Gilbert compare Remco Evenepoel à Eddy Merckx et lui distille un conseil surprenant

Nos confrères du Nieuwsblad ont rencontré Philippe Gilbert en marge du critérium de Maastricht, remporté par le vainqueur de Paris-Roubaix devant Teunissen et Mollema.

N. Ch.
Gilbert compare Evenepoel à Merckx et lui conseille d'attendre avant d'aller vivre à Monaco
©Belga

Nos confrères du Nieuwsblad ont rencontré Philippe Gilbert en marge du critérium de Maastricht, remporté par le vainqueur de Paris-Roubaix devant Teunissen et Mollema.

L'occasion pour le Remoucastrien d'évoquer sa déception d'avoir loupé le Tour, son programme, le phénomène Remco Evenepoel et même sa future équipe. "Ma non-sélection pour le Tour fut un moment difficile mais je ne suis pas quelqu'un qui se laisse aller après un coup dur. J'ai repris l'entraînement avec d'autres objectifs en tête et remporter le Binck Bank Tour en fait partie", commençait Gilbert.

Nos confrères l'ont rapidement emmené sur le sujet du moment: Remco Evenepoel. "Il était très fort en Italie (à l'Adriatica Ionica Race, NdlR). Impressionnant. La troisième étape qu'il a remportée était très dure et il s'est imposé après six heures de course à seulement 19 ans. Mais sa victoire à San Sebastian m'a quand même surpris. J'étais à Londres pour la Prudential Ride et nous avons suivi la course dans le bus de l'équipe. Nous savons à quel point la Clasica est difficile et nous en étions d'autant plus surpris et heureux qu'il puisse s'imposer en solitaire. On distinguait à peine la douleur sur son visage… Remco fait des choses que personne n'a fait depuis Eddy Merckx !"

Le quotidien néerlandophone demande alors à Gilbert si Remco était déjà impressionnant lors des premiers stages, cet hiver, ou s'il a simplement progressé tout au long de la saison: "Je me souviens surtout que j'étais impressionné par la charge de travail qu'il s'infligeait, dès les premiers stages. Bien plus que ce que lui recommandaient les entraîneurs. Si je m'étais entraîné aussi dur à 19 ans, je serais cuit à l'heure actuelle. S'il doit déménager à Monaco ? J'ai mon idée sur la question mais tout ce que je peux faire, c'est le conseiller. La décision lui revient. Pour être honnête, je trouve que c'est trop tôt. Son lien avec ses parents est encore très fort et ils l'aident beaucoup dans son début de carrière. C'est grâce à eux qu'il en est là et tu ne peux pas couper ce lien trop vite."

Notamment pour des raisons pratiques… "Si tu vas vivre seul à Monaco, tu bascules dans un autre mode de vie. Tu fais ta lessive, tes repas, tes courses, etc. Cela peut vite faire deux ou trois heures d'occupation chaque jour. L'impact sur l'entraînement est grand. La plupart des coureurs présents à Monaco y ont emmené leur femme ou copine. Peu de coureurs y vivent seul. Mais c'est vrai que Remco est déjà très mature. Il est sûr de lui, comme s'il avait déjà toute l'expérience…"

Evidemment, la chute mortelle de Bjorg Lambrecht a également été abordée au cours de l'entretien: "Je ne le connaissais pas personnellement mais on s'est déjà parlé, notamment au Dauphiné après que j'ai fait un gros effort pour ramener notre groupe sur le premier peloton, après une cassure. Il m'avait remercié car il portait le maillot blanc et nous avions discuté quelques minutes. J'ai appris sa chute à l'entraînement et j'ai compris que c'était grave en rentrant chez moi. Ce sont des moments difficiles…"

Vint alors la question qui dérange, celle que l'on pose en tout dernier, comme le veut la règle n°1 apprise à l'école de journalisme: Philippe Gilbert roulera-t-il pour Lotto Soudal l'an prochain ? "Je ne peux encore rien dire, mais vous en saurez plus très rapidement. Encore un peu de patience", rigolait le Wallon.

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