Gilbert à la chasse aux 5 monuments: “Sanremo? Dur mais avec Phil on ne sait jamais!”
Le staff de Deceuninck-Quick Step évoque les chances de réussite du Liégeois dans sa quête de victoire dans les cinq monuments.
- Publié le 16-04-2019 à 07h45
- Mis à jour le 16-04-2019 à 10h14
Le staff de Deceuninck-Quick Step évoque les chances de réussite du Liégeois dans sa quête de victoire dans les cinq monuments. "Strive for Five." Après sa victoire en 2017 au Tour des Flandres, Philippe Gilbert avait rappelé son énorme défi : gagner les cinq monuments du cyclisme. Un pari fou dans le cyclisme moderne, hyperspécialisé. Il en a même fait un slogan avec ce "Strive for Five" (se battre pour les cinq), qu’il insère souvent dans ses communications sur les réseaux sociaux. Avec sa nouvelle victoire de prestige, dimanche, à Paris-Roubaix, le Liégeois se rapproche du but.
Il ne lui manque plus que Milan-Sanremo, puisqu’il a déjà remporté le Tour des Flandres, Paris-Roubaix, Liège-Bastogne-Liège et deux fois le Tour de Lombardie. "Je me rapproche de mon rêve et j’en suis fier", a-t-il rappelé, dimanche. Un rêve accessible, mais qui ne sera pas facile à obtenir pour le Liégeois. Au sein du staff de son équipe Deceuninck-Quick Step, on y croit. Tout en restant prudent.
"Phil l’a prouvé ce dimanche : il fait partie des plus grands de ce sport, il fait partie des champions", commente le Portugais Ricardo Scheidecker, le responsable de la technique et du développement de l’équipe belge. "Et il a un caractère énorme. Il s’est relevé après la maladie qui l’a diminué au Tour des Flandres pour gagner une semaine plus tard Paris-Roubaix. Il ne lui manque plus qu’un seul monument. Il doit continuer à y croire, il doit poursuivre son fabuleux rêve, jusqu’à la fin de sa carrière. Car c’est possible. Tant qu’il sera au départ de cette course, il aura une chance. Car il a les moyens de la gagner."
Rik Van Slycke partage cette analyse. "Oui, Phil peut gagner Milan-Sanremo", commente le directeur sportif. "Bien évidemment ! Mais il faut savoir que ce sera très difficile. C’est toujours une course très aléatoire, imprévisible. Où les plus forts ne gagent pas toujours. Pour avoir plus de chance de la remporter, Gilbert doit espérer de très mauvaises conditions météo. S’il fait très mauvais, s’il y a du vent de côté quand on est au bord de mer… Ce sont des circonstances qui lui seraient favorables et qu’il devrait saisir. Mais qu’on ne peut pas prévoir à l’avance. Mais il doit y croire. Cela peut toujours arriver. Comme sa victoire à Roubaix, qu’on ne croyait peut-être plus possible la semaine passée avec sa maladie."
Rik Van Slycke confie d’ailleurs que le Liégeois doutait de sa participation à l’Enfer du Nord après avoir abandonné au Tour des Flandres. "Je l’ai conduit après le Tour des Flandres à l’aéroport de Lille", ajoute-t-il. "Sur le trajet, il me disait qu’il ne savait pas s’il serait à Roubaix. Il me disait qu’il ne se sentait pas bien, qu’il était complètement vidé. Mais, mercredi, il a téléphoné. Disant qu’il allait mieux. Et on a vu ce que cela a donné. C’est la marque d’un champion déterminé. Quand il a une idée dans la tête, il va au bout."
Et son idée de rejoindre Eddy Merckx, Roger De Vlaeminck et Rik Van Looy dans le cercle très fermé des vainqueurs des cinq monuments du vélo, il l’a bien en tête !
Les légendes belges y croient !
Merckx, De Vlaeminck et Boonen pensent qu’il peut réussir à gagner Sanremo.
La victoire, dimanche, de Philippe Gilbert à Paris-Roubaix a impressionné le monde du vélo. Même les plus grands champions de ce sport. "Je dois bien reconnaître que je ne voyais pas Philippe s’imposer à Roubaix, mais il l’a fait", a déclaré Eddy Merckx à nos confrères du Laatste Nieuws. "Je n’ose désormais plus dire qu’il ne gagnera pas non plus Milan-Sanremo : avec lui, on ne sait jamais ! Mais même s’il n’y parvient pas, il restera un super champion. Il a été le meilleur coureur de classiques des trente dernières années."
Roger De Vlaeminck a également beaucoup de respect pour Philippe Gilbert. "Il peut réussir à gagner les cinq monuments, il en a les capacités", a-t-il expliqué au quotidien flamand. "Mais cela aurait été mieux s’il avait 30 ans aujourd’hui et pas 36 ! Il va devoir se dépêcher pour y arriver."
Même son de cloche pour Tom Boonen. "Ce sera difficile pour Sanremo", commente-t-il. "Il a l’expérience et la connaissance du parcours, mais il n’a plus le punch. Mais à Sanremo, tu ne dois pas non plus être le meilleur pour gagner. C’est donc possible. Surtout pour Phil !"
Quinze participations, zéro abandon et deux podiums
Des cinq monuments, Milan-Sanremo est celui auquel Philippe Gilbert a le plus participé. Le Liégeois y a pris part quinze fois en… dix-sept saisons ! Il n’y a pas pris le départ en 2003, quand il était néo-pro. Et en 2016. En quinze participations, le Wallon n’a jamais abandonné sur la Primavera. Il a toujours été au bout. Avec de bons résultats. Il y compte six top 15, quatre top 10 et deux podiums. Il s’était classé troisième en 2008, devancé par Pozzato dans le sprint d’un groupe réduit pour la deuxième place, quatre secondes derrière Fabian Cancellara. Et il avait aussi fini troisième dans son année de rêve, en 2011, quand il avait sprinté pour la victoire dans le petit groupe de favoris. Il n’avait été devancé que par Matthew Goss, qui s’était imposé, et, par Fabian Cancellara.