Eli Iserbyt entretient lui-même le suspense au Koppenberg: "Je savais que j’avais encore des réserves"
Le Flandrien a survolé le Koppenberg mais il s’est fait peur en perdant sa chaîne à deux tours de l’arrivée avant de s’imposer.
- Publié le 01-11-2019 à 21h05
- Mis à jour le 02-11-2019 à 09h09
Le Flandrien a survolé le Koppenberg mais il s’est fait peur en perdant sa chaîne à deux tours de l’arrivée avant de s’imposer. Comme la vague qui recouvre la plage, une nouvelle génération est-elle occupée à submerger le petit monde du cyclo-cross ? Eli Iserbyt (22 ans) et Tom Pidcock (20 ans à peine) ont dominé leurs aînés ce vendredi sur les pentes détrempées du Koppenberg. C’est surtout le Belge qui y a démontré son excellente forme, ajoutant un septième succès à son palmarès défloré il y a seulement un peu plus de six semaines.
Dès le début de ce grand classique hivernal, le coureur de Pauwels Sauces-Bingoal a pris à la gorge ses adversaires, n’autorisant le retour dans son sillage que du seul Tom Pidcock. L’élastique allait toutefois finir par se rompre. Deux fois, le Britannique, prenant des risques dans les descentes où il était le meilleur techniquement, a dû s’imposer une poursuite pour revenir sur le Flandrien avant de lâcher prise, définitivement croyait-on, avant la mi-course. À la fin du 4e des 7 tours, Iserbyt possédait 22 secondes d’avance sur son jeune rival et, un tour plus loin, l’écart avait encore augmenté quand, au pied de la montée du terrible mont pavé flandrien, l’ancien double champion du monde des espoirs dut mettre pied à terre.
"J’aurais sans doute dû changer de vélo plus tôt", reconnaissait Eli Iserbyt, contraint à remettre sa chaîne et à repartir à l’arrêt. "Il y avait de la boue sur mes pignons."
L’incident avait coûté son avance au Belge qui repartit avec un Pidcock subitement remis en selle. Au point que le jeune Britannique prit même la tête de la course et qu’il distança de quelques secondes son adversaire dans les longues descentes boueuses où son talent d’acrobate faisait merveille.
"J’ai perdu un peu le rythme, j’avais dû monter le Koppenberg sur un développement un peu trop important, mais j’avais encore de la force, je savais que j’étais le plus fort en côte", expliqua Iserbyt. "Il m’a fallu un tour pour retrouver mon second souffle. Je savais que j’avais encore des réserves."
C’est à l’entame de la dernière boucle que le meilleur cyclo-crossman du moment revint sur Pidcock. Le Belge fit mine alors de rentrer dans le poste à matériel, alors que le Britannique le précédait, mais il préféra faire l’impasse sur ce changement de vélo pour reprendre le commandement de la course. Un choix judicieux, contraire aux consignes de Gianni Meersman, son directeur sportif.
"Je suis têtu", avoua-t-il. "Je voulais avoir un avantage dans les parties montantes suivantes pour que cela me permette d’aborder la descente en position favorable."
Ce qui fut le cas.
"Dès le début de la dernière montée, j’ai vu que j’avais course gagnée", assura-t-il encore. "Après Gavere, dimanche dernier, je gagne une deuxième classique. Je retiens surtout que quand j’ai eu des problèmes, je n’ai pas paniqué, je suis resté concentré et focalisé sur la victoire. C’est la preuve que, mentalement aussi, j’ai progressé, car autrefois, j’aurais sans doute baissé les bras."
Dimanche, Eli Iserbyt sera opposé pour la première fois à Mathieu Van der Poel.
"J’ai aussi très envie de lui être confronté", disait-il. "J’espère qu’il n’est pas en trop bonne condition. Avec Michael (son équipier Vanthourenhout, 3e) et Pidcock, cela peut faire une belle course. Ce serait fou que Mathieu prenne d’emblée un gros avantage sur nous."