Giro: entre Roglic et Nibali, le marquage stérile
Le Slovène et l’Italien se sont sabordés à force de s’observer.
- Publié le 26-05-2019 à 08h58
- Mis à jour le 26-05-2019 à 08h59
Le Slovène et l’Italien se sont sabordés à force de s’observer. Ces deux-là ne se quittent pas. Sur les pentes du Colle San Carlo, Primoz Roglic (Jumbo-Visma) et Vincenzo Nibali (Bahrain-Merida) n’ont pas su se départager, comme lors des ascensions de Montoso jeudi et de Lago Serru vendredi. Ce samedi, le Slovène s’est visiblement plus préoccupé d’annuler une tentative du Requin de Messine dans la descente du Colle San Carlo que de tenter de ramener à la raison Richard Carapaz (Movistar).
L’attitude très défensive du leader Jumbo-Visma n’est d’ailleurs pas du goût de Vincenzo Nibali. Et le Sicilien l’a fait savoir à plusieurs reprises ces derniers jours. "On a tous roulé sauf Roglic. Tous les grands noms l’ont fait sauf lui", avait pesté le coureur Bahrain-Merida jeudi. "S’il veut me suivre aussi à la maison, il pourra faire une photo avec moi et je pourrai lui montrer mes trophées", avait ironisé le Requin de Messine vendredi après avoir refusé de serrer la main de son adversaire à l’arrivée à Ceresole Reale.
Samedi matin , avant le départ de la 14e étape, Primoz Roglic a refusé de répondre au Sicilien en rappelant qu’il préférait se concentrer sur sa course. Mais la tension était encore palpable entre les deux favoris lors de la montée du Colle San Carlo. Le leader Jumbo-Visma a tout de même fini par prendre ses responsabilités, un temps, pour tenter de conserver Richard Carapaz à portée de fusil. "Roglic a roulé ? Disons qu’il était devant les autres car Carapaz a quand même fini par gagner", affirmait un Vincenzo Nibali sarcastique à Courmayeur.
Avec ce marquage de plus en plus stérile, l’ancien sauteur à skis et le Requin de Messine ont perdu plus de trois minutes sur Richard Carapaz en deux jours, tout en laissant Rafal Majka (Bora-Hansgrohe) et Mikel Landa (Movistar) se replacer dangereusement.
Mais cette mini-déroute ne trouve pas son explication uniquement dans la guerre à laquelle se livrent les deux hommes puisque Primoz Roglic et Vincenzo Nibali étaient d’accord pour dire qu’ils ne se sont pas sentis au mieux sur la route de Courmayeur. Et c’est sans doute le point le plus inquiétant pour les deux grands favoris de ce 102e Giro.