bahrain-Merida), que tous les observateurs présentent comme son principal rival dans la quête du maillot rose. "En fonction des forces dont disposait Primoz, nous nous sommes concentrés sur l’adversaire principal. Et lorsqu’il ne restait plus beaucoup de distance à couvrir, il a tenté de décrocher Vincenzo Nibali, mais il n’y est pas parvenu", concédait Addy Engels.
Mais à force de trop calculer, Primoz Roglic a fini par perdre beaucoup de temps sur des adversaires tels qu’Ilnur Zakarin (Katusha), Bauke Mollema (Trek-Segadredo), Richard Carapaz et Mikel Landa (Movistar). Des rivaux qui ont repris une bonne partie du retard accumulé sur les deux premiers contre-la-montre et qui n’en demandaient pas tant. "Nous avons fini par laisser partir les coureurs qui étaient moins dangereux au classement général car le tempo était très élevé. Et c’est vrai que Primoz et Vincenzo Nibali se sont un peu regardés dans le final", admettait le directeur sportif de Jumbo-Visma.
Au final, Primoz Roglic et le "Requin de Messine" ont franchi la ligne d’arrivée ensemble. Et même s’il paraissait un peu moins éreinté que les coureurs à qui il a concédé du temps, le Slovène a montré ses premières limites alors qu’il reste beaucoup de chemin et beaucoup de cols à gravir avant de rallier Vérone le 2 juin prochain. La carapace de Primoz Roglic vient de se fissurer pour la première fois et il ne tient plus qu’à ses rivaux de s’engouffrer dans la brèche.
Zakarin : "Une journée profitable"
Le Russe, à l’avant de la course toute la journée, s’est débarrassé de Mikel Nieve (Mitchelon-Scott) dans les derniers kilomètres de la montée vers Lago Serru, pour aller remporter sa deuxième victoire d’étape sur le Tour d’Italie après son succès à Imola en 2015. “Je suis très heureux de cette victoire. Je n’ai pas suivi une stratégie précise, mes deux attaques n’étaient pas planifiées et je n’avais pas l’intention de partir en échappée. Je suis venu au Giro pour viser le top 5 du général et j’espère réussir. Jusqu’au milieu de l’étape, je ne me sentais pas si bien, alors je me suis réchauffé et je me suis senti mieux. Ma journée a été profitable pour le classement général”, a indiqué Ilnur Zakarin à sa descente du podium. Le coureur Katusha-Alpecin a gagné neuf places au classement général et pointe désormais au troisième rang à 29 petites secondes Primoz Roglic (Jumbo-Visma), le favori pour la victoire finale.