Gilbert: "J'ai moins de pression"
Gilbert apprécie de ne pas toujours endosser ce statut de leader absolu.
- Publié le 16-03-2014 à 17h31
- Mis à jour le 18-03-2014 à 07h02
Si la formation BMC se mettra, dimanche prochain, au service de Philippe Gilbert, son rôle d’homme protégé n’est plus une perpétuelle évidence. "J’ai moins de pression de la part de l’équipe. L’année dernière, lors des meetings d’avant-course, le staff voulait toujours m’installer dans le rôle du leader absolu. Désormais, je n’assume plus constamment ce poids et je peux parfois prendre du plaisir sans devoir répondre de ce statut. L’attente est toujours là sur les grands rendez-vous, mais c’est tout à fait normal. Il est plus facile de se concentrer sur les courses importantes. Nous sommes dans une spirale positive depuis la superbe victoire d’étape de Cadel Evans sur le Tour Down Under. Ce succès a engendré une saine émulation. Tous les coureurs ont vraiment envie de copier leur équipier qui lève les bras. Un groupe fonctionne comme cela : ça gagne ou ça perd, mais il y a rarement de demi-mesure."
Une atmosphère diamétralement opposée au climat nauséabond qui enveloppa la formation BMC pendant le dernier Tour de France. "Je n’ai aucunement envie de tomber dans le règlement de compte vis-à-vis de John Lelangue dont la presse belge semble avide tant la question revient avec insistance. Des changements se sont, en effet, instaurés. Nous courons, par exemple, d’une manière sans doute plus ouverte. Certains équipiers dévoués se sont désormais offert leur chance en fonction des circonstances. Sur la Classic Sud Ardèche et la Drôme Classic, j’étais là pour tenter de signer un résultat, mais le groupe était finalement très libre. Lors des grandes courses, la tactique est axée autour d’un ou deux leaders, mais sur les autres épreuves, on veille au plaisir de chacun."
Une forme d’épanouissement personnel qu’Allan Peiper, le nouveau manager sportif, souhaite développer. "Dès le moment où vous recevez plus de responsabilités, vous vous sentez logiquement plus important, poursuit le Remoucastrien. Tout le monde aime ça. Chacun a un but. Il doit en aller ainsi."
Gilbert:"Pas déçu du retrait de la Pompeniana"
Il est de ces signes qui ne trompent pas. Le perpétuel sourire et la décontraction manifeste que Philippe Gilbert affiche chaque matin depuis le départ de ce Tirreno-Adriatico traduisent une évidente sérénité. "Mais ne vous méprenez pas, Phil est déjà pleinement concentré sur Milan-Sanremo, avertit son directeur sportif Valerio Piva, soucieux d’éviter toute mauvaise interprétation. Il est tout simplement bien dans sa tête."
Une plénitude mentale que le Liégeois sait propice à la performance. À une semaine d’une Primavera érigée en premier grand objectif de sa saison, tous les indicateurs semblent donc au vert. "J’ai, dès le contre-la-montre par équipes inaugural de ce Tirreno, pu constater que je m’appuyais sur de bonnes sensations, analyse l’ex-champion du monde. Même si notre onzième place sur cette première étape m’a bien évidemment déçu, j’ai constaté que ma condition personnelle était bonne. Une impression d’ailleurs confirmée lors des autres journées de cette belle épreuve aux étapes typiques. Cet hiver, avant même que les parcours ne soient révélés, j’avais opté pour Tirreno plutôt que Paris-Nice, histoire d’apporter un peu de changement à mon programme de courses (il avait disputé l’épreuve française en 2013). Le déplacement de Milan-Sanremo au dimanche offre une journée de repos en plus entre les deux courses. Si, autrefois, la récupération pouvait être délicate à gérer, ces 24 heures changent considérablement la donne. Lorsque le tracé de Paris-Nice a été communiqué et que j’ai constaté qu’il était très différent de ce que les organisateurs avaient pris l’habitude de concocter, j’ai pensé un instant qu’il était peut-être préférable de s’aligner sur la Course au soleil. Mais je suis resté sur mon premier choix et je ne le regrette pas. Je suis heureux d’être là."
Gilbert sait, en effet, que les longues étapes de la Course des Deux mers constituent une excellente préparation dans la perspective des 299 bornes au menu de la Primavera.
Samedi, il faisait ainsi toujours partie du groupe des favoris au pied de la dernière ascension d’une journée de montagne de 244 kilomètres. Un témoignage qui aurait été encore plus précieux si les organisateurs de Milan-Sanremo s’étaient tenus au parcours initialement programmé.
Mais le retrait de la Pompeiana, la nouvelle difficulté qu’on promettait rédhibitoire aux sprinters, ne semble pas affecter l’ex-champion du monde qui avait reconnu ce nouveau final dès l’hiver. "J’ai reconnu la Pompeiana car elle est toute proche de mon domicile et très facilement accessible par mes parcours d’entraînement. Je la gravirai d’ailleurs encore à l’avenir car c’est une très belle côte. Je n’ai pas trop compris tous ces changements dans le parcours annoncé par les organisateurs. J’ai encore effectué le final qui devait nous être proposé il y a peu de temps et l’excuse de la mauvaise chaussée ne tient pas. Lorsque la Manie était au programme, le revêtement était dans un état bien plus déplorable. Si on jugeait que le peloton pouvait s’y aventurer, je ne vois vraiment pas pourquoi la Pompeiana a été jugée trop dangereuse. Soit. Pour moi, cela ne change rien. Je ne suis pas déçu."